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jeudi 8 juillet 2021

LE CHEMIN DE FER ENTRE BAYONNE ET SAINT-JEAN-PIED-DE-PORT AU PAYS BASQUE EN 1881 (première partie)

LE CHEMIN DE FER ENTRE BAYONNE ET LA BASSE-NAVARRE EN 1881.


Vers la fin du 19ème siècle, de nombreux équipements structurants, en particulier ferroviaires, sont effectués en Pays Basque Nord.




GARE D'OSSES BASSE-NAVARRE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce propos le Journal officiel de la République française, le 1er janvier 1881 :



"Annexe n° 3731.



(Séance du 11 juin 1881.) 



Projet de Loi ayant pour objet la déclaration d'utilité publique d’un chemin de fer de Bayonne à Saint-Jean-Pied de-Port et à Saint-Etienne de Baïgorry présenté au nom de M. Jules Grévy, Président de la République française, par M. Sadi Carnot, ministre des travaux publics,] et par M. J. Magnin, ministre des finances.— (Renvoyé à la commission de classement des chemins de fer.)



Exposé des motifs.



Messieurs, nous venons vous demander de prononcer l’utilité publique du chemin de fer de Bayonne à Saint-Jean-Pied-de-Port et à Saint-Etienne de Baïgorry, qui a été classé dans le réseau d’intérêt général par la loi du 17 juillet 1879, et au sujet duquel toutes les formalités voulues par les lois et règlements ont été remplies.



Le tracé de la ligne principale se détache du chemin de fer de Bayonne à Irun, à environ 5 kilomètres de la gare de Bayonne, franchit la Nive, afin de s’établir sur la rive droite de cette rivière. Il passe près de Villefranque, dessert Ustarits, Cambo, Itsatsou et Bidarray. A partir de cette localité, il franchit trois fois la Nive et arrive à Ossès, d’où se détache l’embranchement sur Saint-Etienne-de-Baïgorry. Le tracé continue à remonter la vallée de la Nive tantôt sur une rive et tantôt sur l’autre, et vient aboutir à Saint-Jean-Pied-de-Port.



Quant à l’embranchement sur Saint-Etienne, il suit sur tout son parcours la vallée de la Nive de Baïgorry.



La longueur à construire sera, entre Bayonne et Saint-Jean-Pied-de-Port, de 48 kilomètres, et d’Ossès à Saint-Etienne-de-Baïgorry, de 8 kilomètres ; soit, en totalité, 56 kilomètres.



Sur la ligne principale, les terrains seront achetés pour deux voies entre Bayonne et Ossès, et pour une voie seulement à partir de ce point.



Sur l’embranchement, les terrains seront acquis pour deux voies, afin de réserver la possibilité de prolonger la ligne jusqu’à la frontière espagnole, si la nécessité en était reconnue ultérieurement.



Mais, sur la ligne principale comme sur l’embranchement, les travaux ne seront, quant à présent, exécutés que pour une voie.



La dépense totale est évaluée à 17 millions, dont 12 200 000 francs pour l’infrastructure, 3 650 000 francs pour la superstructure et 1 150 000 francs pour le matériel roulant.



Les résultats de l’enquête qui a eu lieu dans le département des Basses-Pyrénées ont été favorables à l’établissement de la ligne et au tracé proposé. La seule réclamation ayant trait à la direction générale du tracé est relative à la fixation du point de départ de la ligne. Les pétitionnaires ont demandé que le raccordement avec le réseau du midi ait lieu sur le chemin de fer de Bayonne à Tarbes, au point de raccordement avec la ligne de Bayonne à Irun. Cette combinaison offrirait des facilités pour l’exploitation, et elle diminuerait de 1 300 mètres environ le parcours entre Bayonne et Ossès ; mais elle augmenterait de 1 700 mètres la longueur à construire.



La commission d’enquête et la chambre de commerce de Bayonne l’ont repoussée comme devant empêcher l’établissement ultérieur d’un raccordement de la nouvelle ligne avec la gare maritime de Bayonne. Elles se sont d’ailleurs prononcées, ainsi que la chambre consultative des arts et manufactures de Pau, en faveur de l’utilité publique du chemin. M. le ministre de la guerre a adhéré à son établissement, et le conseil général des ponts et chaussées s'est prononcé dans le même sens.



Enfin, le conseil général des Basses-Pyrénées s’est engagé à concourir à l'établissement de la ligne en prenant à sa charge la moitié de la dépense d’acquisition des terrains nécessaires à cet établissement.



Nous vous proposons, en conséquence, de prononcer la déclaration d’utilité publique du chemin de fer de Bayonne à Saint-Jean-Pied-de Port, par ou près Villefranque, Ustarits, Cambo, Itsatsou, Bidarray et Ossès, avec embranchement d’Ossès à Saint-Etienne de Baïgorry.



Nous vous demandons également l’autorisation d’entreprendre les travaux d'infrastructure et de superstructure de ladite ligne et dudit embranchement, l’achat du matériel roulant excepté.



Par l’article 3 du projet de loi que nous avons l’honneur de vous soumettre, il est pris acte de l’offre de subvention faite par le conseil général des Basses-Pyrénées dans sa séance du 18 mai 1881.



Les dépenses à la charge de l’Etat seront d’ailleurs imputées sur les fonds mis chaque année à notre disposition pour l’exécution des chemins de fer construits par l’Etat, et notamment pour l’exercice 1881, sur le chapitre 11 (3e section) du budget du ministère des travaux publics, ainsi qu’il a été prévu à ce budget pour les lignes du réseau complémentaire.



Tel est l’objet du projet de loi ; nous espérons que vous voudrez bien l’adopter.



Projet de Loi, 


Art. 1er. — Est déclaré d’utilité publique, à titre d'intérêt général, l’établissement du chemin de fer de Bayonne à Saint-Jean-Pied-de-Port, par ou près Villefranque, Ustarits, Cambo, Itsatsou, Bidarray et Ossès, avec embranchement d’Ossès à Saint-Etienne-de-Baïgorry.


Art. 2. — Le ministre des travaux publics est autorisé à entreprendre les travaux d’infrastructure et de superstructure de ladite ligne et dudit embranchement, l'achat du matériel roulant excepté.


Art. 3. —- Il est pris acte de l’offre faite par le conseil général des Basses-Pyrénées, dans sa délibération du 16 mai 1881, de payer à l’Etat une subvention égale à la moitié de la dépense d’acquisition des terrains nécessaires à l’établissement de la ligne et de l’embranchement désignés à l’article 1er.


Art. 4. — Il sera pourvu à la dépense des travaux autorisés par la présente loi au moyen des ressources extraordinaires inscrites au budget de chaque exercice, pour les études et travaux des chemins de fer construits par l’Etat et non concédés, et notamment pour l’exercice 1881, sur le chapitre XI du budget du ministère des travaux publics, 3e section.

Viendra en déduction desdites dépenses le montant des subventions, soit en terrains, soit en argent, qui ont été ou seraient offertes par le département, les communes et les propriétaires intéressés. 


Art 5. — Il sera statué par une loi spéciale sur les clauses qui seraient ultérieurement stipulées pour la concession ou l’exploitation, s’il y a lieu, de la ligne et de l’embranchement ci-dessus désignés.


Art. 6. — Un compte spécial de la dépense des travaux faisant l’objet de la présente loi et des ressources qui y auront été attribuées sera annexé à la loi portant règlement de chaque exercice."



Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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