APERÇU SUR LE PEUPLE BASQUE EN 1814.
Ange-Etienne-Xavier Poisson de La Chabeaussière, auteur dramatique et littérateur français, indique, en 1814, sa vision du peuple Basque.
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Mercure de France, le 1er juillet 1814 :
"Mélanges. Aperçu sur le peuple Basque.
Par M. De la Chabeaussière (junior).
…Quand un Basque se marie, s’il n’entre pas dans une maison dont il épouse l’héritière, ou s’il n’est pas héritier lui-même de celle où il introduit son épouse, chacun de ceux qui le connaissent s’empresse de lui faire un cadeau, de manière qu’il se trouve de suite meublé et muni de tout ce qui est nécessaire à un établissement ; la pierre, le bois, la main d’œuvre, lui sont fournis pour construire sa maison ; il reçoit des bestiaux, du linge, des ustensiles de ménage ; il n’a que des terres à défricher.
Les curés sont du pays et prêchent en langue basque, et pour propager de plus en plus cet usage, ou du moins le conserver, un bon citoyen, ami des Basques, et Basque lui-même, avait créé au lieu dit laressore (en labour) un séminaire où on ne recevait que des Basques, c’était la pépinière des prêtres basques, où après leur avoir appris ce qui concernait leur état ils allaient l’exercer comme vicaires et curés.
Parmi les Basques il existe une horde bien distincte, qui parle leur langue, et qui cependant est étrangère, on les nomme Agothac (Goths), ils vivent dans des hameaux séparés où ils se rassemblent ; mais quoique soufferts, ils sont regardés avec une sorte de mépris, et un Basque regarde comme une tache toute alliance avec eux ; cependant l’amour rapproche quelquefois les distances, et dans le cas où un mariage a lieu, le sexe des enfants qui en provient détermine le rang qu’ils doivent prendre dans l’opinion ; si la mère est gothe, les filles sont réputées l’être aussi, et ce sont les garçons qui sont désignés comme goths si leur père en était un.
Ces Goths assistent aux offices divins avec les Basques, ils vont et viennent, ils commercent même avec eux sans qu’on les insulte, et ne paraissent pas humiliés qu’on les désigne par leur nom d'Agotha, mais ils ne pouvaient pas prendre de l’eau bénite dans le même bénitier que les Basques : il y a encore des lieux où ils en ont un qui est placé hors de l’église. M. Dralet dit que cet usage est établi ailleurs pour les crétins, mais il n’y a point de crétins parmi les Basques, ni même de goitreux, et s’il s’en trouve quelques-uns par hasard, ils viennent d’ailleurs et particulièrement des environs de Barèges.
BENITIER DES CAGOTS 65 ST SAVIN |
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