BIARRITZ PENDANT LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE.
Pendant la Première Guerre mondiale, Biarritz reçoit de nombreux réfugiés et de nombreux blessés.
Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans
son édition du 8 juin 1919 :
"Biarritz pendant la guerre.
Rapport de M. le Sénateur Forsans, Maire de Biarritz lu à la séance du Conseil Municipal du 6 Juin 1919.
(Suite)...Citer toutes les initiatives, toutes les oeuvres particulières qui sont intervenues pour aider la ville dans l’accomplissement de sa mission, serait une tâche impossible. Je dois me borner à en mentionner quelques-unes parmi celles qui se sont le plus distinguées par l’éclat de leurs services.
La Section locale de la Croix-Rouge, que M. le Baron de Portalis, aidé d'un groupe de personnes auxquelles les actes de bienfaisance sont familiers, a dirigée avec autant d’autorité que de bienveillance, ne s’est pas bornée à administrer la formation de la rue des Chantiers, installée à ses frais, et à pourvoir à son entretien ; elle a étendu son action au-dehors, autour d'elle, sans ménager ses soins et ses peines, apportant ainsi une importante contribution à l’œuvre d’hospitalisation des blessés.
BARON DE PORTALIS PAYS BASQUE D'ANTAN |
M. Jean Laborde, mu par un noble sentiment de générosité, a organisé à ses frais, dans sa ferme de Migron, une intéressante formation, à laquelle l’homme de bien qu’est le Docteur Laborde a apporté ses soins assidus et dévoués.
M. Kennedy-Tod, le philanthrope américain qui s'est acquis tant de titres à notre gratitude, devançant l’arrivée de ses compatriotes dans les rangs des Alliés, a voulu, dès les premiers jours, affirmer sa sympathie pour la France, et il l'a fait de la façon la plus libérale en mettant à notre disposition la Villa Lilitéia.
VILLA LILITEIA BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Là, dans un site champêtre, au milieu des fleurs et de la verdure, sous l’administration paternelle de M. Corrie, de nombreux officiers blessés sont venus goûter le repos et recouvrer la santé.
L’Etablissement des Dominicains a été, par les soins généreux de MM. le Docteur Bastide, Jaulerry et le Père Tapie, converti en une belle et confortable formation de plus de 60 lits.
COUVENT DES DOMINICAINS BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Des centaines de blessés y sont passés depuis le début de la guerre jusqu’à ces derniers temps et ont reçu de M. le Docteur Bastide les soins les plus dévoués et les plus attentifs.
Les résidents étrangers amis de la France, ont au cours de la guerre saisi toutes les occasions d’affirmer leur sympathie pour notre cause et c’est surtout dans la participation à l’œuvre des blessés qu’elle s’est manifestée magnifiquement.
L'importante formation installée au Casino Bellevue que M. Boulant a mis gratuitement, ainsi que le Casino Municipal, à la disposition du Service de santé — a compté au nombre des infirmières empressées auprès de nos blessés, de grandes dames de la Colonie espagnole et parmi elles la Duchesse de Tamames, accoutumée à toutes les œuvres de charité et dont le nom est béni par les pauvres de Biarritz.
En attribuant à Madame la Duchesse de Tamames la Croix de la Légion d’Honneur, le Gouvernement de la République a rendu hommage à ses mérites et répondu aux vœux de la population.
La formation du Casino est maintenant transférée à l’Hôtel d’Angleterre et un Comité ayant M. le Comte de la Viñaza à sa tête et qui groupe de nombreux Espagnols amis, continue d’apporter à Mlle Bonnecarrère qui a l’administration de l’établissement et qui s’en acquitte avec un zèle hautement apprécié par le Service de Santé, des encouragements efficaces et un appui généreux.
Au Grand-Hôtel de Biarritz, le Docteur Jacques de Poliakoff fondait de ses propres deniers un hôpital qui devait devenir par la suite le centre d’un secteur chirurgical de quatre formations pouvant recevoir et traiter 700 blessés. Aidé par le Docteur Bandaline, son collaborateur immédiat, nommé co-directeur de l’Hôpital par le Ministre de la Guerre, le Docteur de Poliakoff a installé là une service médical et chirurgical de premier ordre comportant toutes les conquêtes de la science moderne. En une seule année 600 opérations y ont été pratiquées sans qu’un seul cas d’infection post-opératoire s'y soit révélé. C’est en ces termes que, parlant de l’aide apportée à la France par nos alliés, quelqu’un bien placé pour en connaître, appréciait naguère dans une grande publication les services rendus par l’Hôpital du Grand-Hôtel.
HÔPITAL POLIAKOFF BIARRITZ 1914 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Nous devons ajouter que le Docteur de Poliakoff, qui depuis longtemps a conquis droit de cité parmi nous, n’a pas borné son effort à la création de cet hôpital. Il en a depuis le début constamment assuré la Direction, avec son ami et collaborateur le Docteur Bandaline ne cessant d'apporter chaque jour ses soins personnels aux blessés, les entourant de prévenances et d’attention : collations, distractions variées, séances musicales auxquelles participaient des artistes en renom, etc... Et quand les heures pénibles sont venues contenant sa douleur et maîtrisant ses préoccupations, il a continué, avec la même sérénité, la même bonne grâce, la noble mission à laquelle il s’était donné.
HÔPITAL AUXILIAIRE 95 BIS POLIAKOFF BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Le Gouvernement de la République a, il y a quelque temps, promu le Docteur de Poliakoff à la dignité d'Officier de la Légion d'Honneur et a décerné la Croix de Chevalier au Docteur Bandaline. Témoin de leur dévouement et des services qu’ils ont rendus, la population entière a applaudi à ces distinctions méritées.
DOCTEUR JACQUES DE POLIAKOFF ET SA FAMILLE BIARRITZ 1920 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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