LE MINERAI DE FER AU PAYS BASQUE NORD EN 1924.
Depuis très longtemps, il existe des gisements de minerais de fer au Pays Basque, Nord et Sud.
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal L'information financière, économique et politique, dans
plusieurs éditions :
- le 16 octobre 1924 :
"Les minerais des Hautes et Basses-Pyrénées.
... Très vraisemblablement, ces dépôts constituent la jonction entre la formation des Pyrénées centrales et celle des Pyrénées occidentales. Le fer paraît avoir été mis en valeur dans le pays basque non seulement de très bonne heure, mais avec une très grande activité. Des actes de 976 font déjà mention des forges, et des fosses qui les alimentaient. L’élaboration du fer devait entraîner la dénudation du pays. C’est ainsi que disparurent les magnifiques Sylves de Baïgorry et des Aldudes. Quoi qu’il en soit, le dépôt est réparti sur une grande partie du département palois. On le signale, tout d’abord, à la limite des Hautes-Pyrénées à Louvie-Soubiron (Baburet) près de Laruns, dans la vallée d’Ossun, à Peyranère et aux forges d'Abel, dans le val d’Aspe à Etchehar, Montory, Tardets, dans la vallée du Saison, ou gave de Mauléon à Libarrena, et vers l’ouest, à Ainhoa, à Ossès à Rouzé (Mendive) dans la vallée de la Nive, à Baigorry, où l’art du fer fut longtemps florissant, voire au rivage de la mer, à Bayonnette, près d’Urrugne, et à Biriaton.
La généralisation semble même déborder la zone montagneuse. Des ingénieurs américains n’ont-ils pas exploré, à la veille des hostilités les affleurements de Lucq-de-Béarn, au nord d’Oloron et l’on connaît des affleurements à ?. Il n’est donc nullement téméraire d’admettre que les Basses-Pyrénées contiennent un vaste dépôt de fer, morcelé par les convulsions qui ont édifié la Rhune, et qui doit jalonner la préplaine pyrénéenne.
Pratiquement, le gisement est-il d’une mise en œuvre rationnelle ? On ne saurait le comparer à celui des Pyrénées-Orientales, ni pour l’étendue, ni pour l’extraction. Les Aciéries de France, se fondant sur les résultats du passé, avaient créé en 1906 la Société d’Ossès et de Banca, pour développer l’exploitation d'une concession de 5 471 hectares du district de Baïgorry.
La couche de carbonate de fer, insérée dans des terrains permiens, accusait 15 mètres de puissance, et se muait en hématite à la surface. Mais, à côté de 55 0/0 de fer et 1,5 de manganèse, on enregistrait plus de 12 0/0 de silice. Le minerai se perdait en profondeur, et, après un tonnage de 30 000 tonnes en 1912, la Société interrompit tout travail."
A suivre...
- le 18 octobre 1924 :
XIII. L’avenir des dépôts basques.
L’insuccès enregistre à Ossès par une société hautement expérimentée a laissé supposer que les minerais basques ne présentaient, en réalité, qu’un intérêt médiocre. Cette conclusion semble, à la vérité, exagérément pessimiste. La décision des exploitants a été dictée non seulement pour des considérations techniques, mais aussi pour des raisons commerciales. Les gîtes de la Bidassoa et de la Nive sont, en effet, assez reculés, et ne sauraient alimenter facilement de nombreux établissements métallurgiques. Tarascon étant pourvu largement par ailleurs, Ossès ne pouvait approvisionner que le Boucau et Pauillac, et, dans une moindre mesure, Saint-Juéry et Fumel. En outre, la régularité des livraisons était entravée par l’irrégularité d’une formation lenticulaire, et une variabilité excessive des rendements corrélative. La clientèle était donc naturellement instable. On espérait cependant, que l’extraction pourrait être reprise sur des nouvelles bases après la guerre. Il n’en pas été ainsi.
Toutefois, des particuliers se sont efforcés, depuis 1913, de reconnaître l’allure des dépôts du Baïgorry. MM. Alamon et Gommez ont, décelé la présence de quatre filons parallèles d'hématite rouge, dont l’un mesure 2 mètres de puissance. Ce parallélisme paraît indiquer une formation rudimentaire. Si l'exploitation du carbonate, qu’il fallait griller, n’a pas donné toute satisfaction, celle de l’hématite serait, à coup sûr, beaucoup plus favorable.
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