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mercredi 4 mars 2020

UN CONGRÈS DE "BASQUISANTS" À SAINT-SÉBASTIEN (DONOSTIA) EN GUIPUSCOA AU PAYS BASQUE EN AOÛT 1911 (deuxième et dernière partie)


DES BASQUISANTS À SAINT-SÉBASTIEN EN 1911.


Dans les années 1900 et 1910, les amoureux de la langue Basque se rencontrent dans des congrès, des deux côtés de la frontière.


pais vasco guipuzcoa antes
ALDERDIEDER ST-SEBASTIEN GUIPUSCOA 1911
PAYS BASQUE D'ANTAN


Voici ce que rapporta le journal Le Gaulois, dans son édition du 28 août 1911, sous la plume de 

Louis de Meurville :


"Basques et Basquisants.



Congrès des Basquisants à Saint-Sébastien.



...J'en viens à ce congrès M. de Jaurgain, président de la société des basquisants français et érudit bien connu, m'y avait invité, comme représentant du Gaulois, qui est fort apprécié en Espagne. Euzkalzaleen Bilzarra, c'est le nom de cette société, que je ne mentionne que pour l'étrangeté des mots, où l'on ne retrouve que le radical Euskal, qui veut dire "basque"», car on a dit tour à tour, les Cantabres, les Euskariens, les Vascons et les Basques.



pays basque langue autrefois
JEAN DE JAURGAIN



De cette société font partie : M. d'Elissagaray, député ; M. de Laralde-Diusteguy, M. F. de Saint-Jayme, M. A. de Souhy et le docteur Juanchuto, de Cambo, conseillers généraux ; M. Th. d'Arthez-Lassalle, M. Duthey-Harispe, devenu un Parisien des dus connus ; M. G. Lacombe, un érudit, élu président après M. de Jaurgain  ; M. Clément d'Andurain, littérateur déjà connu sous le nom de Armand d'Etchezar, et vice-président de la société ; l'abbé Landerretche, secrétaire perpétuel, orateur et écrivain basque ; M. Decrept, peintre et auteur du libretto de l'opéra basque Maïtena, dont M. Charles Colin a écrit la musique ; M. Arthur Campion, président de la société basque espagnole ; M. Léonce Goyetche, M. Carlos Petit, M. de Urquyo, qui publie à ses frais la Revue internationale des études basques, et dont la bibliothèque basque, à Saint-Jean-de-Luz, est la plus riche du monde, et enfin une foule de personnalités du pays.




langue basque autrefois
REVUE INTERNATIONALE DES ETUDES BASQUES




langue pays basque autrefois
ARNAUD D'ELISSAGARAY DE JAURGAIN

Saint-Sébastien possède un très beau palais réservé au conseil général du Guipuzcoa, qu'on appelle "la députation". C'est là que nous avons été conduits, après une réception à la gare, et accueillis par le marquis de Valde-Espina, président de la "députation". Des discours prononcés en basque, je n'ai pas compris un mot, ce qui m'a permis de remarquer, parmi les membres présents, nombre de prêtres français et espagnols, et même trois capucins. 



langue basque
JOSE MARIA DE ORBE Y GAYTAN MARQUI DE VALDE-ESPINA 1910


Ce que j'ai beaucoup mieux compris, c'est le déjeuner consécutif au mont Uloa, d'où la vue s'étend sur Saint-Sébastien, la mer, la campagne et les collines qui s'élèvent par bonds jusqu'aux lointaines Pyrénées. Banquet excellent et tout à fait cordial, ou, après de nombreux toasts, on a chanté des refrains basques. Un jeune avocat de Tolosa, M. Eizaguirre, a fait entendre, de sa voix fraîche et superbe, les plus beaux airs basques, Zorzikos et morceaux de Maïtena. L'enthousiasme a été grand et des applaudissements unanimes ont accueilli l'air national de l'Arbre de Guernica, que M. Galhard, on le sait, a introduit dans sa Maladetta


pais vasco antes cancion
GUERNIKAKO ARBOLA
PAYS BASQUE D'ANTAN


Pour plus de couleur locale, nous avions le petit orchestre populaire de la flûte et du tambourin, dont les musiciens sont appelés Chistularis, du nom de la petite flûte Chistula. Le tambour s'appelle atabal, et quant au tambour de basque, on n'a jamais su pourquoi il porte ce nom, car il vient des Arabes et n'est guère usité que dans les autres provinces espagnoles, comme la guitare.



Quelques-uns portaient le makila, le célèbre bâton basque fort à la mode à Biarritz, et parmi les chants on entendait l'irrintzina, le cri guttural qui diffère dans chaque village, et qui sert aux Basques à s'appeler de colline en colline ou à travers la montagne. On voit que la couleur locale ne manquait pas, et c'est grand plaisir de la trouver ici ou là, par ce temps d'uniformité de langue et de costume. 



L'unité a ses avantages, mais à vouloir tout unifier, on rend tout monotone, et, pour ce qui est des Basques, on ne leur enlèvera heureusement jamais leur caractère et leur langue. On leur a enlevé leurs fueros en Espagne, leurs privilèges en France, mais la race reste la même, forte, courageuse, intelligente, honnête et douce.



En Espagne, les quatre provinces basques se gouvernaient elles-mêmes, avec leurs conseils généraux. Elles ne devaient ni impôts, ni soldats, si ce n'est en cas de guerre sur la frontière, et la douane ne les touchait pas. On fumait d'excellents cigares de la Havane, en ce temps-là, à Saint-Sébastien !



En France, jusqu'en 1789, les Basques français étaient exempts de la conscription et de la taille. Ils avaient le droit de porter l'épée et étaient réputés nobles, comme les Basques espagnols.



Peu de peuples ont d'égales traditions ; aucun n'a un particularisme aussi marqué, et cela n'empêcha pas les Basques français d'être d'excellents Français."







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