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lundi 25 décembre 2017

LA TEMPÊTE DE JANVIER 1924 AU PAYS BASQUE (deuxième et dernière partie)

UNE TRÈS FORTE TEMPÊTE SE DÉCHAÎNE AU PAYS BASQUE NORD EN JANVIER 1924.

Des dégâts très importants ont lieu sur tout le littoral Atlantique d'Hendaye jusqu'en Bretagne.

pays basque 1860
TEMPËTE EMBOUCHURE DE L'ADOUR 1860
PAYS BASQUE D'ANTAN


Suite à un premier article consacré principalement aux dégâts de Biarritz, de Bayonne et 

d'Anglet, en voici un second pour les dégâts dans les autres villes de la Côte Basque.


Voici donc ce qu'en a rapporté la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, le 10 

janvier 1924 :



"L'aspect de la Côte Basque après la Tempête.



Les dégâts à Hendaye, Saint-Jean-de-Luz, Guéthary, Biarritz et Bayonne, et de l’Adour au Finistère.



Les renseignements que nous avons publiés hier sur les effets de la terrible tempête qui s'est abattue sur le littoral de l'Atlantique, du Finistère au sud de l'Espagne, ont suffisamment fixé l’esprit de nos lecteurs sur l’étendue du désastre. 






pays basque 1904 tempêtes labourd
TEMPÊTE 1904 BIARRITZ - MIARRITZE
PAYS BASQUE D'ANTAN


pays basque autrefois tempêtes
TEMPÊTE ST JEAN DE LUZ - DONIBANE LOHIZUNE
PAYS BASQUE D'ANTAN



pays basque avant tempêtes
TEMPÊTE ST JEAN DE LUZ - DONIBANE LOHIZUNE
PAYS BASQUE D'ANTAN


pays basque autrefois tempêtes
TEMPÊTE ST JEAN DE LUZ - DONIBANE LOHIZUNE
PAYS BASQUE D'ANTAN

L'ouragan ne cessa pas de la journée, à Bayonne, à Biarritz et sur toute la Côte, bien qu’il ait été moins terrible que pendant la nuit. De nouveaux renseignements nous sont parvenus, complétant ceux qui nous étaient parvenus au cours de la journée. Ceux-là il ne fut pas toujours facile, même lorsque nous les recueillions sur place, de les rédiger ou de les mettre au point. Il était plus difficile encore de les imprimer, au milieu de l'ouragan, avec des communications téléphoniques extrêmement pénibles, et des pannes de lumière et d'énergie électriques qui se produisaient à chaque instant. Il en résulta aussi de longues interruptions dans le service des tramways du B.A.B. par exemple, si bien que ce ne fut que difficilement que nous pûmes mettre nos éditions entre les mains de nos lecteurs. Nous y parvînmes cependant et les renseignements que nous avons publiés étaient très complets, ainsi qu’on a pu s'en rendre compte — aussi complets qu’on pouvait l'espérer, dans des conditions atmosphériques aussi défavorables. 



C’est ainsi que les détails que nous avons donnés sur la situation à la Barre et sur le spectacle, à la fois terrifiant et grandiose de la mer à l’embouchure de l’Adour et au large, ont été particulièrement impressionnants. Ils n'ont pas été acquis sans mal et même sans quelques risques.



Aujourd’hui, ainsi que nous le disons plus haut, de nouveaux renseignements nous parvinrent, ainsi que ceux qui ont été recueillis dans la nuit. On les lira ci-dessous. 


A Biarritz.


Nous avons visité à nouveau, ce matin, les lieux sinistrés à Biarritz, en suivant le bord de la mer, très agitée encore mais dont l’état pourrait presque passer pour être calme comparativement à l'aspect qu'avait hier l'Océan. 



Au pied du coteau de la Côte des Basques, c'est d’abord le petit bâtiment des Bains qui est dans un état lamentable, mais là, la mer n'a fait que devancer le pic du démolisseur auquel était voué ce trop modeste édifice. Mais à côté, puis en allant vers la villa Belza, c’est un mur de soutènement rongé par les vagues furieuses ; c’est le parapet enlevé sur presque tout le parcours. Aux bains du Port-Vieux, c’est la dévastation des cabines du rez-de-chaussée de l'édifice ; au Rocher de la Vierge, ce sont les dégâts — qui n'apparaissent pas très importants, ceux-là à première vue - de la passerelle. Quant au Port des Pécheurs, qui a tant souffert, son aspect est lamentable. A la surface de l'eau surnagent encore des débris des bateaux qui furent démolis à cet endroit. Près de là un gendarme interdit le passage du chemin en contre-bas. C’est donc par la route d'en haut que nous poursuivons notre attristante promenade jusqu’au Casino municipal. Là aussi un gendarme est en faction pour interdire la circulation devant le Casino, sur la terrasse bordant la plage. Des planches clôturent à présent les cafés dévastés. Tout près, une équipe d'ouvriers travaillent à enlever le sable qui obstrue le chemin, entre le Casino et le Château Basque où se poursuivent actuellement des travaux. 



On enlève aussi peu à peu les débris qui couvrent les pelouses de la plage, près du kiosque à musique, aux environs du monument à Edouard VII et sur le le boulevard qui borde les villas derrière le Casino et jusqu'au droit du Palais. 



Les dommages, nous l'avons dit hier, sont élevés, très élevés. On les réparera et prochainement Biarritz aura repris sa physionomie accueillante et sa parure des beaux jours. 



Toute la partie en bordure de la plage et les voies d'accès seront remises en état pour Pâques.



Les dégâts, ainsi que nous l'avons dit hier peuvent être évalués à quelques centaines de mille francs. C'est déjà beaucoup, mais il ne saurait être question de millions, non plus qu'à Bayonne.



Néanmoins des humbles ont subi des pertes qui leur sont très sensibles. La municipalité de Biarritz a donc eu l'idée d'ouvrir une souscription à leur profit.



En tête de cette souscription - à laquelle la Gazette se fera un devoir de prêter tout son concours - s'inscriront la ville et le Conseil municipal. Dès ce soir la commission des finances va être saisie d'une proposition de l'administration municipale en ce sens.


A Bayonne.


La place de la Liberté fut légèrement envahie hier par les eaux provenant des égouts. 



Cette nuit, la Nive a débordé en quelques endroits, notamment au quai de l'Entrepôt. 



A Saint-Esprit, on signale également quelques inondations, mais les pertes ne sont pas élevées. 


A Hendaye


La tempête a causé, à Hendaye, de sérieux dégâts. 



Vingt mètres de digues ont été emportés; la digue du Sanatorium a subi le même sort. L'établissement des bains est complètement démoli : les portes et les fenêtres ont été arrachées et emportées au loin. Les pertes sont évaluées à 230 000 francs au moins. 



L'eau a submergé plusieurs villas, mais sans causer de graves dégâts. Les toitures seules ont souffert. 



A la gare, un grand arbre a été abattu par le vent : il a rompu, dans sa chute, les câbles du tramway électrique, dont le service est interrompu. Il n'y a pas eu d'accident de personnes.



Cette nuit, les habitants de la terme Guichabia ont dû être évacués d'urgence, cette habitation étant très menacée. 


A Guéthary. 


La tempête qui sévit sur notre côte depuis si longtemps déjà a redoublé de violence et causé de nouveaux désastres. 



Dans la nuit du 8 au 9 janvier, vers quatre heures du matin, sans que rien ne le fit prévoir, une sorte de raz-de-marée s’est abattu sur la Côte Basque et particulièrement sur le petit port de Guéthary. 



La mer démontée a presque totalement démoli l’établissement des bains froids, elle a déraciné, sur la terrasse de cet établissement, des tamaris séculaires et arraché un grand espace des dalles du plan incliné du port. 



Les embarcations de nos braves marins ont eu beaucoup à souffrir ; onze d'entre elles dont trois batelicous à moteur ont été enlevés et ont disparu dans les flots, les autres sont endommagées. 



Il n'y a pas, fort heureusement, d’accident grave ce personne; mais il y a lieu de signaler que le préposé des Douanes Errecarte André, qui coopérait au sauvetage des embarcations a été fortement coincé entre deux canots et a reçu des contusions internes. 



Nous félicitons bien sincèrement les deux douaniers de service : Errecarte et Antomari pour leur dévouement et leur esprit d’initiative dans la circonstance. 



Grâce à eux, les ouvriers Italiens du Tramway, logés dans les cabines du côté "Dames ont pu se sauver, prévenus à temps du danger qui les menaçait. 



C'est avec plaisir que nous signalons leur conduite à leurs chefs. 



A Saint-Jean-De-Luz

Depuis mardi soir, une tempête d’une rare violence, sévit sur notre côte. L'aspect de la rade est imposant : le flot jaunâtre roule des vagues énormes et précipitées qui, à marée haute, recouvrent entièrement la plage et battent, de plein fouet, le seuil ce garantie. Il s’est produit, au cours de la nuit de mardi à mercredi, des apports de sable incroyables; l’établissement de bains est à demi enterré. Sur d’autres points, au contraire, la mer a fortement rongé ou raviné. La voie du tramway de Ciboure au Socoa, se trouve complètement en l'air à la sortie de la première de ces deux villes ; la terrasse de sable qui s’étendait en avant de la cabine du douanier, est en partie disparue ; la place Louis XIV a été, à la haute mer, couverte d’eau jusqu’au kiosque. Un vent violent ajoute ses méfaits à ceux du flot et on assure qu’un des grands hangars de la Poissonnerie du Socoa s’est effondré sous sa poussée.



Sur la digue, néanmoins, très nombreuses sont les personnes qui, dédaigneuses de la pluie et du vent, admirent la beauté sauvage de l’Océan, les panaches du Socoa et de Sainte-Barbe, les nuages d’embruns s’élevant au-dessus de l’Arta...



Heureusement, — car tout est relatif, — on peut se réjouir encore qu'il n’y ait pas eu d’accidents de personnes. Mais au large, sur la mer en fureur qu' a t-il pu se passer ?"



Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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