LES CÔTES DE BISCAYE EN 1863.
La province de Biscaye, en Hego Alde, a environ 150 kilomètres de côtes.
ABRA DE BILBAO BISCAYE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal les Annales Hydrographiques, le 1er avril 1863 :
"... Chapitre V (suite)
"Port de Bilbao.
— L’animation est beaucoup plus grande quand on approche de la ville, le port est peuplé des deux côtés ; à l’E. il y a Bilbao neuf et à l’O. le vieux Bilbao. Les deux villes sont entourées de môles avec des promenades et réunies par trois ponts, dont l’un, celui du milieu, est tournant. Dans tout ce trajet le fond est si petit que le port est à sec dans quelques endroits, à l’exception des canaux par lesquels les eaux du Nervion coulent à la mer. Tout le commerce du cabotage se fait entre ces deux premiers ponts où se trouve véritablement le port de Bilbao. Pour laisser passer les bâtiments, on ouvre à toutes les pleines mers le premier pont, celui d’Isabelle II. Les bâtiments entrent et sortent pour leurs opérations commerciales.
NERVION INDUSTRIE DU FER BILBAO BISCAYE D'ANTAN |
Sur la côte du vieux Bilbao on voit des chantiers de construction, des magasins, des fabriques de différents produits. Les populations des deux villes réunies et des faubourgs s’élèvent à 17 649 habitants, et on y trouve toute espèce de ressources. Bilbao est la capitale de la Biscaye.
CARTE BILBAO ET ENVIRONS BISCAYE 1874 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Le Nervion.
— Après le pont de San Antonio qui est le plus en amont, on entre dans le lit du Nerva ou du Nervion, nommé aussi Ibaizabal ; il est à sec dans l’été avec des petits canaux dans lesquels coulent le peu d’eau qu’il y a dans cette saison. Dans les hivers pluvieux il sort de son lit et inonde alors une partie de la ville ; les bâtiments sont obligés de doubler les amarres de terre sur lesquelles il faut compter seulement. Ordinairement à chaque crue les bancs sont modifiés et le brassiage change.
Observations. -
Nous avons dit que la barre de Bilbao était mauvaise, mais que, néanmoins, on pouvait être forcé de la prendre au risque des plus graves accidents.
Il ne faut pas chercher à aller à Bilbao avec un bâtiment d'un tirant d'eau de plus de 3m 96. Cependant quelques bâtiments calant de 4m 24 à 4m 52 y sont entrés, mais on ne trouve pas toujours réunies des circonstances suffisamment favorables comme grande marée, mer belle et bon vent pour entrer sans accident. En outre, les pilotes de la barre ne se hasardent pas à entrer des bâtiments de plus de 4m 24 de tirant d'eau à cause des dangers auxquels ils sont exposés. Les bâtiments calant de 3m 96 a 4m 24 qui approchent de la barre le troisième ou le quatrième jour après la pleine mer des syzygies sont obligés de se tenir sous voile au large pour atteindre la pleine mer suivante, grande marée, et ils perdent en conséquence onze à douze jours à attendre le moment favorable pour entrer. Si le temps est beau, ils se tiennent près de l'Abra, mais si le mauvais temps survient, ils sont forcés de s’éloigner de la côte, et il peut arriver qu’ils perdent la nouvelle pleine mer favorable et qu'ils soient alors forcés de donner sur la barre à tout risque et dans des circonstances peu propices.
Il faut qu'il y ait bien peu de mer pour qu’elle ne forme un brisant continu entre Santurce et la pointe Begoña même à mi-marée, et s'il y a un peu de levée la mer brise à mer haute. Les bâtiments ne doivent pas entrer néanmoins dans ces circonstances, à moins qu'ils n'aient le tirant d'eau voulu et le vent bon et bien établi.
ABRA PORT DE SANTURCE BISCAYE D'ANTAN |
Instructions.
— Le capitaine qui fait route pour la barre de Bilbao en venant de l'O. et un gros temps de cette partie doit atterrir sous Castro-Urdiales et attendre dans ses environs le moment favorable pour entrer dans l’Abra. Il faut calculer exactement l’heure de la pleine mer sur la barre pour la franchir en temps opportun, et ne pas oublier que si l’on se trompe dans son calcul il peut en résulter de graves accidents ; ainsi de grands bâtiments, qui se sont présentés quelquefois avec un mauvais temps pour entrer au moment de la basse mer, ont été obligés de rester à l’ancre pour attendre la pleine mer et se sont exposés ainsi à être jetés à la côte.
PORT DE CASTRO URDIALES CANTABRIE D'ANTAN |
Lorsque le temps est beau, il n’y a aucun inconvénient à entrer à toutes les heures dans l’Abra et à mouiller en face de los Nogales, ou plus près de la barre par 13m 5 à 15m 26 d’eau, soit pour attendre le jour ou l’heure de la pleine mer.
Comme les coups de vent les plus dangereux sont ceux du N. au S. O. par l'O. il faut toujours, surtout en hiver, atterrir sous Santander ou Santoña, autant pour s’assurer l’un de ces ports en cas de mauvais temps et y attendre le moment favorable pour aller prendre la barre, que pour ne pas être souventé dans le cas où l’on serait forcé de rester à la cape. En outre, on rencontrera probablement près de l’un de ces ports quelque pilote de la barre, car il y en a presque toujours sur cette partie de la côte attendant les bâtiments qui se dirigent sur Bilbao.
BAIE DE SANTOÑA CANTABRIE D'ANTAN |
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