IL Y A 106 ANS À BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1918
IL Y A CENT SIX ANS À BAYONNE EN 1918.
Après deux premiers articles, consacrés à Bayonne en 1916 et en 1917, voici ce qu'il s'y est passé en 1918.
Que se passe-t-il à Bayonne, et ses alentours, en 1918 ?
L'offensive des troupes alliées progresse sur tous les fronts.
Leur commandement unique est confié au général Foch, nommé maréchal en août.
Bayonne suit avec attention l'avancée victorieuse des troupes de Foch.
Malgré les privations, le moral de la population remonte.
Néanmoins les listes des morts, mutilés, disparus, prisonniers, ne cessent d'augmenter.
"AU COIN DES DAMES" BAYONNE - BAIONA
PAYS BASQUE D'ANTAN
Au mois d'avril, l'autorité militaire met en garde la population sur une nouvelle menace :
Après avoir inventé les gaz toxiques, les Allemands ont empoisonné avec des "substances
cliniques" les lettres envoyées par les prisonniers français à leurs familles.
Les convois de réfugiés venus du Nord continuent à affluer. 356 personnes le 26 avril ! Elles
sont hébergées aux casernes de Marracq et de la Nive.
Le maire prend des arrêtés pour stopper la montée des prix.
90 000 litres de vin arrivent d'Espagne "à bas prix" pour être répartis dans le département.
En octobre, la cordelette de cèpes est vendue 4 francs au marché de première main. Elle est vite
taxée à 1,50 franc.
Les hôtels peuvent user d'eau chaude les samedis et dimanches seulement.
"EPICERIE DOYHENART" BAYONNE - BAIONA
PAYS BASQUE D'ANTAN
La presse locale, régionale et nationale rapporta au quotidien ce qui se passait au Pays Basque
Nord en 1918 :
Le journal L'Homme Libre, dans son édition du 10 janvier 1918 indiquait que :
"On annonce que les biens de Bolo, situés tant à Biarritz qu'à Bayonne, viennent d'être placés sous séquestre."
BOLO PACHA
PAYS BASQUE D'ANTAN
L'Ouest-Eclair, dans son édition du 13 janvier 1918 publiait :
"Bayonne, 12 janvier. A la suite de diverses perquisitions opérées chez des négociants de la ville et des environs, plusieurs de ceux-ci ont été inculpés de tentative d'accaparement et de défaut de déclaration de marchandises. Des stocks assez considérables ont été saisis."
La Libre Parole, le 18 janvier, poursuivait sur le même thème :
"Avis officiel de Mgr l’évêque de Bayonne : Nous n’apprendrons rien à personne en disant que, dans le public, s'élèvent des plaintes trop justifiées contre certains exploiteurs et accapareurs. La vie est chère, trop chère. Pour quelques-uns, la guerre devient l’occasion de profits qu’on pourrait taxer de scandaleux. Le malheur serait moindre s’il ne frappait que les riches. Mais il atteint cruellement les pauvres et l'ouvrier de profession modeste. Nous protestons hautement et avec indignation contre ces pratiques. Sans doute, là récolte est la propriété du cultivateur. Sans doute, le produit de l’industrie est le fruit légitime du travail. Ces principes sont sacrés. Mais l’industriel et le cultivateur, après s’être assuré un large bénéfice, doivent prendre garde que s’ils vont plus loin, ils dépassent leur droit et deviennent des malfaiteurs publics. Ils exposent à une gêne insupportable leurs concitoyens qui ne récoltent pas ou ne peuvent se livrer à un négoce, et surtout ils condamnent les pauvres à la famine. Là où ce serait reconnu nécessaire, MM. les curés rappelleront les principes de l’Evangile sur ces matières. Ces principes s’inspirent de l’esprit de justice et de charité. C’est une faute grave d’y manquer, comme il est souverainement odieux d'abuser des circonstances de la guerre pour réaliser des gains excessifs aux dépens des pauvres. Le président de la République américaine, M. Wilson, a donné une leçon méritée aux profiteurs de la guerre lorsqu’il a écrit : "Le gouvernement et le public payeront un prix équitable pendant la guerre, mais aucun profit exorbitant ne sera toléré. Le patriotisme des commerçants doit être de même qualité que celui des morts et des blessés qui ont combattu sur les champs de bataille de France, ou alors ce n’est plus du patriotisme." Chez nous aussi, les pouvoirs publics devraient intervenir de façon plus sérieuse et plus efficace. Leur premier devoir est de protéger les faibles et les petits contre les abus révoltants qui iront en progressant, s’ils sont tolérés. -!
- Fn-M., Evêque de Bayonne.
"A LA VILLE DE MADRID" BAYONNE - BAIONA
PAYS BASQUE D'ANTAN
Le Matin, du 13 février 1918 rapportait deux faits divers tragiques :
"Pyrénées (Basses-). Bayonne. Un ouvrier aux forges, nommé Philippe Aragon, 60 ans. s'est noyé dans l'Adour.
Un nommé François Exfanassié, âgé de 43 ans, a tenté de tuer à coups de rasoir sa femme, dont il vit séparé, et la fille de celle-ci, Marguerite Rouyré, 17 ans. Il s'est constitué prisonnier."
BOUCAU - BOKALE
PAYS BASQUE D'ANTAN
l'Avenir de la Mayenne, le 14 avril, informait que :
"L'état de siège est étendu à quelques villes de l'Ouest, dont Bayonne (Basses-Pyrénées).
L'autorité militaire pourra exercer les pouvoirs suivants :
Droit de réquisitionner la gendarmerie et la force armée ; Police de la circulation ; Police des étrangers ; Police des débits de boissons ; Répression de la prostitution..."
"BEHOTEGUY" BAYONNE - BAIONA
PAYS BASQUE D'ANTAN
Le Matin, le 10 mai, informait :
"Le gaz et les régies municipales A la suite d'un conflit avec la Compagnie concessionnaire du gaz, la ville de Bayonne avait pris possession de l'usine et mis le service de la distribution du gaz en régie. La ville a ainsi réalisé un bénéfice de 260 944 francs. Le conseil municipal, prenant acte de cet heureux résultat, a décidé de réduire le prix du gaz de 9 centimes par mètre cube. Cette réduction est portée à 20 centimes pour les familles comptant plus de quatre enfants."
"ATTENTION AU BEC DE GAZ" BAYONNE - BAIONA
PAYS BASQUE D'ANTAN
Le Petit Marseillais, le 1er juillet, indiquait :
"A la frontière espagnole. Bayonne, 30 juin. La frontière doit être ouverte les deux premiers jours de juillet, pour les colis postaux et les marchandises qui encombrent les gares frontières."
La Lanterne, le 3 octobre, informait d'un fait divers ferroviaire tragique :
" C'est sur le Pont de Sames-Guiche, près de Peyrehorade, qu'un train de voyageurs venant de Bayonne a été tamponné par un train venant de Paris. Plusieurs voitures furent détruites. On compte quatre morts et de nombreux blessés, dont cinq grièvement."
TRAIN
PAYS BASQUE D'ANTAN
Le Matin, le 20 décembre, indiquait :
"Drame sanglant à Bayonne, 19 décembre. Averti de la présence à Bayonne du militaire Jean Floirac, âgé dé 43 ans, qu'on supposait être déserteur, un adjudant de gendarmerie et un gendarme se rendirent, mardi soir, au quartier Saint-Etienne ou se trouvait le militaire en question. Celui-ci était en compagnie de sa femme, née Pourtau, âgée de vingt-cinq ans, avec qui il vit en mauvaise intelligence. Au moment où les gendarmes arrivaient, une discussion grave venait d'éclater entre les époux, une détonation retentit. Les gendarmes entrèrent et aperçurent Floirac, revolver au poing, qui venait de tirer sur sa femme. A la vue des gendarmes, Floirac tira une seconde fois sur sa femme, puis fit feu dans la direction des arrivants sans les atteindre. L'adjudant, sortant son revolver, riposta et atteignit en pleine poitrine Floirac, qui fut tué. L'état de Mme Floirac est grave."
(Source : Un siècle à Bayonne de Manuel Castiella aux éditions Atlantica)
Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.
Plus de 5 700 autres articles vous attendent dans mon blog :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire