LES GUERRES NAPOLÉONIENNES EN 1813.
A partir de 1808 et jusqu'en 1813, Napoléon et ses généraux vont faire la guerre en Espagne.
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Le Propagateur, le 26 juin 1813 :
"Intérieur. Paris, 20 juin.
Ministère de la Guerre.
Armée du Nord de l’Espagne.
Le général Clausel, chargé, d’après les ordres de l’Empereur, de s’occuper exclusivement de la destruction des bandes et du rétablissement de l'ordre dans les provinces du nord de l'Espagne, a rendu compte, par plusieurs dépêches successives du résultat de ses opérations. On a déjà fait connaître au public (Moniteur), du 17 de ce mois les succès obtenus, sur la côte de Biscaye, par les divisions Foy et Palombini, la prise du port de Castro, et la destruction de plusieurs bataillons insurgés, dans cette province. Pendant que les généraux Foy et Palombini opéraient en Biscaye, le général Clausel s'était porté de sa personne en Navarre, où Mina avait établi le siège de ses opérations et de son influence, et où des retraites, presque inaccessibles, semblaient lui garantir un abri contre toutes les poursuites de nos troupes. Mina néanmoins, malgré l’activité de ses mouvements, n’a pu échapper à diverses rencontres, où ses bandes ont essuyé des échecs plus ou moins graves ; le résumé suivant contient le détail de ces différentes affaires.
GENERAL BERTRAND CLAUZEL |
Le général Clausel, parti de Vittoria le 11 avril, après s’être fait rejoindre à Logrono par la division Vandermaessen, se porta, par Viana et Lerin, sur Puente-la-Reyna, centre des principales communications de la Navarre. Au moment d’arriver à Larraga, on aperçut deux bataillons et 100 cavaliers ennemis, postés à Artacona ; mais cette démonstration de leur part, n’était qu’une feinte, et cachait la retraite de leurs principales forces, qui déjà s'étalent divisées, se dirigeait en partie sur les Amescoa, partie sur Tafalla et Sanguessa : même, pendant cet intervalle, certains de l’éloignement de nos forces, ils cherchèrent à enlever quelques postes isolés, et se montrèrent sur toute la ligne de communication de Tolosa à Pampelune ; leur attaque fut partout infructueuse : ils furent surtout repoussés avec vigueur, par les commandants d’Irurzun, de Lecumherri et d'Arriba, et perdirent 250 hommes à l’attaque de ces postes.
Le général Clausel sut que trois bataillons insurgés occupaient les Amescoa, regardés, avec la vallée du Roncal, comme leur retraite la moins accessible ; il y porta aussitôt des troupes, dont l’approche les mit en fuite ; le général Abbé pénétrait en même temps dans la vallée d’Araquil, où l’on ne put saisir que des grains, qui furent dirigés sur Pampelune.
A près des manœuvres diverses de la part de nos troupes pour joindre l’ennemi, de la part de l’ennemi pour éviter nos troupes, le général Abbé rencontra, le 26, à Santa-Cruz , le bataillon du Cortazas et lui prit des équipages ; il fit sauter, au couvent d'Iruche, un moulin à poudre des bandes , détruisit des amas de salpêtre trouvés dans des bergeries, et plusieurs dépôts de munitions cachés dans les montagnes.
Le 28, il découvrit dans les environs de Santa-Cruz, et fit briser 1 000 baïonnettes, 600 lances, 12 à 1 500 canons de fusil, et détruisit l’hôpital de Santa-Cruz. Il saisit également, sur le même point, quantité de munitions pour des canons de 3, des cartouches d'infanterie, des bois de fusils, des balles, du plomb, du cuir et des souliers.
Le 29, la division Barbot découvrit, dans la vallée de Lana, 1 200 pantalons de drap, des souliers, divers effets d’habillement, et plusieurs barils de poudre anglaise.
La division Vandermaessen trouva , dans les bois de Marano , 400 baïonnettes neuves, des canons de fusil, beaucoup d'éperons en fer, et des tonneaux remplis de souliers.
Après avoir parcouru les Amescoa, les montagnes de Santa-Cruz-de-Bampezo , toutes les vallées qui sont entre l’Ega, l’Arga et l’Araquil, le général Clausel pensa à se porter dans la vallée de Roncal, dernière retraite de Mina, et considérée comme son plus important boulevard. C’était dans les villages de cette vallée qu’il avait formé des magasins d’habillement, des hôpitaux, des dépôts d’armes et de munitions ; c’était là qu’il avait réuni ses blessés et ses malades ; aussi était-ce dans cette vallée que l’on pouvait espérer de le rencontrer : la facilité de se défendre sur des hauteurs inaccessibles, dans des passages étroits, où de faibles détachements sont en état d’arrêter de fortes colonnes, pouvaient lui donner assez de confiance pour le décider à nous attendre et à nous combattre. En effet, persuadé qu'il pourrait se maintenir et se défendre dans le Roncal, Mina avait occupé, avec cinq bataillons, tous les passages qui y conduisent. Ces bataillons étaient placés à Sanguessa ; à Lumbier, à Aoiz, à Tiermas, et à Salvatierra ; des détachements gardaient Ysaba, village situé au sommet de la vallée. Mina avait ainsi réparti ses troupes, dans la pensée que l’on chercherait à pénétrer dans le Roncal par Sanguessa et Lumbier, en remontant la vallée. Le général Clausel trompa son attente et ses combinaisons ; il ordonna au général Abbé de partir de Pampelune, avec 4 000 hommes, et de se porter directement sur Ysaba, au point le plus élevé du Roncal, tandis que le général Vandermaessen, se dirigeant sur Sanguessa, et de là sur Salvatierra, attendrait, aux issues de la vallée, les bataillons ennemis que le général Abbé chasserait devant lui, en descendant des montagnes.
GENERAL LOUIS JEAN NICOLAS ABBE |
Le 10 mai, le général Abbé trouva un bataillon ennemi à Aoiz, et l’en chassa ; le 12, il arriva à Ysaba, où il ne trouva que des douaniers.
En même temps, le général Vandermaessen se rapprochait des débouchés de la vallée ; et le 12, il eut devant lui la cavalerie de Mina.
GENERAL FRANCISCO ESPOZ Y MINA |
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