LA PISCICULTURE EN BASSE-NAVARRE EN 1934.
Dans les années 1930, sont créées des piscicultures en Basse-Navarre.
Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 6
septembre 1934 :
"Pisciculture et Piscifacture.
Jacques Béritz, publie, dans la Petite Gironde, l’article que nous reproduisons-ci-dessous :
Puisque la baisse très grande des eaux de nos rivières, leur transparence, le ciel clair, les temps chauds règnent en ce moment et nous privent de l’agrément de belles captures de salmonidés, contentons-nous aujourd'hui de luire le point ; nous noterons ensuite quelques renseignements sur la "pisciculture" et la "piscifacture".
Mais, d'abord, voyons ce que les premiers mois de pêche depuis l'ouverture ont donné en ce qui concerne spécialement la truite dans notre région.
Nous ne parlerons pas du saumon qui, cette année, a été assez rare, avec de médiocres captures à la ligne dans nos Nives et gaves.
Pour la truite, l’on peut dire, d'après les constatations de bons pêcheurs et de riverains que la saison de printemps de 1934 a été la meilleure depuis une quarantaine d'années.
Quelle différence avec ce que nous avons connu quelque temps après la guerre dans nos deux Nives ! Quelle différence surtout avec la situation que signalent les journaux de pêche, en ce qui concerne les rivières du centre de la France où abondaient, il y a quelque vingt ans, la truite aux reflets d'or et l'ombre aux lueurs d’argent ! Et ici nous avons le devoir d’adresser un juste et très vif tribut d’éloges à la Société des Pêcheurs de la Nive et à son infatigable président, car depuis près de dix ans son action soutenue de surveillance et de repeuplement a porté des fruits que tout le monde peut constater, et surtout a ouvert les yeux à bien des personnes qui continuaient à considérer la production des rivières à salmonidés comme une question négligeable, alors qu'elle représente un intérêt très considérable au point de vue alimentation, tourisme, sport, afflux d’amateurs locaux et étrangers, commerce d’articles de pêche, etc...
BULLETIN DE LA SOCIETE DES PÊCHEURS DE LA NIVE N16 1933 |
Le succès obtenu par la Société des Pêcheurs de la Nive dans ses stations de pisciculture, d’où sont sortis tous les ans des alevins de truite par centaines de mille, s'est manifesté incontestablement par l’abondance du poisson, dont nos amateurs de pêche ont largement profité en 1934.
Mais la réussite de ces piscicultures de la Société a eu un autre résultat. Des personnalités entreprenantes, constatant le succès des élevages d’alevins et se rendant compte d’autre part de la quantité considérable de truites nécessaires â la consommation de la clientèle estivale de la Côte Basque, ont entrepris de réaliser des stations non de pisciculture mais de piscifacture, ce qui est bien différent. La première consiste en effet â faire naître d’œufs récoltés ou achetés, des alevins pour les mettre dans les rivières après qu’ils ont résorbé dans les bassins d’élevage leur poche vitelline. La seconde au contraire continue l’alimentation et le développement des alevins obtenus sur place jusqu'à ce qu’ils soient devenus de taille marchande, pesant de 150 à 250 grammes, et même quelquefois davantage.
VUE ARIENNE DE BAIGORRY ET PISCICULTURE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Bien entendu, la piscifacture ne compose pas son stock d'élevage de truites communes, mais bien de truites arc-en-ciel à développement plus rapide et surtout résistant mieux à une température un peu élevée et allant jusqu’à 25 ou 26 degrés, que ne pourrait supporter la truite ordinaire. L’eau fraîche de nos ruisseaux, non polluée par des résidus chimiques, procure des poissons sains, avec une mortalité très faible, offrant une ressource nouvelle aux hôteliers de nos plages et stations climatiques.
Une conséquence imprévue est celle de la faillite du métier de braconnier de pêche, exercé de père en fils dans nos ruisseaux, par des bohémiens. Ils ont bien du mal, en cas de commande de truites, à les capturer, d’autant plus que les gardes de la Société des Pêcheurs de la Nive, ainsi que la gendarmerie les traquent partout. Et puis, ils ne peuvent plus vendre le produit de leur pêche prohibée aussi cher, puisque les piscifacteurs ont toujours un stock, immédiatement livrable et à des prix modérés.
PISCICULTURE D'AHAXE PAYS BASQUE D'ANTAN |
C'est à Bidarray que se trouve l’une de ces stations. Située sur la rive droite du pittoresque ruisseau du Baztan, qui prend sa source en Espagne et court dans un vallon étroit avant de se jeter dans la Nive, elle couvre un large espace de son bâtiment d'incubateurs et de ses bassins en ciment armé, de deux sortes : 24 moyens pour jeunes poissons et 2 grands pour truites immédiatement livrables.
Un énorme tuyau en ciment amène une eau cristalline et fraiche, qui coule à flots dans tous les bassins en tombant d'une certaine hauteur, afin d'être mieux oxygénée. Les jolies truites garnissent abondamment les bassins.
L'autre piscifacture est située à Saint-Etienne-de-Baïgorry sur la Nive des Aldudes qui lui dispense largement son eau limpide et froide. Entourée d'un treillis de fil de fer, elle offre une trentaine de bassins de dimensions diverses et renferme également un nombre considérable de poissons de toutes tailles.
PISCICULTURE DE BAÏGORRY PAYS BASQUE D'ANTAN |
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