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dimanche 27 août 2017

"EROEN ETXEA" "LA MAISON DU FOU" À ASCAIN - AZKAINE EN LABOURD AU PAYS BASQUE


LA "MAISON DU FOU" À ASCAIN (AZKAINE) EN LABOURD.


Dans l'habitat typique du Labourd, cette maison située près du "Pont Romain" (qui ne l'est pas, romain mais datant plutôt du 5ème siècle) à Ascain, tranche dans le paysage.

pays basque autrefois
LA MAISON DE FERDINAND EARLE ASCAIN - AZKAINE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Ayant habité pendant près de 15 ans à proximité de cette maison, je l'ai vu de nombreuses fois 

mais  ce n'est qu'aujourd'hui, pour les besoins de cet article,  que j'ai découvert son histoire 

singulière.



Cette maison est classée depuis le 13 janvier 2000 au Patrimoine des Monuments Historiques.



Elle a été construite dans le deuxième quart du 20ème siècle par Pinney Earle Ferdinand, avec 

l'aide de maçons locaux..

Celui-ci, né en 1878 à New-York, était un décorateur célèbre à Hollywood dans les années 1910 

1920.

Il travailla notamment dans le film Ben-Hur : A Tale of the Christ, en 1925 de Fred Niblo.

pays basque autrefois
AFFICHE BEN-HUR DE FRED NIBLO 1925
PAYS BASQUE D'ANTAN

Il vint s'installer à Ascain en 1930 et construisit alors cette maison dont l'aspect  "pueblo", 

avec ses élévations et son décor, rappelle les maisons bâties en adobe, aux alentours de Santa-

Fe, au Nouveau-Mexique, vers 1920.

Son plan en revolver est une véritable originalité, et si original que les habitants d'Ascain la 

surnommèrent "Eroen Etxea"("la maison du fou").

Ferdinand Earle reçut de nombreuses personnalités du spectacle et des arts, comme Le 

Corbusier, Charlie Chaplin ou Joséphine Baker.



pays basque autrefois
LA MAISON DE FERDINAND EARLE ASCAIN -AZKAINE
PAYS BASQUE D'ANTAN



FERDINAND EARLE
PAYS BASQUE D'ANTAN



pays basque autrefois labourd maison fous
FERDINAND EARLE EN FAMILLE
PAYS BASQUE D'ANTAN




On remarqua Ferdinand Earle dans certaines manifestations locales.


Voici ce qu'en disait, par exemple, La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, dans 

son édition du 20 janvier 1936 :


"Les spectateurs du Majestic ont vu cette semaine Golgotha. Savent-ils que celui qui dessina les décors du film, M. Ferdinand Earle, habite, avec sa famille, Ascain une large partie de l'année ?

 

Les lecteurs de la Gazette ne l’ignorent pas. Ils se souviendront sans doute que ce journal salua particulièrement l'envoi de Ferdinand Earle à l'Exposition des artistes bayonnais de 1935. Et ils ne manquèrent pas de susciter une vive curiosité. Julien Duvivier, Georges Benoit, Abel Gance, Maurice Tourneur, Léon Bakyt. Rex Ingram ont tous apporté à Ferdinand Earle le tribut de leur reconnaissance. 


Abel Gance a dit : "Earle et tout devient possible dans notre métier difficile !


Et Ramon Novarro l'appelle un "colosse". Que n'a-t-il été pressenti pour présenter Golgotha aux Bayonnais ? II doit savoir de savoureuses anecdotes sur ce film."



La Gazette de Bayonne le 6 avril 1937, poursuivait, quelques mois plus tard  :


"Le Cinéma comporte des possibilités illimitées pense Ferdinand Earle, Américain fixé dans le Pays Basque et qui collabora à "Ben-Hur" et "Golgotha"... Lors de la Conférence donnée à Saint-Jean-De-Luz, au Casino de la Pergola, le docteur A. Neumann fit avec bonheur et infiniment d’esprit la présentation des conceptions de M. Earle concernant la Cinématographie ...


Se défendant d’être technicien, il se borna à nous indiquer les résultats merveilleux que la Cinématographie pouvait attendre de la collaboration du peintre, du musicien et du poète. Sans entrer dans des détails d’exécution, le conférencier nous donna l’idée maîtresse de la conception de M. Earle : substituer aux constructions en carton pâte et aux figurations coûteuses qui sont la gloire d’Hollywood, des projections picturales qui sont à l’origine de petites toiles de quelques centimètres. Le mouvement et la vie sont donnés par un procédé que son auteur appelle le fondu en chaîné multiple. Moins encore que le conférencier sommes-nous capable de décrire le procédé. Peut-être pourrons-nous soulever un coin du voile à la suite de la visite que M. Earle nous a aimablement autorisé à lui faire. Mais nous en avons vu la réalisation à l’écran, où quelques bouts de films, premiers essais, considérablement perfectionnés depuis, ont été projetés. Tout ce que nous pouvons dire à l’heure actuelle, c’est que la conception de M. Earle est riche de promesses et permettra aux idées les plus irréelles de se transformer en réalités à l’écran, grâce à l’intervention et au talent du peintre. Un grand film est en gestation dont le titre est "Amor". Il indiquera l’intime collaboration de la musique et de l’écran. Le maître Ermend Bonnal en a composé la partition et ce nom seul nous garantit une belle oeuvre."



La Gazette de Bayonne le 17 avril 1937, poursuivait, peu de temps après  :


"Mardi prochain, à 17 heures 15, une causerie sera donnée au cinéma Majestic de Bayonne. Elle concernera l'oeuvre de Ferdinand Earle qui dans le recueillement de la maison d'Ascain a poursuivi des travaux relatifs au cinéma, dont ont sait que le réputé cinéaste est un artisan de grande classe puisqu'il a collaboré aux principales oeuvres, telles que Ben-Hur, Liliom et Golgotha.


Le titre en est, Une conception nouvelle dans le cinéma, par le docteur A. Neumann, Ferdinand Earle et Ermend Bonnal, avec projections et auditions."



Ferdinand Pinney Earle nous a quitté le 13 juillet 1951 à Hollywood, à 73 ans. 



(Source : http://visites.aquitaine.fr/maison-de-ferdinand-pinney-earle et WIKIPEDIA)










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