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mercredi 20 décembre 2017

LA NIVE ET SES CRUES AU PAYS BASQUE EN 1930


LES CRUES DE LA NIVE EN 1930.

La Nive naît au pied du Mendi Zar, au Pays Basque Sud, sous le nom de Harpeko Erreka et sa source principale se trouve à l'altitude de 360 mètres.


pays basque d antan
BAIGORRY- BAIGORRI INONDATIONS AOÛT 1913
PAYS BASQUE D'ANTAN


La Nive est constituée près de Saint-Jean-Pied-De-Port de l'union de plusieurs torrents de 

Basse-Navarre : 

  • la Nive de Béhérobie
  • le Laurhibar
  • la Nive d'Arnéguy



La longueur de la Nive est de 79 kilomètres en Pays Basque Nord.






pays basque autrefois
BAIGORRY- BAIGORRI INONDATIONS AOÛT 1913
PAYS BASQUE D'ANTAN


PAYS BASQUE AVANT
BAIGORRY- BAIGORRI INONDATIONS AOÛT 1913
PAYS BASQUE D'ANTAN

Tout au long de l'histoire, la Nive a connu des crues de grande importance, par exemple en 

1879, 1889, 1906, 1913, 1915, 1925, 1926, 1933, 1953, 1983 et 2014, pour les plus importantes.


Voici ce qu'en rapporte la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, dans son édition 

du 18 novembre 1930 :

"La Nive et ses crues.

Avec l’hiver qui revient, nos rivières connaissent à nouveau les débits puissants qui remplissent leurs lits à plein bord; mais en même temps la question des crues se pose dans toute son acuité. Laissant les chercheurs retrouver dans l'Histoire des rues de Bayonne, de Ducéré, les traces mémorables qu'elles ont inscrites dans nos annales, nous voudrions simplement, à l'intention des lecteurs de la sympathique Gazette, analyser le mécanisme de certaines d’entre elles celles-là seules qui gonflent de temps en temps les eaux blanches de notre Nive, sœur cadette des gaves puissants et bleus des Pyrénées centrales. 


Car les crues sont au nombre des épisodes normaux, sinon réguliers, de toutes nos rivières à alimentation pluviale : il y a lieu de les bien connaître pour être à même de les apprécier sainement, surtout lorsqu'elles sont aussi originales dans leur marche que sur cette charmante et pittoresque Nive qui leur sert d'exutoire. 


Longue de 75 kilomètres depuis - la source du Laurhibar à la frontière même, la Nive traverse le massif ancien du Labourd par une série d'étroits défilés et de fertiles bassins. Par trois branches principales, le troupeau des Nivelles bruissantes accourt de Béhérobie, de Laurhibar. ou d’Arnéguy pour se concentrer à Saint-Jean-Pied-de-Port; par les canons des causses calcaires ou les vallées ombreuses bordées de frênes, nées vers 450 ou 480 mètres au pied de pics d’environ 1 200 mètres, elles précipitent leur cours d’une pente extrêmement forte jusqu’au bassin semé de villages que garde la citadelle de Vauban. À l’entour les neiges hivernales s’abattent sur les monts et surtout les grandes pluies océaniques. venues des énormes "poches d’eau" des nuages en assurant à nos fraîches rivières un débit relatif des plus abondant : à Bayonne il tombe 1 200 millimètres de pluie par an, 1 500 à 2 000 sur nos montagnes. 


La grande Nive de Bayonne est maintenant fermée : c’est l'antique et difficile route d’Espagne qui se resserre encore entre les rocailles de l’Arradoy et du Jarra, avant d'atteindre la plaine d’Ossès : la Nive des Aldudes y tombe au sortir d’une gorge de grès précédant le petit bassin de Saint-Etienne-de-Baïgorry tout encombré de vie pastorale et de maisons fortes. Nouvelle gorge et nouvel élargissement : cette fois Bidarrav rougeoie à l’ombre des châtaigniers. Les gorges reprennent encore, mais d’un suprême effort la Nive échappe à l’étreinte des monts au grandiose défilé du Pas-de-Roland où le romantisme naissant sut retrouver la trace de Durandal. Libre dès lors, large de 50 à 70 mètres, la grande Nive coule soudain alanguie, dans une marécageuse et vaste plaine qui étire vers Biarritz les nappes d’eau herbeuses de Mouriscot et de Brindos. 


Forte pente sur une bonne partie de son cours, longue traversée d’un massif imperméable, richesse en eau due à d’abondantes pluies océaniques : tels sont en résumé les caractères de la Nive; mais déjà apparaît l’immense bienfait de cette zone d‘épanouissement en amont de Bayonne, plate et large plaine, libre de digues et de berges encaissées, qui amortit si bien l’onde de crue (même à l'heure dangereuse de la marée haute) que notre ville est protégée normalement de façon très convenable contre le danger d’une crue ordinaire; les "barthes" jouent un rôle analogue pour l’Adour; en revanche, les habitants d’Ossès savent parfois malheureusement combien il leur en coûte d'être situés à un point de confluence resserré entre les montagnes prochaines : c’est là qu’est le point sensible au cas des crues de la Nive : aussi convient-il de fuir le lit majeur de la rivière si le flot empourpré des grès des monts monte avec sa force terrible. 


Mais à l'aide des cinq stations du service des Forces hydrauliques du Sud-Ouest, installées à Saint-Etienne, à Cambo et au terme des trois branches du cours supérieur avant Saint-Jean-Pied-de-Port, nous pouvons suivre mieux encore les pulsations de notre rivière. Avec ses grandes eaux d’avril, ses maigres d’été, ses très fortes eaux d’automne et son flot intermédiaire de l’hiver, reproduisant dans sa marche saisonnale l’allure de notre régime pluvio et nivométrique, la Nive a un débit moyen de 36 m.c. à Cambo, de 39 mètres à Bayonne : c’est dix fois moins que l'Adour bayonnais, riche de 353 mètres cubes au Boucau Neuf (tandis que la Seine a seulement 300 m.c. à l'embouchure). 


Dès le mois le mai, une baisse sensible se manifeste sur la Nive tandis que le second maximum de novembre-décembre atteint presque celui du printemps, août-septembre donnant les étiages relatifs. Par hautes eaux, la Nive à Cambo, profonde de 1 m. 60, envoie ses eaux à la vitesse de 1 m. 50 à la seconde avec un débit de 70 m.c.; à l’étiage, ces chiffres peuvent tomber jusqu’à 0 m. 30, 0 m. 50 et 6 m.c. à peine; les chiffres moyens sont de 1 mètre, 1 m. 10 et 36 m.c. 


Quant aux crues de la Nive, la brutalité de leur allure rappelle celle des torrents : à Cambo, l'eau monte de dix à quinze centimètres à l’heure, mais la descente est encore plus rapide; la crue ne reste jamais étale : la baisse des eaux suit aussitôt leur montée, l’amplitude normale d’une crue est de 2 m. 50 à 3 mètres, et l’on constate environ une fois tous les deux ans une crue de ce genre; deux crues mesurées avec précision dépassent seules quatre mètres : le 3 janvier 1889 et le 3 décembre 1926, avec environ 4 m. 30. Parfois une recrudescence de pluies amène une deuxième crue très secondaire. Mais il est très rare de voir, comme en décembre 1906 ou avril 1925 une crue durer deux à trois jours. Tout est en principe réglé dans l’espace d’une journée. Janvier, novembre, février présentent respectivement le plus de crues, sinon les crues les plus fortes. 


Ces crues foudroyantes arrivent ainsi à Bayonne avant les ondes de crues de l'Adour ou des gaves; autre cause de protection pour notre ville, autant que cette large zone d’épanouissement du cours inférieur que nous a léguée le passé géologique. Les flots de crues de toutes nos rivières passent ainsi successivement sous le pont Saint-Esprit : le cas contraire est très rare, mais c'est ainsi que 800 fermes furent noyées et notre ville isolée trois jours durant en février 1879. 


Ces "soubernes", selon le vieux terme bayonnais, sont essentiellement dues aux pluies alimentant ce cours d'eau de montagne qu'est la Nive ; il n’y a d’ailleurs aucun rapport nécessaire entre de fortes chutes d'eau et la possibilité d’une crue consécutive; quant aux forêts, le pays si peu connu situé au sud de Saint-Jean-Pied-de-Port en possède de fort belles : 23 272 hectares donnent au bassin supérieur des Nives un taux de boisement de 23 % (celui de la France entière est de 20 %). Quoi qu’il en soit, pour les diverses causes très particulières que nous venons d'énumérer, Bayonne jouit d'une immunité relative : ce qui ne veut pas dire que la Nive ne puisse avoir, elle aussi, ses colères; riverains de la Seine tranquille, les Parisiens eux-mêmes en firent la lamentable expérience en 1910. 


Telle est du moins la chanson mystérieuse que raconte la Nive lorsque ses eaux tourbillonnantes se jettent avec un torrentiel fracas sur les lourdes piles du pont Mayou ou que, par une belle journée d’été, sage et paisible à son habitude, elle laisse contempler à loisir : Le vieil anneau de fer du quai plein de soleil! "


(Source : WIKIPEDIA)






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