LES ALLÉES MARINES DE BAYONNE EN 1930.
Parmi toutes les avenues, rues et allées de Bayonne, les Allées Marines sont une destination très prisée pour les Bayonnais dans le Pays Basque d'Antan.
ALLEES MARINES BAYONNE - BAIONA PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce qu'en rapporte la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, dans son édition
du 19 décembre 1930 :
"Les Allées Marines à Bayonne.
Le boulevard naturel...
Mais qu’en fera-t-on ?
Qu’elles étaient belles sous l’Empire, ces Allées Marines, dont Irube vient de nous reparler dans le "Courrier" !
Hélas ! qu’en a-t-on fait ! Magnifique promenade le long de l’Adour jusqu’à l’embouchure du fleuve, elles seraient aujourd’hui, le boulevard, le grand boulevard de Bayonne à Biarritz qu’on cherche et qu’on ne trouvera vraisemblablement plus, si l'on considère ce qu’il en coûte à présent d’ouvrir, de construire et d’entretenir des voies nouvelles, surtout lorsqu’elles doivent avoir la largeur qui s’imposerait à une grande avenue intercommunale comme celle-ci, où circuleraient surtout les automobiles de luxe et les promeneurs sur les trottoirs.
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Hélas ! pauvres Allées : Marines, qu'en a-t-on fait ! On a délaissé l’autre rive qui du Boucau au quartier Saint-Esprit était tout naturellement destinée au mouvement maritime et commercial de Bayonne, même eût-il fallu y exécuter quelques travaux, y dépenser quelques millions. Mais les spéculateurs et les profiteurs à leur suite étaient là. On a élevé des hangars, on a posé des rails, on a construit une gare et les usines, les exploitations industrielles et commerciales dont quelques-unes ont vécu ce que vivent les roses, encore qu’elles n’en eussent ni le coloris ni le parfum : l’espace d’un matin. Mais des arbres magnifiques étaient tombés, mais cette parure naturelle, dont beaucoup d’autres villes eussent été fières, eut les pires destins.
Le mal est fait. Est-il réparable ?
Il faudrait pour le réparer posséder la fortune d’un nabab ou avoir la puissance d’une grande société qui par des expropriations et des démarches auprès des autorités compétentes et de l’Etat lui-même, obtiendraient qu’on débarrassât les Allées de tout ce qui les enlaidit et y édifieraient des quartiers neufs. Il se pourrait qu’ils y trouvassent un bénéfice.
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Mais laissons là le beau rêve.
Pourtant, Irube lui-même, qui n’est pas un rêveur, et chez qui le sens des réalités l’emporte sur les sentiments spéculatifs, fait état lui aussi de la presque nécessité où l’on se trouve d’employer les Allées Marines telles qu’elles sont, avec leur charbon, avec leurs marchandises hétéroclites, avec leurs rails qui non seulement les déparent sur toute la longueur, mais encore en traversent la chaussée réservée à la circulation — à les utiliser, disons-nous, comme voie de grande communication entre Bayonne, Anglet et Biarritz et comme tronçon de jonction entre la Corniche et la future grande route des Landes :
"La route actuelle de Biarritz est insuffisante l’été ; on ne peut plus la doubler car de nombreuses habitations se sont construites en bordure ; l’élargissement par les fossés est un palliatif, mais non une solution définitive.
L’Avenue Foch ne peut plus se prolonger jusqu’au phare ; elle est maintenant bloquée par de nombreuses constructions.
Les Allées-Marines seules, après déplacement de la gare maritime, permettent une solution définitive.
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Le déplacement de la gare coûtera moins cher que l’expropriation de très nombreuses maisons ; au lieu d’être un long boyau, elle pourra se développer dans les marais où la place ne manque pas ; on pourra en vue de l’avenir se réserver de larges espaces permettant d’avoir une vraie gare de triage.
Cette solution, la seule pratique, permettra de conserver les Allées Marines, qui sont une des beautés de notre ville."
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Eh bien, là, nous avons le regret de n'être pas d’accord avec Irube. Ce n’est pas que la prolongation des rails vers Blancpignon nous paraisse le principal argument contre ce projet. Au point où nous en sommes, un peu plus, un peu moins de rails, la belle affaire !
Mais quoi ! augmenter encore cette gare maritime, en l’étendant dans le marais (!) et en agrandissant la surface, en créant tout un réseau, à l’endroit, justement, où va passer une route touristique, une route de luxe ! Non, cette fois nous ne comprenons plus. Quoi ! ce trafic, ce mouvement, cette cacophonie, des bruits ferroviaires; cette poussière qui s’envolera des dépôts de charbon ! Ne serait-ce pas presque aussi redoutable que cet établissement de la Penarroya qui fut si justement combattu.
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Alors quelle solution ?...
II n’y en aurait qu’une qu’on puisse désirer : la remise en état des Allées Marines et leur embellissement depuis Bayonne jusqu’à La Barre, c’est-à-dire jusqu’à la jonction avec la route qui traverse Chiberta pour rejoindre Biarritz.
Mais à défaut, peut-être vaudrait-il encore mieux qu’on aménageât plus noblement ce qu’il en reste, des jardins publics à la gare maritime actuelle ; qu’on y élève la Maison espagnole et surtout qu’on nous donne jusqu’au pont Mayou, un quai débarrassé de toutes ses horribles cabanes et autres constructions, où prendraient place les yachts et les bâtiments de l’Etat, ainsi que la "Gazette" n’a cessé de le réclamer depuis bientôt dix ans."
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