UNE ENQUÊTE À LA FRONTIÈRE FRANCO-ESPAGNOLE EN 1935.
Dès 1934, le journaliste et écrivain Xavier de Hauteclocque mène une enquête sur les frontières de la France.
Il détaille son résultat dans le journal Gringoire, dans plusieurs éditions :
- le 29 mars 1935 :
"... l'auteur accompagne le chef de la police espagnole dans une inspection de la frontière pyrénéenne.
IX Importation de gadoue.
Comment dépeindrai-je don Juan Gamez y Gamez, "Comisario Jefe de la frontera francesa de Guipuzcoà y Navarra", dont la noble et vieille cité d'Irun abrite le quartier général ?
Un de ces petits bonshommes vifs à muscles secs sur charpente fine, qui peuvent tomber les hercules forains. Cheveux noirs, regard noir, complet noir, tout cela adouci par un imperturbable sourire, par une courtoisie pousse jusqu'aux raffinements les plus subtils :
— Excusez mon français défectueux.
Et puis il vous récite sans une faute deux pages de Télémaque afin de montrer que les policiers de son pays ne tiennent pas la langue de Fénelon pour une vieillerie sans intérêt.
M. Gamez est venu me chercher à Hendaye dans l'une de ses trois voitures, pilotée par un agent en service commandé. Par monts et par vaux, des nuages aux précipices pyrénéens, la police espagnole me promène pendant cinq heures d'horloge :
— Pour rendre service à la presse d'un pays ami et pour faire plaisir à M. Picard, dit le comisario jefe.
En somme, le portrait de don Juan Gamez y Gamez peut se résumer en trois mots : un chic type.
On entre en Espagne par le pont international jeté sur la Bidassoa. Côté français, une guérite, un gendarme perdu dans ses rêves, un douanier perdu dans son pantalon tirebouchonnant.
Côté espagnol : des gardes civils à buffleteries jaunes, bicorne de cuir bouilli, carabine au flanc. Des miquelets à bérets rouges. Des carabiniers en uniformes propres et kakis.
MIQUELETS GUIPUSCOA PAYS BASQUE D'ANTAN |
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