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mardi 17 mars 2020

À LA FRONTIÈRE FRANCO-ESPAGNOLE AU PAYS BASQUE EN SEPTEMBRE 1918 (quatrième partie)


LA FRONTIÈRE EN 1918.


Pendant la Première Guerre mondiale, la frontière franco-espagnole au Pays Basque a été très souvent fermée, l'Espagne s'étant déclarée neutre durant le conflit.


pais vasco antes estacion
GARE IRUN GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN


Voici ce que relata à ce sujet la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son 

édition du 24 septembre 1918 :



"Voyage en France.




...Et je suis revenu jeudi en Espagne. Il y faut un certain courage, car de plus en plus, les voyageurs sont devenus pour les administrations diverses des colis ou du bétail pour lesquels les égards sont chose superflue. Qui donc avait dit que le temps était de l’argent ? Quel est l'ancien qui, dans un proverbe fameux nous disait : "Ne gaspillez pas le temps, car c’est l’étoffe dont la vie est faite !"Que nous chantent les hommes d’Etat les plus considérables qui nous recommandent de travailler et de produire à l’arrière plus que jamais, pendant la guerre ? Messieurs les fonctionnaires de tous ordres, en France comme en Espagne, ignorent et méprisent ces préceptes et ces recommandations, comme il appert de leurs façons de traiter les voyageurs que leurs affaires obligent à voyager. 

pais vasco antes tren
GARE IRUN GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN



Les trains n’ont plus d’horaire. Ils partent quand ils veulent, s’arrêtent où il leur plaît et arrivent quand ça leur chante. Les correspondances de trains sont devenues un mythe et bientôt, cet égard, la France n’aura plus rien à envier à l’Espagne. En deçà comme au-delà de la frontière, qu’il s’agisse de contrôle des billets à l’arrivée ou au départ, qu’il s’agisse de l’examen des passeports ou autres documents, qu’il s’agisse de visite sanitaire, il faut subir bousculades, accumulations dans des boxes étouffants ou en plein air, sous le soleil et la pluie, retards fantastiques, toutes formalités qu'un peu de bon vouloir, d’organisation, de respect des convenances sociales pourraient rendre moins pénibles et moins cruelles. 




Nulle part assez d’initiative pour tenir compte, au profit des voyageurs, des circonstances de fait. 




Exemple : un train arrive à Irun et les voyageurs, en présence des longues formalités sanitaires veulent renoncer à leur voyage et demandent à rentrer en France. Pas de réponse. On ne les écoute même pas ; les trains reviennent à Hendaye à vide et c’est seulement après deux ou trois heures d’attente pénible qu’ils obtiennent gain de cause et peuvent rentrer. Un seul médecin, quelquefois deux au maximum assurent la visite de centaines et de centaines de personnes, et cela n'en finit plus. 


pais vasco antes estacion
GARE IRUN GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN


Autre exemple : en France, le rapide d'Espagne arrive à la gare d’Hendaye. Quatre ou cinq voyageurs pressés veulent prendre le train de midi 57 pour Biarritz ou Bordeaux, mais on leur fait faire queue au contrôle des passe-ports derrière les voyageurs allant vers l'Espagne et pour qui il n'y a pas de train en partance. Les premiers sont libérés du contrôle quand leur train est parti. Ils ne pourront plus continuer leur route que 4 ou 6 heures plus tard. C’est charmant ! 




Aussi beaucoup sont-ils guéris déjà de l’envie de voyager. Les interminables formalités des contrôles de gare, des passeports, des douanes, des visites sanitaires s’ajoutant aux fantaisies des horaires et aux retards des trains auront eu raison des tentatives cependant intéressantes au point de vue commerce, industrie, ravitaillement, propagande nationale, etc... 



pais vasco antes estacion
GARE IRUN GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN

Signalons, en passant, et dans le même ordre d’idées, la réglementation abusive appliquée par la Compagnie du Midi, qui oblige les voyageurs entre Hendave et Bayonne à payer de 6 à 10 fois le prix normal de leur billet, en exigeant un supplément afférent à 150 kilomètres de parcours, s’ils veulent prendre le train partant de Hendaye à 16 h. 46. Or, les voitures de ce train partent à moitié vides et il n’y aurait nul inconvénient à y admettre les détenteurs de billets de petit parcours. Bon à d’autres époques, quand les trains sont nombreux, d’appliquer de pareilles mesures. Mais maintenant !... "




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