LUIS MARIANO EN 1954.
Mariano Eusebio Gonzalez y Garcia, dit Luis Mariano, né le 13 août 1914 à Irun (Guipuscoa) et mort le 14 juillet 1970 à Paris, est un ténor et chanteur d'opérette Basque espagnol, qui a connu une très grande popularité en Amérique latine, en France, en Espagne et au Québec.
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal l'Evénement, le 27 février 1954 :
"Loisirs en musique. Un million de disques jalonnent ces images.
Luis Mariano est né au pays basque espagnol, à Irun, petite ville située à quelques mètres de la frontière française. Son père était garagiste. Son enfance s’écoula, modeste mais très heureuse, entre ses parents et sa sœur, Maria-Luisa.
Il débuta au cinéma à l’âge de 5 ans, d'une façon obscure et anonyme, il est vrai : monté sur un âne, il figura dans un film qui fut tourné à Irun.
A mesure qu’il grandissait, les courses en montagne, les baignades de la mer, les parties de pêche, la pelote, sport national du pays basque, en faisaient un adolescent vif et souple, qui avait déjà beaucoup de succès auprès des jeunes filles pour danser le fandango. Il faisait également partie de l’orphéon local, et chantait avec les chœurs, tout le répertoire folklorique basque.
Après avoir fait ses études chez les Pères français de Saint-Sébastien, comme il était très doué pour le dessin, il choisit la carrière d'architecte-décorateur, et commençait à s'y préparer lorsque la guerre civile éclata en Espagne. Irun devint un champ de bataille, et les habitants traversant le pont de la Bidassoa, se réfugièrent à Hendaye. Luis Mariano n'a jamais oublié ces heures terribles.
LUIS MARIANO EN 1954 |
Puis la famille partit pour Bordeaux, tandis que les parents essayaient de refaire leur situation, le fils entra à l’Ecole des Beaux-Arts. Hélas, ce fut la guerre, l'occupation allemande. Les étudiants furent requis pour les travaux agricoles, et Luis Mariano partit faire les vendanges dans les grands vignobles de la région bordelaise. Il chantait à tue-tête pour distraire ses camarades, lorsque le propriétaire du vignoble, surpris, lui conseilla de se présenter au Conservatoire de Bordeaux. Luis Mariano fut reçu et travailla un an, puis il partit pour Paris où il devint l'élève du maître Miguel Fontecha.
Vint le débarquement des armées alliées, et la Libération de Paris. Après avoir tenu sa place parmi les combattants volontaires, Luis participa à de nombreux galas et lança en France : "Amor, Amor" et "Besame mucho", chansons dont les soldats américains lui avaient donné la musique, et sur laquelle il écrivit des paroles espagnoles.
Saint-Granier l’engagea pour son émission radiophonique : "L’Heure du Soldat" et la voix de Luis Mariano, chaude et vibrante, nuancée d'un petit accent ensoleillé, commença à devenir familière aux auditeurs de la radio. Le tour de chant qu’il fit à l’A.B.C. dans "La Revue de la Victoire", puis à l’Alhambra, le consacra vedette de la chanson, alors qu’il avait fait ses études pour l’Opéra et l'Opéra-Comique.
SAINT-GRANIER 1940 |
LUIS MARIANO A L'ABC |
— Est-ce que cela t’intéresserait de jouer une opérette ? lui demanda un jour le jeune compositeur Francis Lopez, dont les chansons connaissaient déjà une grande vogue.
Et il lui soumit un projet de Marc-Cab et René Viney, dont l’action se passait chez les Gitans de Hongrie.
— Pourquoi pas chez les Gitans d'Espagne ? demanda Mariano. Cela me semble plus indiqué pour moi !
Ainsi naquit "La Belle de Cadix", opérette montée en toute hâte, les acteurs répétant leurs scènes à mesure que les auteurs les écrivaient. Luis Mariano dessina lui-même l’affiche et les costumes. Il avait demandé à Francis Lopez de composer l'air principal sur le prénom de sa sœur, Maria-Luisa. La pièce eut un immense succès, et fit courir tout Paris, durant deux ans et demi, au Casino Montparnasse, avant de partir en tournée en province et à l'étranger. Pour sa deuxième opérette, Luis Mariano avait suggéré aux auteurs, Albert Willemetz et René Vinci, une histoire de toréador. Ce fut, sur la musique de Francis Lopez, "Andalousie" qui connut un triomphe sans précédent au Théâtre de la Gaîté-Lyrique, puis en Belgique, à Lyon, à Marseille et à Toulouse.
ALBERT WILLEMETZ |
LUIS MARIANO LE PRINCE DE L'OPERETTE |
Comme on le pense, le cinéma devait, lui aussi, kidnapper ce jeune premier et chacun des films dans lesquels il parut fut un succès.
Mais ces triomphes au théâtre et au music-hall ont tout naturellement conduit Mariano vers le disque. Il a enregistre sur les plaques de tous les formats : 78, 45 et 33 tours, plus de cent chansons, toutes les chansons de ses opérettes bien entendu et d'autres encore. certains de ces disques se sont vendus à plus de cinquante mille exemplaires — c'est cas des chansons de "Violettes Impériales" et du "Chanteur de Mexico" et de "La Belle de Cadix". Mais ces dizaines de milliers de chansons font un impressionnant total qui fait que Luis Mariano est, à l'heure actuelle, un des deux ou trois millionnaires du disque !
MEXICO DE LUIS MARIANO |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire