UN TRAIN DÉRAILLE À LOUHOSSOA (LUHUSO en Basque) (LABOURD) LE 3 SEPTEMBRE 1925.
Le train 3234 a déraillé au kilomètre 222/100 sur la ligne Bayonne - Saint-Jean-Pied-de-Port et a fait quatorze victimes.
Cette ligne Bayonne - Saint Jean Pied de Port a été concédée à la Compagnie du Midi par une
convention signée entre le ministre des Travaux Publics et la compagnie le 9 juin 1883.
La ligne est mise en service en plusieurs étapes :
- Bayonne (Mousserolles) à Cambo-les-Bains : 19 janvier 1891
- Cambo-les-Bains à Ossès : 20 août 1892
- Ossès à Saint-Jean-Pied-de-Port : 11 décembre 1898
Le 3 septembre 1925, c'est le premier accident grave survenu sur cette ligne.
Voici ce qu'en rapporte la presse nationale et la presse locale :
Le journal Paris-Soir, dans son édition du 5 septembre 1925, rapporte :
"Le déraillement de Bayonne fait 14 victimes. Il y a trois morts et onze blessés.
A la fin de l'après-midi d'hier, vers 17 heures, quatre voitures d'un train de la ligne de Bayonne à Saint-Jean-Pied-de-Port, ont déraillé près de la gare de Louhossoa, à une douzaine de kilomètres de Saint-Jean-Pied-de-Port.
Ce déraillement a fait quatorze victimes ; on compte trois morts et onze blessés. C'est sur la ligne qui traverse les pittoresques pays basques, non loin de Cambo, le village où Rostand avait fait construire l'Arnaga, que la catastrophe se produisit.
Le convoi avait, "naturellement", une demi-heure de retard et venait de quitter la petite gare de Louhossoa, se dirigeant vers la station de Bidarray, située près de la Nive, rivière qui coule en contre-bas.
GARE OSSES PAYS BASQUE AUTREFOIS |
PONT OSSES PAYS BASQUE AUTREFOIS |
Le train marchait à une vitesse de 70 kilomètres à l'heure.
Un déraillement causé par cette vitesse excessive sur une voie unique, vieille, habituée aux allures des trains omnibus, se produisit.
Huit voitures se couchèrent sur le côté droit de la voie et ce fut heureux car, si les wagons avaient déraillé sur la gauche, c'était la chute certaine dans la rivière, chute d'une vingtaine de mètres de hauteur, qui eut amené une catastrophe effroyable.
Le train, composé de wagons anciens trop légers, s'est soulevé des rails.
Les voyageurs eurent la prescience de l'accident, au point que deux d'entre eux sautèrent sur le ballast avant le déraillement.
Ces malheureux se tuèrent en sautant.
Par une chance qu'on peut admirer, de nombreux enfants d'une colonie de vacances qui se trouvaient dans le convoi n'eurent pas à souffrir du déraillement, le wagon où ils se trouvaient n'ayant pas déraillé.
GARE DE ST JEAN PIED DE PORT PAYS BASQUE AUTREFOIS |
GARE DE ST JEAN PIED DE PORT PAYS BASQUE AUTREFOIS |
La gare de Bayonne a envoyé un train de secours et les médecins de Cambo et de Bayonne se sont, en hâte, transportés sur les lieux.
Le chauffeur Loustalut, qui accrochait un des wagons du train de secours en gare de Bayonne, a été écrasé entre deux wagons.
Transporté à l'hôpital on désespère de le sauver.
Les victimes : on compte, disons-nous, onze blessés plus ou moins grièvement atteints.
L'un d'entre eux, M. Seignoret, ancien préfet de Constantine, est dans un état grave.
M. Gugliemi, accordeur de pianos à Bayonne, et une jeune Espagnole native du Val Carlos, qui avaient sauté du train, se sont tués.
M. Pierre Laval, ministre des Travaux publics, dès qu'il apprit l'accident a envoyé sur les lieux le directeur du Contrôle des chemins de fer.
GARE DE BAIGORRY PAYS BASQUE AUTREFOIS |
GARE DE BAIGORRY PAYS BASQUE AUTREFOIS |
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