L'ÉTAPE BÉHOBIE-VITORIA EN 1903.
La Course automobile Paris-Madrid via Bordeaux est une course qui n'a connu qu'une seule édition, en 1903.
Au total, 315 concurrents sont inscrits et prendront part au départ de la course : 127 automobiles, 23 voiturettes et 47 motocyclettes.
Commencée le dimanche 24 mai 1903 à 3h 30 du matin à Versailles et initialement prévue pour s'étendre sur 3 journées, les 24, 26 et 27 mai, elle est arrêtée par les autorités avant son terme, à Bordeaux, en raison du grand nombre d'accidents, coûtant notamment la vie au pilote Marcel Renault.
Voici ce que rapporta le journal La Vie au grand air, le 18 avril 1903, sous la plume de Charles
Tampier :
"Sur la route de Paris-Madrid.
N'en déplaise à quelques alarmistes, qui avaient avancé que l'interdiction des courses de Nice pouvait s'étendre jusqu'à Paris-Madrid, la grande épreuve annuelle est autorisée et elle se courra bel et bien. Nous avons donné dans un précédent numéro la partie de l'itinéraire compris en France, de Versailles à Béhobie, tel qu'il avait été arrêté par notre collaborateur Tampier, chargé de ce soin par l'Automobile-Club de France.
Quelques semaines plus tard, M. Tampier, décidément infatigable, repartait pour tracer la seconde partie de l'itinéraire, celui qui va des Pyrénées à Madrid et dont nous commençons ci-dessous la description, illustrée des photographies rapportées de son voyage par notre collaborateur.
Ce dernier, d'ailleurs, est encore en ce moment sur la route pour arrêter définitivement les neutralisations dans les diverses villes traversées par le parcours français.
Le 24 mars 1903 à 8 heures 10 du matin, devant le perron de l'hôtel d'Angleterre à Biarritz, S. E. le duc d'Arion, commissaire général espagnol de la course, me priait de prendre place à ses côtés dans sa 24-chevaux pour aller reconnaître et organiser avec lui l'itinéraire espagnol de Behobie à Madrid.
SE DUC D'ARION |
A 9 heures nous arrivions à la frontière où nous attendaient les contrôleurs espagnols, MM. Vignan et Ugartegui, chargés du contrôle de Saint-Sébastien, et quelques minutes après arrivaient MM. Quinones de Leon, le marquis de Viana, amenant dans leurs voitures le comte de Montijo et M. Chaix, qui devaient faire route avec nous jusqu'à Madrid.
M QUINONES DE LEON |
Les formalités de douane terminées, nous partons vers Saint-Sébastien en passant par Irun, Renteria, Passages et Saint-Sébastien (8 k.). Cette partie du parcours devant être neutralisée, je ne m'étends pas davantage sur les difficultés qu'en offre la traversée.
Nous déjeunons à Saint-Sébastien et, après avoir fixé les postes de contrôle, nous continuons sur Larsate (26 k.). A 6 kil. nous trouvons une première bifurcation que nous laissons sur notre gauche, suivant tout droit. A 500 mètres avant Andrain (32 kil.), virage brusque et, 2 kil. plus loin, deux nouveaux tournants, dont un au milieu du pont ; passage à niveau 1 kil. avant Villabona (36 kil.) où l'on suit la route à gauche à la bifurcation ; ralentir à un petit village qui se trouve à la borne 22,800 de St-Sébastien.
Tolosa (42 kil.) sera neutralisée. A 1 kil., on traverse un passage sur rail et l'on trouve une bifurcation ; on suit à gauche pour virer brusquement sur un pont. Nouvelle bifurcation. Continuer tout droit et, à la borne 30,700 (de Saint-Sébastien) nouveau virage sur un pont. Premier dos d'âne sur un pont à la borne 33,500 et passage à niveau 3 kil. avant Ysasouda (32 kil.) où l'on trouve deux tournants brusques sur pont avec dos d âne au milieu. On arrive à Villapenca (54 kil.) dont l'unique rue est tellement étroite qu'il a fallu se résoudre à neutraliser la traversée de 400 mètres environ. Beasain (56 kil.), bifurcation à 1 kil. Suivre à gauche et passage à niveau, nouvelle bifurcation 500 mètres avant Idrazabal, que l'on quitte pour commencer l'ascension du mont Etchegarate qui offre les plus mauvais virages du parcours sur un trajet, montée et descente comprises, d'environ 14 kil. C'est surtout la montée qui offre plusieurs passages dangereux où de grandes précautions devront être prises pour virer ; quant à la descente, je n'ai noté qu'un seul tournant très court. Nous arrivons à Alsasna où se termine la route très sinueuse que nous suivons depuis Saint-Sébastien, route qui, en certains endroits, rappelle assez exactement celle suivie en Suisse lors de Paris-Vienne. J'estime que la moyenne atteinte de St-Sébastien à Alsasna sur le parcours de 64 kil. ne dépassera guère 70 kil. à l'heure. A la sortie d'Alsasna (82 kil. de la frontière), nous traversons un passage à niveau et disons adieu aux contrôleurs de Saint-Sébastien, dont la mission s'arrête là.
ATTELAGE DE BOEUFS COL D'ETCHEGARATE GUIPUSCOA |
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