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vendredi 16 juillet 2021

LA REINE VICTORIA D'ANGLETERRE AU PAYS BASQUE EN 1889 (deuxième partie)

 

LA REINE VICTORIA AU PAYS BASQUE EN 1889.


Le 7 mars 1889, la reine Victoria d'Angleterre et les 57 personnes de sa suite arrivent en gare de la Négresse, à Biarritz, par train spécial.


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REINE VICTORIA D'ANGLETERRE


Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans 

son édition du 9 février 1939, sous la plume de Jacques Liebault :



"Il y a cinquante ans.



Le séjour de la Reine Victoria à Biarritz.



...Le couvent du Refuge semble avoir spécialement frappé l’attention de la reine Victoria : déjà le monastère des Bernardines avait attiré celle de l’impératrice Eugénie



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COUVENT DU REFUGE ANGLET
PAYS BASQUE D'ANTAN



Trois visites de la reine Victoria au Refuge sont connues. Lors de la troisième, la reine prit place dans le chœur, écouta le chant des litanies. Sa voiture la conduit ensuite à "la Solitude". Au passage, devant le pensionnat, la sœur supérieure fut reçue par le chant du God Save the Queen, appris aux élèves par une sœur anglaise (mars 1889). Les Petites sœurs des Pauvres ont attiré en effet bien des femmes "de la meilleure société anglaise", a-t-on dit, dans la minorité catholique de celle-ci : rayonnement de la piété du sacrifice, le même qui attirait chez l’ordre célèbre voué à la pauvreté du silence la souveraine du plus grand Empire du monde. 


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LA REINE VICTORIA BIARRITZ MARS 1889
PAYS BASQUE D'ANTAN



Le voyage à Saint-Sébastien



Il attira une foule de touristes considérable qui remplissait les trains. La reine prit le train à la gare de La Négresse ; sa voiture fut escortée de deux pelotons du 6ème hussards. Sa suite comprenait la princesse Béatrix et son époux le prince de Battenberg en uniforme de général britannique, décoré du cordon de la Jarretière, lord Rutland, le général Ponsonby, le colonel Clerk. 



Le train royal arriva à midi 35 à Saint-Sébastien ; au passage, les canonnières de la Bidassoa tirèrent leurs salves. A Irun, le marquis de La Vega, l’ambassadeur d’Angleterre attendirent la souveraine devant un bataillon de "cazadores". 



A une heure, le train espagnol cette fois arrive dans la capitale du Guipuzcoa. A la gare, Sa Majesté Marie-Christine, reine régente d'Espagne, accueille et salue la reine Victoria par deux fois ; les deux souveraines s’embrassent. Il y a là ministres, hauts fonctionnaires du palais, de la province, des corps constitués. Le God Save the Queen retentit. 



Entourées de l’escadron de la garde, précédées des gardes du corps et de l’escorte du capitaine général de la province, le cortège des sept voitures s’avance sous les acclamations. Les régiments du général Loma forment la haie, l’hymne anglais retentit. Les "cohetes" éclatent tandis que la voiture des deux reines, voiture découverte, indique à la suite du cortège le chemin du château royal d’Ayete. 



Saint-Sébastien pavoisé avait élevé tout le long du parcours de nombreux arcs de triomphe. Celui de la municipalité porte : "To her Majesty the queen of England Welcome". 


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LA REINE VICTORIA A SAINT-SEBASTIEN GUIPUSCOA
MARS 1889
PAYS BASQUE D'ANTAN


A quatre heures de l’après-midi, Leurs Majestés prennent place sur deux fauteuils au grand balcon central de l’Ayuntamiento, tout tendu de soie rouge. Aubade de l’orphéon ! Jusque dans notre Sud-Ouest, c’était alors le temps heureux des concours de musique et des orphéons. L’un d’eux, à Saint-Sébastien, resta longtemps célèbre. 



Puis devant la reine Victoria des danseurs basques, précédés de trois "tramborileros" exécutent la danse les grands jours solennels, "l’Auresku", qu’Augustin Chaho rapprochait des danses écossaises. "La seconde des quatre parties de la danse, a-t-on écrit, est une sorte de farandole en cercle avec accompagnement de tambourin, ce qui permet de croire qu’elle a ressemblance avec la pamperruque bayonnaise et dont la musique est perdue."




Un lunch fut offert. La reine Marie-Christine passa au cou de la princesse Beatrix le grand-cordon de l’Ordre de Marie-Louise. 


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LA REINE VICTORIA AU PALAIS DE AYETE
SAINT-SEBASTIEN GUIPUSCOA MARS 1889
PAYS BASQUE D'ANTAN


Etranges coïncidences de l’histoire ! En ce jour de mars 1889, Saint-Sébastien, jusque dans son allure de ville neuve, oubliait le siège de 1813, où contre les Français de Rey et leurs troupes héroïques, les Anglais de Wellington détruisaient le Saint-Sébastien d’antan. Et Marie-Christine, en décorant la princesse Béatrix, ne se doutait point qu'elle décorait la mère de cette princesse qui allait épouser Alphonse XIII, le propre fils de la reine régente de 1889 ! Précisément, une villa de Biarritz allait voir leurs fiançailles au début du XXème siècle. 



Retour à Biarritz.



Dans l'après-midi du même jour, la reine Victoria regagnait Biarritz, les mêmes honneurs lui étant rendus au passage du train royal à chaque gare. 



Les préparatifs pour cette brève entrevue avaient été considérables du côté espagnol. La reine avait demandé à l’infante Eulalie et à l'infant don Antonio de Montpensier de les accompagner, comme ayant représenté l’Espagne au jubilé de Londres. Il en était de même à propos du président du conseil Sagasta, du ministre marquis de La Vega de Armijo, du duc de Medina-Sidonia, du général comte de Las Quenadas, du comte de Morphy, du marquis de Casa Irujo, du comte Brunetti, de la marquise de Monistrol, de la comtesse de Sastago. 



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PRAXEDES MATEO SAGASTA



Le général Loma, marquis del Ovia, capitaine général de la province, avait fait renforcer la garnison de bataillons de chasseurs et de trois batteries d'artillerie venus de Vittoria. A la gare, une compagnie d’infanterie, avec drapeaux et musique, une compagnie de miquelets étaient prévus pour rendre les honneurs. Les journaux du temps mettent aussi au programme une visite aux tombes anglaises du Castillo ; ils annoncent de même la venue des ambassadeurs d’Angleterre à Madrid et Paris, et même M. Cambon, ministre de France à Madrid, le futur pionnier de l'Entente cordiale et de l'amitié franco-espagnole du temps d’Alphonse XIII



L'entrevue royale semble avoir laisse de côté la politique, bien que le bruit ait couru qu'il y serait question du Maroc, ce Maroc dont l’Angleterre cherchait alors à écarter toute grande puissance. En fait, le séjour de la reine Victoria à Biarritz était un temps de repos et de vacances, loin de toute préoccupation politique (27 mars 1889)."



A suivre...




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