LE TRAVAIL DES FEMMES ET DES ENFANTS EN 1893.
La loi du 2 novembre 1892 sur le travail des femmes et des enfants repose sur la volonté de protéger ces deux catégories de travailleurs.
ATELIER DE COUTURE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Le travail des enfants avait été déjà réglementé en 1841 et 1874.
La loi de 1892 améliore les lois précédentes avec :
- l'interdiction de faire travailler les enfants de moins de 13 ans, dans les établissements
industriels (mais non à domicile) ;
- la journée de travail est limitée à 10 heures pour les 13/16 ans, à 11 heures pour les 16/18
ans, et interdiction du travail de nuit ;
- renforcement des pouvoir des Inspecteurs du Travail, crées en 1874.
L'interdiction du travail de nuit et la réduction de la journée à 11 heures sont appliquées aux
femmes, mais le congé de maternité payé est écarté !
Voici ce qu'en rapporte la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-De-Luz, dans son édition
du 22 octobre 1893 :
"La réglementation du Travail des Femmes et des Enfants.
Une des bonnes œuvres de la Chambre défunte, est cette loi sociale et humanitaire, qu'elle a élaborée et qui tend à réprimer les abus au sujet des femmes et des enfants.
Cette loi a déjà presque une année d'existence, elle est appliquée dans la majeure partie des départements français, elle va l’être désormais dans les Basses-Pyrénées.
Au courant de la semaine présente, en effet, un inspecteur particulier s'est présenté dans tous les ateliers, dans toutes les usines ou manufactures de l'arrondissement de Bayonne, pour notifier la loi aux patrons et en assurer l'exécution : les ouvrières Bayonnaises et Biarrotes n'ont pas été peu intriguées par l'intervention de l’aimable Monsieur, qui leur a lu les principales dispositions de cette loi et les a parfois interrogées sur leur situation au point de vue du travail.
SANDALIERS BIARRITZ - MIARRITZE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Aux nombreuses demandes de renseignements complémentaires, nous répondrons à nos aimables correspondantes en publiant l’arrêté dans le corps du journal et en le commentant ici en quelques mots.
Le législateur s'est ému des abus souvent constatés, en maints endroits, à l'égard de travailleurs à qui l'on imposait un labeur trop long et trop dur; dans telles usines ou manufactures que nous pourrions nommer, des femmes travaillaient jusqu'à 16 ou 18 heures par jour à des besognes pénibles ; tant d'énergie dépensée à l'extérieur rendait difficile ou impossible l'accomplissement des importantes fonctions de la maternité.
Les enfants nés de ces femmes épuisées, nourris et élevés au milieu des fatigues excessives, fournissaient un contingent d'êtres débiles, rachitiques ou scrofuleux, sans force eux non plus et sans énergie ; des enfants étaient astreints à des travaux au-dessus de leurs forces, au-dessus de leur âge, et l'affaiblissement constitutionnel devenait la conséquence de ce surmenage imposé à l'âge critique, à l'âge de la croissance; c'est à cela que la Chambre a voulu remédier.
Désormais, il sera interdit de faire travailler effectivement des femmes pendant plus de 11 heures par jour, des enfants pendant plus de 10 heures; en outre ces 11 ou 10 heures d'occupations devront être coupées par un repos d'une heure pour les femmes, par 2 repos pour les enfants. Le travail de nuit est en règle générale interdit ; il est imposé un jour de repos par semaine, et ce jour peut être autre que le Dimanche ; comme garantie de l'exécution des instructions légales, les patrons devront tenir affichées dans leurs ateliers, et la loi elle-même et les feuilles respectives qui énoncent les heures d'entrée, de sortie et de repos des ouvrières et enfants.
Nous avons entendu dire que cette loi ne pouvait convenir à une localité comme Biarritz, où les ateliers de couture, de repassage, etc... sont surchargés de besogne pendant 5 ou 6 semaines de l'année, à tel point qu'il n'est pas possible de se passer de travail de nuit, d'heures supplémentaires, de suppression même du chômage hebdomadaire.
OUVRIERS FORESTIERS SOURCES DE LA BIDOUZE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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