LE PARTI COMMUNISTE FRANCAIS FAIT UNE TRÈS GRANDE CAMPAGNE DE SOUTIEN POUR BILBAO EN 1937.
La Guerre Civile Espagnole a débuté le 18 juillet 1936, et en mai 1937, l'étau des troupes franquistes se resserre sur Bilbao et les vivres manquent.
Depuis des mois, le Parti Communiste Français s'est engagé au côté des Républicains et il
organise en France une très forte campagne de soutien pour les habitants de Bilbao (Biscaye).
- Le journal L'Humanité dans son édition du 13 avril 1937 indique :
"... En effet, les franquistes ont soumis les Républicains de Bilbao à un blocus naval. De ce fait, le trafic n'est plus sûr pour les bâtiments britanniques qui se rendent à Bilbao. Ces navires de commerce, ainsi que quatre destroyers, se trouvent le 13 avril 1937 à Saint-Jean-de-Luz.
NAVIRES ANGLAIS DANS LA BAIE 13 AVRIL 1937 ST JEAN DE LUZ PAYS BASQUE AUTREFOIS |
Le problème à résoudre est de savoir si l'Angleterre va faire escorter ses navires jusqu'à Bilbao ou bien si elle va reconnaître la validité légale du blocus des côtes espagnoles par la flotte rebelle.
Pendant quelques heures, on a pu croire que le Conseil des Ministres avait choisi la première solution car on a pensé que le croiseur Hood avait reçu l'ordre d'appareiller vers les côtes septentrionales de l'Espagne.
L'illusion a été de courte durée car le cabinet britannique a constaté que Bilbao étant effectivement bloqué, les unités britanniques ne sauraient sans contredire à l'esprit de non-intervention, faire escorter ses navires vers le Pays Basque. Décision à la fois baroque et odieuse. Il suffit donc que le blocus soit efficace pour qu'une puissance renonce aux prérogatives élémentaires que lui donne le droit international et se résigne à ne plus se livrer au commerce. Parce que le blocus rebelle est réputé efficace, la Grande-Bretagne déclare qu'elle se refuse à ravitailler une ville et un territoire, placés sous l'autorité du gouvernement républicain. Les six navires britanniques qui mouillent à Saint-Jean-de-Luz ont reçu l'ordre de ne pas essayer de ne pas essayer de pénétrer dans les eaux territoriales espagnoles.
Bien des fois depuis le début de la guerre, les réacteurs qui dirigent la politique britannique avaient pris des initiatives déplorables dont Franco tira le plus grand profit. C'est sous leur inspiration que Tanger fut interdite à la flotte républicaine. C'est eux qui, en fait, ont reconnu à Franco le droit de piraterie. Mais la décision d'avant-hier dépasse en monstruosité toutes les décisions antérieures. Elle équivaut à une intervention en faveur de Franco. De Franco, de Hitler et de Mussolini.
Car ce n'est qu'avec le concours de la marine italienne et de la marine allemande que le blocus de Bilbao a pu être efficace. Ce qu'on appelle les croiseurs et les cuirassés rebelles sont des croiseurs et des cuirassés allemands et italiens. Sans quoi l'Almirante Cervera n'aurait pas été signalé au même moment sur les points les plus éloignés les uns des autres. L'Angleterre souscrit à l'intervention des unités navales allemandes et italiennes dans les eaux espagnoles. Le gouvernement de Sa Majesté va plus avant dans la voie de la complicité avec la rébellion et les alliés de la rébellion. Il engage une négociation avec Franco. Il dépêche son attaché commercial, M. Pack, auprès du mercenaire de Mussolini et de Hitler. Il veut obtenir de lui, dit l'agence Havas "l'assurance que le général Franco n'interviendra pas en ce qui concerne le voyage des navires transportant actuellement des vivres à Bilbao. En échange, la Grande-Bretagne se déclarerait prête à ne plus envoyer de tels navires dans les aux espagnoles."
Le 22 avril 1937, trois navires britanniques, le "Hamsterley", le "Mac Grégor" et le
"Stanbrook" ayant forcé le blocus de la Côte Basque arrivent néanmoins sans encombre à
Bilbao.
Cette livraison de vivres étant cependant insuffisante pour satisfaire aux besoins de la
population de Bilbao, les communistes Français mènent une intense campagne pour soutenir
les enfants et les femmes du Pays Basque.
Le journal l'Humanité veut ainsi faire envoyer des vivres à Bilbao.
- Dès son édition du 25 avril, l'Humanité indique que :
"trois navires anglais escortés par un bâtiment de guerre britannique et un cargo espagnol se dirigent à toute vapeur pour ravitailler les femmes et les enfants de Bilbao qui, ainsi, auront du lait, des fruits, du sucre dont ils ont besoin."
- Dans son édition du 4 mai 1937, l'Humanité fait presque une demi-première page sur le
secours à apporter à Bilbao.
"Au secours des enfants et des femmes du Pays Basque !
Le Parti Communiste Français décide d'envoyer trois navires de vivres à Bilbao.
ANNONCE POUR LE MEETING DU 14 MAI 1937 EN FAVEUR DE BILABO |
Contre la barbarie des fascistes allemands et italiens, assassins, affameurs et incendiaires d'églises, solidarité agissante des hommes de coeur pour faire reculer la mort et sauver la liberté !
A l'aide de Bilbao !
Les envahisseurs fascistes de l'Espagne accumulent ruines et deuils de l'autre côté des Pyrénées et plus particulièrement dans le pays basque où, par milliers, sont assassinés des femmes, des vieillards, où la population civile est privée du nécessaire.
Répondant aussi aux interventions que lui fait parvenir, au nom du Parti communiste espagnol, l'admirable "Pasionaria", le Parti Communiste Français vient de décider L'ENVOI DE TROIS BATEAUX DE VIVRES A BILBAO.
Il faut sauver de la famine la population basque contre qui se concentrent les assauts meurtriers du fascisme. II faut sauver des vies humaines que menacent les massacres et la famine.
Il faut opposer à la bestialité du fascisme la solidarité Humaine et fraternelle des peuples.
Envoyez les dons en nature (vivres, pansements, médicaments) à Lacote, en gare de Bordeaux, ville où va être affrété l'un des bateaux.
Envoyez les dons en espèces à Paul Vaillant-Couturier, dont le numéro de chèque postal sera donné demain par l 'Humanité.
La solidarité internationale des travailleurs doit se dresser pour aider le peuple d'Espagne à se sauver de la barbarie fasciste.
Le Comité Central du Parti Communiste."
Marcel Cachin, le directeur de l'Humanité poursuivait :
MARCEL CACHIN DIRECTEUR DE L'HUMANITE |
"Ce soir, des personnalités britanniques éminentes de retour de Bilbao, de grands savants français, des hommes politiques de tous les partis, entretiendront le public parisien des événements tragiques qui se passent en ce moment au pays basque.
Un membre basque du gouvernement de Bilbao sera présent.
Déjà, de Durango et de Guernica se sont enfuies épouvantées les foules de non-combattants dépouillés de tout, sans toit et sans ressources.
Les fascistes veulent terroriser le peuple basque afin de le contraindre à la reddition, et ils ne reculeront devant aucune cruauté, si terrible, fût-elle.
Nous ne sommes pas disposés, quant à nous, à laisser s'accomplir ces nouveaux crimes contre l'humanité.
Et nous n'oublions pas les soldats et miliciens basques et asturiens qui résistent avec tant de courage à l'avance de l'armée italienne, allemande et maure dont le but est de leur arracher leur patrie, leur liberté et leur vie.
Pendant que les amis du fasciste basque Ybarnégaray offrent l'épée d'honneur à un hitlérien comme Franco ; traître à son pays, assassin d'Espagnols et de Basques, les communistes français veulent faire appel à l'opinion française et au gouvernement du Front populaire pour que l'aide la plus efficace soit portée aux défenseurs de Bilbao tout en observant les règlements internationaux.
C'est pourquoi nous serons ce soir à la Mutualité aux côtés de tous les défenseurs de la nation basque."
- Le journal l'Humanité, dans son édition du 15 mai 1937, annonce 20 000 travailleurs, au
Vélodrome d'Hiver, la veille le 14 mai, au secours de Bilbao.
- Le 19 mai, plus de 300 000 francs et des dizaines de tonnes de vivres et de médicaments
ont été collectés. Les vivres sont prêtes à être expédiées.
CHARGEMENT DES CAMIONS DE VIVRES POUR BORDEAUX MAI 1937 PHOTO HUMANITE |
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