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vendredi 1 juillet 2022

LES "PROVINCES VASCONGADES" AU PAYS BASQUE EN 1835 (deuxième partie)


LES "PROVINCES VASCONGADES" EN 1835.


Les "provinces Vascongades" désignent trois territoires du Pays Basque Sud : l'Alava, la Biscaye et le Guipuscoa.

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PROVINCES VASCONGADES ILLUSTREES
PAYS BASQUE D'ANTAN


Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette du Languedoc, dans son édition du 18 décembre 

1835 :


"Provinces Vascongades. Guipuzcoa (Suite).



Le Guipuzcoa possède plusieurs ports, dont les seules défenses sont du côté de la mer. Le Passage est le plus remarquable. La ville ne consiste guère qu’en une seule rue. Son port a été regardé comme l’un des plus importants de cette province, et l’ancien gouvernement espagnol l’enleva à la juridiction du Guipuzcoa pour en faire un établissement particulier. La baie est très vaste, abritée de tous les vents ; mais, à l'exception d’un étroit canal qui la traverse, elle est presque entièrement à sec à marée basse. Les vaisseaux de guerre, les frégates et les gros navires marchands ne peuvent le plus souvent mouiller que dans le canal qui joint la passe à la baie. Un château défend ce port. 




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BAIE DE PASAJES GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN



En suivant la côte, on trouve au-delà du Passage, les ports de Rentéria, Orio, Zarauz, Guétaria, Deba et Motrico : celui-ci est peu éloigné des frontières de la Biscaye



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MOTRICO GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN



Une route unique, partant d’Irun, jette de nombreux embranchements sur toute la Province. La Bidassoa est la limite du Guipuzcoa et de la France ; on passe cette rivière sur un pont, d’où l’on voit l’île des Faisans ou de la Conférence. Irun est le premier lieu habité de cette Province. Si de là on veut aller à Saint-Sébastien, qui est éloigné de quatre lieues, on tourne à droite. Là, est Oyarzun, poste militaire, qui n'est pas sans importance, alors qu’il faut défendre la frontière contre une invasion française. On laisse, à droite, Fontarrabie, dont le canon menace celui de Hendaye, qui n’en est séparée que par la Bidassoa ; au-delà est le cap de Higueroa. En s’avançant vers Saint-Sébastien, ou trouve le Passage et Rentéria. Au-delà de la capitale de la Province, une route suit la côte et conduit à Orio, Guetaria, Zumaya, Deba, Motrico, où elle s’interne, et, par Cenarraza, Guerricaiz et Ibarruri, va rejoindre le grand chemin de Durango à Bilbao. D’Irun, un chemin qui va se réunir à celui de France, passant par Bera, se dirige vers Pampelune. La route centrale traverse Astigarraga, Hernani, Andoain, Villabona, d’où elle jette, à droite, une branche qui, passant à Asteas, Larraul, Aspeytia, court vers la côte, et se joint, à Zumaya, à la route qui suit les bords de la mer. Dans la portion Nord de cette branche, et entr’elle et la route centrale, on trouve, entr'autres lieux, Cestona, Aya, Zubieta, Lasarte, Belmonte, Urdaneta ; et, partant d’Aspeytia, et en se dirigeant à l’Est, on remarque sur cet embranchement Azcoytia et Zumarraga. Passant à Bergara, on trouve une autre voie qui remonte vers l’Océan et conduit aussi à Zumaya, en traversant Plasencia, la petite ville d’Elgoyhar, Alzola de Azpyleueta, Sasiola et Yzior. En s’internant, une route, partie de Bergara, conduit à Mondragon et à Salinas de Guipuzcoa, où existe le redoutable défilé de ce nom. 




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SALINAS DE LEINIZ GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN



Eu reprenant la route centrale, on rencontre, au-delà d’Andoain, la ville de Tolosa, puis le village de Legarreta ; au-delà est Villafranca, puis Segnra ; Oñate est entre cette dernière ville et Mondragon. Au-delà de Segura, à Legama, la route se bifurche, et la branche de gauche conduit à Salvatierra dans l'Alava. 



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LA CROIX DE VENTABERRI ALAVA
PAYS BASQUE D'ANTAN



En général, les petites villes que l’on trouve en grand nombre dans le Guipuzcoa, sont toutes bâties dans de fertiles et riantes vallées. Irun est l'un des bourgs les moins agréables de cette province. Hernani, ou Ernani, est dans une position très resserrée dans les montagnes. Cette ville est cependant assez riche ; il y règne une grande activité. Là, sont en effet des manufactures très estimées. D'Ernani à Andoain, ou Andoya, on suit une étroite et romantique vallée que fertilise l’Oria, petite rivière échappée aux monts voisins de la Biscaye. Les plus riches cultures, les plus belles plantations s’offrent aux regards du voyageur. De beaux villages où l’église est toujours le plus somptueux édifice, peuplent ces sites pittoresques, et le bruit des nombreuses cascades de l’Oria se mêle aux retentissement des marteaux qui partout façonnent en baïonnettes, en épées, en lames, le fer tiré des mines de la province ; Tolosa est surtout remarquable par ses manufactures d’armes ; ses maisons sont bâties en pierre, ses rues généralement étroites et sombres. 



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RIVIERE ORIA TOLOSA GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN



Villafranca et Segura sont de gros bourgs, ou de petites villes, où l’on retrouve de l'activité, et où de nombreuses usines entretiennent une grande aisance, si ce n’est même une sorte de richesse. Villafranca est agréablement bâtie sur une hauteur isolée, au centre de la  petite plaine qu’elle domine. A quatre lieues de Villafranca, il faut gravir une montagne abrupte, d’où l’Oria s’élance. Sur le revers méridional sont les deux petites villes de Sumara ou Zumarraga et de Villaréal, qui ne sont séparées que par une promenade commune aux deux populations. Ces lieux sont environnés de montagnes couvertes de forêt ; un seul débouché s'ouvre, il est au Sud ; il faut marcher pendant plus d’une heure dans ce débouché et l’on arrive enfin au pied d’une hauteur rapide, dont le sommet porte le nom de Puerto Descarga. Ou a au devant un défilé long et étroit formé, du côté du Nord, par des montagnes boisées ; au Sud, par d’autres hauteurs couvertes de bruyères, de quelques cultures et de bosquets. Après une heure et demie de marche, à compter du haut de Puerto Descarga, on atteint le défilé, devenu si étroit au village d’Oronsura que la route en occupe toute la largeur. Ce défilé redoutable conduit â Bergara, ville située sur une éminence, et où il existe une école provinciale pour la connaissance de la métallurgie, et un autre pour les fils des gentilshommes pauvres. 



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EGLISE SAN PEDRO VERGARA GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN


Nous n’avons dit qu’un mot sur la configuration du terrain, et l’on peut déjà connaître tout ce qu’elle offre de difficultés à l’ennemi et combien elle présente de moyens de défense. Le sol semble avoir été accidenté, tourmenté en cent manières pour en rendre la conquête difficile. Au-delà de Bergara, en allant par Mondragon, vers Bilbao, bien que la route soit parfaitement transitable, on trouve cependant des positions qui peuvent être défendues avec un grand avantage. 



Si de Bergara on veut atteindre, par une voie autre que celle de Mondragon, les frontières de Biscaye, on prend à gauche une route peu propre aux voitures, et, après trois heures de fatigues, on arrive à Elgetta, dernière ville de Guipuzcoa, en face de celle d’El Orio, qui dépend de la Señorio de Bilbao. 



Nous avons dit que dans beaucoup d’usines du Guipuzcoa on façonnait le fer des mines de cette province et de celles de Biscaye. Outre les fabriques d’ancres et de clous, les fonderies, les forges et les martinets, on compte dans le Guipuzcoa 14 manufactures d’armes pour la marine royale, 8 fabriques d’épées, sabres et bayonnettes, une fabrique de fusils de munition et de chasse et de pistolets. Les fusils d’Elgoybar et de Plasencia ont une grande célébrité. 



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VUE AERIENNE D'ELGOIBAR GUIPUSCOA 
PAYS BASQUE D'ANTAN



En plaçant le centre d'action de la prise d’armes contre Christine, dans les provinces du Nord, et spécialement dans le Guipuzcoa, les Espagnols fidèles ont montré combien ils connaissaient les ressources que leur offrait cette terre héroïque. D'un côté, la mer, qui doit leur apporter, malgré les croisières ennemies, de prompts et de nombreux secours ; de l’autre, des provinces impatientes aussi du joug de l'usurpation et du crime : sur le sol, de nombreuses manufactures d’armes et un peuple dévoué qui sait les employer contre les tyrans encore mieux qu'il ne sait les façonner : de toutes parts, des positions militaires, des défilés redoutables et l’enthousiasme qui décuple les bataillons, et qui du sein même des revers peut faire naître la victoire. Voilà ce que présentent les provinces du Nord. Que les levées affaiblies de Mendizabal, que les soldats découragés de Christine paraissent : sans doute, le sort des combats est incertain ; le nombre a quelquefois triomphé de la valeur et de la discipline ; mais tout annonce que de même que les monts des Asturies furent les bornes des conquêtes de l’Islamisme, de même ceux de la Biscaye, de la Navarre et des provinces Vascongades verront se briser tous les efforts des hommes de la révolution. Osons donc espérer, que du pied des Pyrénées, ils seront refoulés jusqu’aux champs de l’Andalousie par ces braves, comme les vieux chrétiens refoulèrent des murs de Léon jusqu’au delà de Grenade, les barbares usurpateurs de l’Espagne."




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