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samedi 23 juillet 2022

LE MINERAI DE FER DANS LES BASSES-PYRÉNÉES EN 1924

LE MINERAI DE FER AU PAYS BASQUE NORD EN 1924.


Depuis très longtemps, il existe des gisements de minerais de fer au Pays Basque, Nord et Sud.



pays basque autrefois mines carrières forges
CASCADE AUX MINES DE PYRITE
CAMBO-ITXASSOU
PAYS BASQUE D'ANTAN




Voici ce que rapporta à ce sujet le journal L'information financière, économique et politique, dans 

plusieurs éditions :


  • le 16 octobre 1924 :



"Les minerais des Hautes et Basses-Pyrénées.



... Très vraisemblablement, ces dépôts constituent la jonction entre la formation des Pyrénées centrales et celle des Pyrénées occidentales. Le fer paraît avoir été mis en valeur dans le pays basque non seulement de très bonne heure, mais avec une très grande activité. Des actes de 976 font déjà mention des forges, et des fosses qui les alimentaient. L’élaboration du fer devait entraîner la dénudation du pays. C’est ainsi que disparurent les magnifiques Sylves de Baïgorry et des Aldudes. Quoi qu’il en soit, le dépôt est réparti sur une grande partie du département palois. On le signale, tout d’abord, à la limite des Hautes-Pyrénées à Louvie-Soubiron (Baburet) près de Laruns, dans la vallée d’Ossun, à Peyranère et aux forges d'Abel, dans le val d’Aspe à Etchehar, Montory, Tardets, dans la vallée du Saison, ou gave de Mauléon à Libarrena, et vers l’ouest, à Ainhoa, à Ossès à Rouzé (Mendive) dans la vallée de la Nive, à Baigorry, où l’art du fer fut longtemps florissant, voire au rivage de la mer, à Bayonnette, près d’Urrugne, et à Biriaton.



La généralisation semble même déborder la zone montagneuse. Des ingénieurs américains n’ont-ils pas exploré, à la veille des hostilités les affleurements de Lucq-de-Béarn, au nord d’Oloron et l’on connaît des affleurements à ?. Il n’est donc nullement téméraire d’admettre que les Basses-Pyrénées contiennent un vaste dépôt de fer, morcelé par les convulsions qui ont édifié la Rhune, et qui doit jalonner la préplaine pyrénéenne.



Pratiquement, le gisement est-il d’une mise en œuvre rationnelle ? On ne saurait le comparer à celui des Pyrénées-Orientales, ni pour l’étendue, ni pour l’extraction. Les Aciéries de France, se fondant sur les résultats du passé, avaient créé en 1906 la Société d’Ossès et de Banca, pour développer l’exploitation d'une concession de 5 471 hectares du district de Baïgorry.



La couche de carbonate de fer, insérée dans des terrains permiens, accusait 15 mètres de puissance, et se muait en hématite à la surface. Mais, à côté de 55 0/0 de fer et 1,5 de manganèse, on enregistrait plus de 12 0/0 de silice. Le minerai se perdait en profondeur, et, après un tonnage de 30 000 tonnes en 1912, la Société interrompit tout travail."



A suivre...



  • le 18 octobre 1924 :

XIII. L’avenir des dépôts basques.



L’insuccès enregistre à Ossès par une société hautement expérimentée a laissé supposer que les minerais basques ne présentaient, en réalité, qu’un intérêt médiocre. Cette conclusion semble, à la vérité, exagérément pessimiste. La décision des exploitants a été dictée non seulement pour des considérations techniques, mais aussi pour des raisons commerciales. Les gîtes de la Bidassoa et de la Nive sont, en effet, assez reculés, et ne sauraient alimenter facilement de nombreux établissements métallurgiques. Tarascon étant pourvu largement par ailleurs, Ossès ne pouvait approvisionner que le Boucau et Pauillac, et, dans une moindre mesure, Saint-Juéry et Fumel. En outre, la régularité des livraisons était entravée par l’irrégularité d’une formation lenticulaire, et une variabilité excessive des rendements corrélative. La clientèle était donc naturellement instable. On espérait cependant, que l’extraction pourrait être reprise sur des nouvelles bases après la guerre. Il n’en pas été ainsi.



Toutefois, des particuliers se sont efforcés, depuis 1913, de reconnaître l’allure des dépôts du Baïgorry. MM. Alamon et Gommez ont, décelé la présence de quatre filons parallèles d'hématite rouge, dont l’un mesure 2 mètres de puissance. Ce parallélisme paraît indiquer une formation rudimentaire. Si l'exploitation du carbonate, qu’il fallait griller, n’a pas donné toute satisfaction, celle de l’hématite serait, à coup sûr, beaucoup plus favorable.



pays basque autrefois mines forges
CARRIERES CANCALAN ET TRAIN A BAÏGORRY
PAYS BASQUE D'ANTAN



C’est évidemment le motif qui a déterminé la reprise de la concession de Baburet (1829, 1 656 hectares). Le dépôt s’allonge sur plusieurs kilomètres sur la rive gauche de Lauzom, affluent du gave de Pau. Les affleurements se peuvent suivre sur 2 kilomètres environ.



Le dépôt paraît appartenir à deux époques géologiques. Dans le dévonien, incliné de 20 à 30° nord, on a exploré un vaste amas, dit de Baburet, et, à 2 kilomètres plus loin, à Clot-Mené le prolongement de la généralisation, traversée par des pointements d’ophites.



Solane à l’est, Bat-Bielle à l’ouest, relèvent probablement d’un autre horizon, qu’on estime être l’option.



Le minerai a dû être constitué, dans les calcaires, par substitution. La sidérose a été oxydée en surface. L’hématite n’a pas été érodée. On l'a observée aux cotes 620, 631, 685.



Les anciens avaient, de bonne heure, apprécié ces richesses. L’exploitation fut active aux XVIIIe et XIXe siècles, mais interrompue en 1839. De nouvelles reconnaissances ont été effectuées de 1898 à 1904, de 1911 à 1913, et en 1915-1916.



A partir de 1920, la préparation du gîte fut méthodiquement entreprise. On a ainsi fixé la puissance à 25 mètres pour Baburet, 5 à 6 pour Clot-Mené, 2 pour Bat-Bielle.



L’hématite, brune ou jaune, accuse 55 0/0 de fer en moyenne, 1,45 de manganèse, 6 de silice. Les produits sont assez purs, quoique parfois pyriteux. D’après des rapports élaborés en 1911 et 1922, on pourrait utiliser 1 million 500 000 tonnes à Baburet, 1 000 000 à Clot-Mené.



La mine est à 13 kil. à vol d oiseau de Laruns, à 14 de Montaut. On pourrait la relier à l’une ou l’autre gare par un câble, ou une voie ferrée de 19 kilomètres.



Il n’est pas douteux que l’ouverture de voies transpyrénéennes comme celle de Oloron à Bédous et Jaca, et la diffusion de l’électricité auront pour effet d’encourager une mise en valeur des dépôts naguère très éloignés du rail, comme ceux des vallées d'Ossau et d'Aspe. La disparition progressive des hématites du Canigou favorisera aussi l’extraction des minerais oxydés des Pyrénées Occidentales.



Mais l’homologation de tarifs spéciaux de transport pour les minerais devra être envisagée, à moins que l’on ne se décide à adopter une formule de circonstance et à introniser, comme on songe à le faire dans le Roussillon et le Confient, la préparation électrique de l’acier, avec les excédents de courant de la Compagnie du Midi. La métallurgie électrique pourrait révolutionner le pays basque comme les Pyrénées-Orientales. Elle a, d’ailleurs, fait son apparition au Boucau.



Il ne faut pas oublier, non plus, que des mines à proximité de Bayonne, livrant des minerais riches et purs, pourraient expédier leur marchandise vers le Nord français et l’Angleterre, à Saint-Nazaire et à Caen. C’est là une éventualité qui n’a pas échappé à l’attention de la Chambre de Commerce de Bayonne, et suscite quelques espérances dans le pays esqualdunac."



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