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jeudi 19 mars 2020

LE SANATORIUM D'HENDAYE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN JUILLET 1899 (première partie)

LE SANATORIUM D'HENDAYE EN 1899.


Dès juillet 1895, l'Assistance Publique acquiert des terrains à Hendaye, à la limite d'Urrugne pour y construire un sanatorium pour les enfants scrofuleux et rachitiques.



pays basque autrefois sanatorium
SANATORIUM HENDAYE 1899
PAYS BASQUE D'ANTAN

Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Le Monde illustré, dans son édition du 15 juillet 

1899, sous la plume de Léon de Montarlot :


"Le Sanatorium d'Hendaye.




La Ville de Paris vient de voir terminer le sanatorium qu'elle a fait édifier à Hendaye, sur la frontière d'Espagne, pour y recevoir des enfants délicats qui sont confiés à des soins. 




Le premier sanatorium fut établi à Berck-sur-Mer. Il donna d'excellents résultats. Situé tout à fait sur le bord de la Manche il occupe une superficie considérable qui permet aux enfants de s'y ébattre à leur aise tout en respirant l'air salin si vivifiant, seul remède efficace pour le traitement de la tuberculose et des affections des poumons. Mais l'air est vif à Berck ; il est même passablement froid l'hiver ; beaucoup de ces petits déshérités, anémiés déjà par des privations, ne pouvaient supporter la rigueur de la température.



pays basque autrefois sanatorium
LE SANATORIUM DE LA PLAGE HENDAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Cet inconvénient constaté, on se mit à la recherche d'un climat plus doux et présentant les mêmes avantages.




Les recherches furent minutieuses ; le choix laborieux. La région explorée comprenait les côtes de l'Océan, de l'embouchure de la Gironde à la Bidassoa.




Certes le littoral des départements de la Gironde et des Landes offrent plus d'un site pittoresque ; Arcachon, Cap-Breton retinrent particulièrement l'attention des hygiénistes. Mais si d'une part les forêts de pins sont  d'une salubrité incontestable, d'autre part la mer se perd dans des lagunes, des étangs, des marais. Ce n'est pas le véritable océan tel qu'on le retrouve sur la rive gauche de l'Adour, entre l'embouchure de ce fleuve et la Bidassoa.




C'est M. Bélouet, l'éminent architecte de l'Assistance publique, qui a été chargé de la recherche du terrain et de la construction.



Voici ce qu'il en dit lui-même : 


"Nous arrivons enfin à Hendaye où nous avons trouvé un terrain qui nous paraît offrir des qualités peut-être plus grandes encore, qui est exempt de toute servitude et où la municipalité nous accueillait à bras ouverts. Il est à 1 500 ou 2 000 mètres de la station du chemin de fer, au delà du casino à peu près inoccupé de la Société de Hendaye-Plage. Il forme une bande assez longue et d'une très suffisante profondeur. La plage est superbe, très étendue (2 kilomètres et demi environ), en pente très douce, composée d'un sable fin et assez résistant. Elle est bordée de petites falaises mamelonnées, couvertes de gazons encore émaillés de fleurs à la mi-novembre, et sur lesquelles on pourrait faire des plantations.



La situation est magnifique : on a devant soi, au nord-ouest, les montagnes espagnoles et le cap Figuier ; au sud-ouest l'embouchure de la Bidassoa avec la ville de Fontarabie : derrière et presque directement au sud la ville de Hendaye, et enfin à l'est la pointe Sainte-Anne et des collines verdoyantes couronnées par l'élégante Villa Abadia appartenant à M. d'Abadie. Le vaste domaine du célèbre savant, dont il vient de faire don à l'Institut, confine précisément au terrain en question. Ce terrain formerait une sorte d'îlot de 3 hectares 67 ares environ, admirablement situé entre deux ruisselets, adossé à une propriété qui se relève doucement vers les collines situées au midi, et aurait devant lui une plage particulière bien isolée.



En dehors de la situation qui est vraiment admirable, diverses raisons plaideraient encore en faveur de Hendaye. D'abord la douceur du climat est plus grande qu'à Biarritz et même qu'à Saint-Jean-de-Luz ; on est abrité des vents d'ouest parles montagnes de Fontarabie et du cap Figuier. La température est ordinairement très douce en hiver ; la neige y tombe très rarement et fond à mesure ; en été les fortes chaleurs sont tempérées par la brise ; il n'y a pas de saison de pluies. Aux environs il n'y a pas de marécages ni de fièvres paludéennes : la verdure règne toute l'année dans les prairies, et on peut vivre sur la plage en toute saison. Pour les eaux potables M. Vic, maire de Hendaye, dans une lettre qui est au dossier, affirme qu'il y a tout autour des ruisseaux et des sources, que chaque ferme a ses fontaines et qu'à la profondeur de 3 mètres on trouve une nappe de très bonne eau potable inépuisable et que tout le monde de la région boit en toute sécurité ; on trouverait donc à Hendaye tous les avantages réunis : la douceur de la température, la beauté de l'exposition à l'abri des vents, une plage idéale, un sable fin, de l'eau potable à discrétion et sous la main un sol salubre favorable aux plantations.




On ne peut faire à un tel choix qu'une seule objection, celle de la distance. Hendaye est à 818 kilomètres de la capitale. 




En présence de pareils trajets à parcourir, on ne peut s'empêcher de songer aux frais de transport qui seront nécessairement considérables et aussi à la fatigue inévitable qui résultera pour les enfants d'un aussi long voyage, malgré les aménagements du wagon spécial dont la construction a été décidée. Mais par compensation, une fois arrivés, les plus malingres, les plus chétifs et les plus débilités trouveront là un ensemble de conditions incomparables pour rétablir leur santé.




Bien que l'emplacement choisi soit très abrité, il faut cependant compter avec les vents d'ouest et de sud-ouest qui soufflent assez fréquemment ; la commission décida que les grands axes des pavillons de malades seraient orientés à peu près exactement du nord au sud.




De cette façon, non seulement les façades est et ouest sont successivement ensoleillées, mais les bâtiments et galeries protègent les préaux contre les vents d'ouest, et pendant les chaleurs de l'été les enfants peuvent se tenir à leur ombre, surtout dans l'après-midi."



 A suivre...





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