HENDAYE ET BÉHOBIE PENDANT LA GUERRE CIVILE ESPAGNOLE EN SEPTEMBRE 1936.
Pendant la Guerre Civile Espagnole, Hendaye et Béhobie, villes-frontière ont été les premiers témoins du Pays Basque Nord de ce conflit, en particulier en août et septembre 1936.
REFUGIES A BEHOBIE SEPTEMBRE 1936 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Après vous avoir parlé dans un article d'août 1936, à Hendaye, je vous parle aujourd'hui de
septembre 1936 à Béhobie, de l'autre côté du pont international.
Voici ce que rapporta le Journal des débats politiques et littéraires, dans son édition du 5
septembre 1936 :
"La bataille d'Irun.
La résistance n'est pas encore entièrement réduite.
On mande de Hendaye :
L'action des troupes rebelles a été menée froidement, méthodiquement, et rien n'a été laissé au hasard.
On avait cru, après sa victoire de la veille, que le commandement aurait ordonné la marche en avant dès le matin. Or, ce n'est que lors que les renforts sont arrivés de Pampelune que l'attaque sur Béhobia a été déclenchée.
Massés derrière la Puncha, carlistes, légionnaires et Marocains attendaient les ordres. Les pièces d'artillerie étaient déplacées, les auto-mitrailleuses s'échelonnaient sur la route d'Irun à Burgos et à Pampelune, les avions étaient prêts a partir.
LEGION CONDOR GUERRE CIVILE ESPAGNOLE 1936 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Lorsque le signal fut donné, les hommes s'avancèrent, qui par le bord de la Bidassoa, qui par la montagne, qui par la route, abrités derrière des autos blindées.
Les Marocains, avec leurs turbans, ne semblaient pas se soucier des rafales de mitrailleuses que tiraient les gouvernementaux. Nombre d'entre eux tombèrent. Au soir, Béhobia n'était pas encore complètement occupé. Les miliciens du Front populaire ont résisté avec la dernière énergie. Les dynamiteros se sont sacrifiés et ont jeté un certain trouble parmi les assaillants. A 400 mètres du pont international, ces derniers ont dû s'arrêter devant les rafales qui partaient des maisons et les obus qui éclataient dans leurs rangs.
Cependant, peu à peu l'étreinte se resserre.
Dans Béhobia et Irun, l'atmosphère est irrespirable ; les raids aériens sont ininterrompus ; çà et là les obus provoquent des incendies. Pourtant, les hommes tiennent, cependant que leurs familles s'inquiètent, de l'autre côté de la frontière.
En France, point une certaine émotion. La ligne frontalière est devenue inaccessible. Un habitant de la ferme Arupia, à Biriatou, est mort aujourd'hui des suites de ses blessures.
A 23 heures, on entendait encore, sur Béhobia, le bruit de la fusillade et du canon.
Ce matin, les troupes rebelles occupent une partie d'Irun ; les gens fuient, les balles sifflent dans l'Avenue de France ; quelques miliciens gouvernementaux tiennent encore.
Les insurgés ont tourné Béhobia par la route de San Marcial à Irun, mais des coups de fusil partent toujours de cette ville, que les insurgés encerclent et occupent en partie, mais pas d'une façon définitive.
A la frontière franco-espagnole.
Blessés en territoire français.
On mande de Bayonne :
Des blessés de la guerre civile d'Espagne continuent à arriver à Bayonne.
Ce matin, M. José Zubiarren, de Biriatou, âgé de soixante-quatre ans, a été hospitalisé à l'Hôpital Saint-Louis. Il avait été atteint à la jambe par un éclat d'obus. En cours de route, le malheureux décédait.
Trois autres victimes, blessées à Hendaye par des balles perdues, sont arrivées au même hôpital vers 18 heures. D'autre part, un Espagnol a été conduit dans la nuit de mercredi à jeudi dans une clinique.
Les réfugiés.
On mande de Bordeaux :
Les populations évacuées d'lrun, de Behobia et de Fontarabie sont réparties dans la région du Sud-Ouest. Hier Bordeaux a vu arriver par la gare Saint-Jean un premier convoi de 164 réfugiés que la préfecture a répartis immédiatement dans les centres hospitaliers de la ville. Mais le gros contingent est arrivé le soir, portant à un millier le nombre des Espagnols fuyant la guerre civile.
REFUGIES PLAGE HENDAYE 1936 PAYS BASQUE D'ANTAN |
A Bordeaux, la mairie prend ses dispositions pour le logement dans les écoles et la nourriture de ces malheureux, dispositions d'autant plus délicates que des envois de literie ont déjà été faits en direction de Bayonne et que l'autorité militaire ne peut distribuer d'autres lits. Petit à petit, au fur et à mesure des disponibilités des départements, les réfugiés seront acheminés vers le centre de la France.
Mesures prises par le préfet des Basses-Pyrénées.
En raison des événements graves qui se passent à la frontière, le préfet des Basses-Pyrénées est venu s'installer à Hendaye.
RUINES IRUN SEPTEMBRE 1936 PAYS BASQUE D'ANTAN |
A la suite des bombardements et des feux de mousqueterie des jours précédents, il a prié le commissaire divisionnaire d'Hendaye et le capitaine de gendarmerie de Bayonne de renouveler la mission qu'ils avaient déjà accomplie à Dancbarinea et au pont international d'Hendaye pour que des représentations énergiques soient faites aux belligérants en vue d'assurer la protection de la population.
HENDAYE SEPTEMBRE 1936 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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