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samedi 24 juillet 2021

UNE AGRESSION À SUHESCUN EN BASSE-NAVARRE AU PAYS BASQUE EN MARS 1880

UNE AGRESSION À SUHESCUN EN 1880.


A la fin du 19ème siècle, des agressions ont lieu sur les routes, au Pays Basque, en particulier en Basse-Navarre.




pays basque autrefois basse-navarre
AMITIES DE SUHESCUN BASSE-NAVARRE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Le Glaneur d'Oloron, le 14 août 1880 :



"Vol sur un chemin public.


Deux jeunes bohémiens comparaissent à raison des faits suivants :



Le samedi 27 mars 1880, vers onze heures du matin, Irouléguy (Jean), laboureur à Saint-Jean-le-Vieux, se rendait au marché de Hélette pour vendre deux vaches et un veau qu’il poussait devant lui, quand il fut abordé par deux jeunes bohémiens qui l’accompagnèrent quelques instants et dont l’un lia conversation avec lui.



Le soir, à son retour du marché, où il avait vendu une vache et son veau, un peu préoccupé de sa rencontre du matin à cause des arrestations nombreuses commises depuis un an, dans ces parages, Irouléguy s’arma de son bâton à lance et se tint sur ses gardes.



Arrivé sur le territoire de la commune de Suhescun, à un endroit isolé de la route, deux individus, le visage couvert de leur blouse, se présentèrent tout à coup devant lui, le bâton levé et cherchèrent à le frapper. Irouléguy se défendit avec sa pique et fut assez heureux pour parer les coups qui lui étaient portés et pour atteindre à plusieurs reprises ses adversaires avec la pointe de son arme. Ceux-ci changèrent alors de tactique et l’assaillirent à coup de pierres, l’une l’atteignit à la jambe, une seconde à l’épaule et une troisième à la tête. La violence du dernier coup l’ayant fait chanceler, les malfaiteurs se jetèrent sur lui et le renversèrent. Pour l’empêcher de crier au secours, l’un deux lui ferma la bouche avec la main et lui demanda la bourse ou la vie.



Irouléguy, épouvanté, indiqua la poche intérieure où était sa bourse ; elle fut immédiatement enlevée avec les 118 fr. 50 c. qu’elle contenait. Il fut ensuite fouillé très minutieusement et on lui prit un mouchoir, un couteau et un sac renfermant une outre à vin, du pain et une corde. A ce moment, l’un des voleurs dit à l’autre : "enfonce lui le couteau dans le ventre". Ils l’abandonnèrent enfin, après lui avoir appliqué sur la tête un dernier coup de bâton.



Irouléguy, la figure ensanglantée, resta étendu sur la route pendant environ un quart d’heure. Il pût alors se traîner jusqu’à une ferme voisine où il fit connaître l’agression dont il venait d’être victime. Ses blessures heureusement sans gravité l’ont cependant obligé à un repos absolu pendant plus de 15 jours.



Dans la rapidité de leur fuite, les voleurs avaient oublié un de leurs bâtons sur le théâtre du crime. Cette arme fut bientôt reconnue comme appartenant à Escos, Baptiste, âgé de 17 ans, bohémien sans domicile et très-mal famé. Il fut immédiatement arrêté ainsi que son frère, Jean Escos, âgé de 19 ans. Ces deux individus portaient encore les marques de l'aiguillon d'Irouléguy. Ils se renfermèrent d’abord dans des dénégations absolues, mais ils durent bientôt avouer qu’ils étaient les auteurs du crime du 27mars. Baptiste Escos en avait eu la première idée qui avait été sans hésitation, acceptée par son frère.



Ils s’étaient cachés sur les bords de la route et avaient attendu leur victime pendant une demi-heure. Baptiste Escos reconnaît que c’est lui qui a fermé la bouche à Irouléguy et lui a porté le dernier coup de bâton. Ils nient lui avoir jeté des pierres et affirment qu’ils ne lui ont point pris d’argent parce qu’ils n’en ont point trouvé sur lui. Mais tout dans l’instruction démontre, au contraire, la vérité et l’exactitude de tous les faits relevés par l’accusation.



L’accusé Baptiste Escos a déjà été condamné pour vol à deux mois de prison. Jean Escos n’a jamais été condamné, ils ont tous deux une détestable réputation ; paresseux et vagabonds, ils se livraient à des dépenses excessives que leur manque absolu de ressources avouables ne permet d’expliquer que par le vol. Aussi leur a-t-on attribué les diverses arrestations nocturnes qui avaient été commises antérieurement au crime du 27 mars dans les mêmes parages et avec les mômes procédés et qui n’ont cessé que depuis leur arrestation.



Sur la déclaration du jury : Baptiste et Jean Escos ont été condamnés, chacun, à 8 ans de travaux forcés et à 20 ans de surveillance."




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