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samedi 7 mars 2020

UNE FÊTE-DIEU À AINHOA EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1921


FÊTE-DIEU À AINHOA EN 1921.


La tradition de la Fête-Dieu (ou Fête du Saint-Sacrement) au Pays Basque remonte au 14ème siècle à Pampelune, sous l'autorité d'Arnaud de Barbazan.

religion pays basque autrefois
FÊTE-DIEU AINHOA 1930
PAYS BASQUE D'ANTAN

La Fête-Dieu, appelée aussi Fête du Saint-Sacrement, est célébrée le jeudi qui suit la Trinité, 

c'est-à-dire soixante jours après Pâques, dans de nombreux pays catholiques.



Les Basques la nomment Besta Berri, c'est-à-dire "Nouvelle-Fête".



Le pape Urbain IV écrit d'ailleurs dans sa bulle "Officium Novae Solemnatis", ce qui signifie 

en latin "l'Office de la Nouvelle Fête".




La particularité au Pays Basque est l'introduction de la danse pendant la cérémonie et par la 

suite de personnages et d'objets inspirés du monde militaire.




La Fête-Dieu est encore célébrée avec ferveur, avec procession,  au Pays Basque Nord, en 

particulier en Basse-Navarre, dans des villages comme Ainhoa, Hélette, Iholdy, Armendarits,

Itxassou, Mendionde, Macaye, Louhossoa, Hendaye (autrefois), Sare (autrefois) en Labourd 

(liste non exhaustive).

religion pays basque autrefois
PARADE FÊTE-DIEU
PAYS BASQUE D'ANTAN


Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans 

son édition du 16 août 1921, sous la plume d'Henri Godbarge :


"Fête-Dieu à Ainhoa




Ainhoa ! Village basque, près de la frontière d’Espagne, fermé presque uniquement d’une longue rue prolongement de la route grimpante qui y conduit. De vieilles maisons, pittoresques, bercent cette rue, la plupart en torchis et pans de bois, avec leurs auvents très débordants, leurs consoles, abouts de solives, linteaux, arcs plein-cintre, éléments constructifs habituels des maisons euskariennes. Quelques linteaux portent des inscriptions, inscriptions de la date d’édification avec les noms des fondateurs, des parents, les sommes versées, venues généralement d’Amérique... 



pays basque autrefois
AINHOA
PAYS BASQUE D'ANTAN



Quelques écussons de-ci de-là, rares en pays basque français. 




Sur l’un des côtés de la longue rue montante : Le fronton, le cimetière, l’église trinité indispensable, indissoluble, de tout village basque. Ici le jeu de pelote est encaissé, bordé d’habitations centenaires. Le fronton qui le termine, délimite le cimetière et forme mur de soutènement à celui-ci ; lequel, avec ses pierres tombales, ses longues dalles de pierre dure, ses parterres de buis, ses cyprès, entoure l’église, la vieille église, aux murs jaunis, au clocher prismatique, patiné, violacé et mousseux, coiffé d’une charpente pointue.


eglise pays basque autrefois
EGLISE ET ATTELAGE AINHOA
PAYS BASQUE D'ANTAN



 ...Arrivée par un temps gris, sous un ciel menaçant de pluie. Des draps tendus à toutes les fenêtres. C est jour de Fête-Dieu, en effet. Le clairon sonne. La garde du pays formée des gars du village circule à travers les rues, au pas cadencé. Ils sont vêtus de pantalons blancs, de vestes noires, bérets rouges. Des officiers galonnés d’or les encadrent, donnent des ordres. Des bannières multicolores flottent. La jonchée verte est répandue sur le passage. Un drap blanc, immaculé de blancheur est tendu, près de l’église. La rentrée pour les vêpres se fait en procession, en longues théories, de part et d’autre du drap blanc, cependant que suisses, qu’enfants de choeur, que clairons précèdent. Les cloches sonnent à toute volée. Toute la population est dans les rues, massée sur le passage. Les hommes sont tête-nue, rasés, sans faux-col, habillés de noir roulant dans leurs mains le petit béret basque. Les femmes sont vêtues de mantes longues et sombres, les jeunes filles coiffées de la mantille. 


eglise pays basque autrefois
EGLISE ET PLACE AINHOA
PAYS BASQUE D'ANTAN


Après la rentrée dans l'église, le silence dans les rues. Toute vie semble s’être retirée et seuls, des chants d’église, ou assourdis ou plus sonores, par intermittence, s’élèvent. Puis de nouveau la sortie bruyante aux sons du clairon, le départ de la garde aux bérets rouges, sur deux files, au pas cadencé militaire, le curé au milieu, accompagné jusqu’à la porte du presbytère. 




...Viendront ensuite les réjouissances habituelles, traditionnelles, la partie de pelote à mains nues, le fandango, les beuveries dans les auberges..."


pelote pays basque autrefois
FRONTON AINHOA
PAYS BASQUE D'ANTAN

(Source : http://www.samb-baiona.net/fr/publi/articles/Duvert_2009/Besta_berri.pdf)






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