LA SAISON SPORTIVE DE BIARRITZ EN 1906.
En 1906, plusieurs sports sont à l'honneur dans la cité balnéaire de Biarritz.
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal La Vie au grand air, le 13 octobre 1906, sous la plume
de Jacques Mortane :
"La saison sportive de Biarritz.
Véritable succursale de Paris, Biarritz vient d'être le théâtre d'un concours hippique et d'un Grand Prix de tir aux Pigeons, qui avaient réuni les meilleurs spécialistes et qui furent donnés devant une assistance très élégante.
A ceux qui prétendent que l'art de l'équitation et le goût du cheval ont été tués par les sports mécaniques, nous conseillons de suivre la Société Hippique Française dans ses pérégrinations à travers la France et d'assister aux concours qu'elle organise. Tout en étant des réunions très mondaines et très élégantes, ne serviraient-ils qu'à constater que notre élevage chevalin est très en progrès, ils mériteraient d'être encore plus encouragés qu'ils ne le sont par les pouvoirs publics.
Le Concours hippique qui vient de se disputer à Biarritz fut une fête sportive du plus haut intérêt. Le public le plus élégant s'était donné rendez vous à chaque réunion. LL. Michaïlowitch, les grandes-duchesses Xénia et Olga, soeurs du tzar ; S. A. le prince d'Oldenbourg ; S.A.R. l'infant Don Carlos de Bourbon ; S. A. le prince Georges Yourewsky avaient tenu à assister aux exploits de nos cavaliers. Ils ne furent pas déçus car il y eut du sport, et du beau sport. Outre les gloires des autres concours hippiques, quelques nouveaux habits rouges firent leurs débuts et plusieurs chevaux inédits affrontèrent les épreuves.
GRANDES-DUCHESSES XENIA ET OLGA |
CHARLES DE BOURBON |
Tous, à part une ou deux exceptions ont fait preuve de réelles qualités et d'un dressage parfait. Là où le progrès est le plus sensible c'est dans les sauts d'obstacles. Ce progrès est dû aux concours d'équitation qui ont lieu depuis quelques années ; c'est grâce a eux que le le nombre des habits rouges a augmenté et que nous voyons enfin de nouvelles figures en piste, nous qui étions habitués à retrouver chaque année à chaque concours les mêmes cavaliers sur les mêmes chevaux se disputer et se partager les divers trophées réservés aux vainqueurs.
A Biarritz, une figure connue a paru devant le public. Il s'agit du capitaine Crousse. Mais c'est toujours avec le même plaisir qu'on revoit ce merveilleux officier, recordman du monde (et de loin) du saut en hauteur.
CAPITAINE CROUSSE 1906 |
Il présenta son fameux cheval Conspirateur et lui fit exécuter quelques-uns de ses plus beaux sauts. Le Prix de la Coupe a été gagné par M. J. d'Oriola, sur Miss Fire. Vingt-quatre chevaux le coururent. Le Prix de la Ville de Biarritz, qui avait réuni trente-neuf partants, revint au duc d'Andria, montant Vendéen.
Le tir aux Le tir aux pigeons, qui se donnait au plateau du Phare, remporta le même succès que le Concours hippique. On devait y tirer, en présence du roi d'Espagne, qui, du reste, avait promis de concourir également, la Coupe offerte en son honneur par le Cercle du tir aux pigeons de Madrid. Le souverain espagnol n'est pas venu : au dernier moment, un télégramme prévint le comte O'Brien, président du cercle de Biarritz, et le comte de Valdelagrana, gentilhomme de la Cour, de l'impossibilité où il était de s'absenter, et comme il ne faisait pas savoir en même temps s'il lui serait possible d'assister à une séance ultérieure, la Coupe fut disputée, et, malgré cette absence, la foule élégante fit fête aux concurrents, et surtout au vainqueur, le prince Pignatelli d'Aragon, qui remporta l'épreuve dans un excellent style.
PRINCE PIGNATELLI D'ARAGON |
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