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jeudi 1 mars 2018

PROJET DE CHEMIN DE FER ENTRE PAMPELUNE ET BAYONNE AU PAYS BASQUE EN 1928 (deuxième et dernière partie)

UN PROJET DE CHEMIN DE FER ENTRE LE LABOURD ET LA NAVARRE EN 1928.


Au début du vingtième siècle, les échanges commerciaux et le tourisme se développent, au Pays Basque, Nord et Sud.


TYPES NAVARRAIS
PAYS BASQUE D'ANTAN

Dans un article précédent, je vous ai parlé du projet de chemin de fer, entre Pampelune et 

Bayonne, en 1928.



Voici ce qu'en rapporte La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, dans son édition 

du 2 juillet 1928 :

"...Puis voici venir les toasts. 

Don Javier Arraiza, député provincial, président du Comité de Tourisme, après avoir évoqué la richesse et la beauté des lettres françaises, de l’art français, salue les représentants de la Presse. Leur visite peut avoir une signification profonde et significative. Dans ce Pays Basque espagnol et français, si intimement uni par son histoire, ses traditions, ses coutumes et ses mœurs, si ressemblant par ses beautés naturelles, jaillissent des sources de richesse innombrables. 


MAIRIE BAYONNE -BAIONA 1928
PAYS BASQUE D'ANTAN

C’est à la Presse d’enseigner aux habitants à tirer parti de tous ces trésors naturels par une conception nouvelle et scientifique du tourisme; c’est à elle de donner des directives. La France, qui est la nation touristique par excellence, est en avant du mouvement; dans la Navarre espagnole, à Pampelune, on a la légitime ambition de marcher sur ses traces et de sensibles progrès ont déjà été réalisés. 


Il voudrait qu’un pacte fraternel de réciprocité lie les deux parties du Pays Basque espagnol et français et que d’un et d’autre côté de la frontière on fasse de la propagande pour son voisin.


Unis et fraternels aujourd’hui comme autrefois; en rappelant qu’Henri IV fut roi de France et de Navarre, don Arraiza, dans une langue poétique et imagée, montre l’étroite parenté des monuments, des paysages, de la sentimentalité, des régions basques espagnoles et françaises et souhaite que l’une et l’autre arrivent à assurer également leur progrès naturel. 


Il boit à la prospérité de la France, du Pays Basque, de Bayonne, des journalistes français. 


Mme De La Rüe remercie encore tous ceux qui ont si bien accueilli l’Association de la Presse. Cette visite aura été significative de l’amitié portée aux confrères journalistes de Pampelune, au Pays Basque, à l’Espagne, à son roi, si populaire sur la Côte Basque française où il présida à tant de fêtes, où il fit sa plus belle conquête, car c’est là qu’il célébra ses fiançailles. 


Cette visite peut avoir des conséquences, elle peut démontrer combien sont intimement liés les intérêts vitaux des deux régions. Aujourd’hui comme toujours l’union fait la force; tous les pays offrant des beautés naturelles ont appliqué leurs soins à développer chez eux l’industrie du tourisme. 


Ce qui s’impose au premier chef c’est la conception et la diffusion d’une publicité intelligente et intensive. 


Déjà sur la Côte Basque on a envisagé l’effort collectif de la publicité; la suggestion de don Arraiza d’une publicité en commun pour le Pays Basque franco-espagnol, est à retenir et "a priori" rien ne paraît plus rationnel et plus aisément réalisable qu’un pacte fraternel de réciprocité dans la propagande et la publicité. 


Des régions ont d’autres intérêts communs que les intérêts du tourisme; les intérêts de sentiments, de culture intellectuelle, de "conservation" des coutumes, des traditions; il y a des intérêts commerciaux et industriels dont l’importance ne peut échapper à personne. 


Pour que la pénétration soit complète il faut que les Pyrénées, si facilement franchies ou aplanies par le cœur et l’esprit, le soient aussi par des moyens matériels; les routes des çols sont longues et difficiles; une nouvelle voie plus facile, plus directe, peut être créée; de ceci, le docteur Croste, plus qualifié, plus averti, ayant étudié la question, parlera tout à l’heure.

 

Au nom des journalistes de Bayonne, Mme De La Rüe lève sa coupe à la santé du Roi, à la prospérité de l’Espagne, à la gloire du Pays Basque, à l’avenir de Pampelune, reine et perle de la Navarre, au bonheur des journalistes espagnols et particulièrement des confrères de Pampelune. 


Le docteur Croste prononce un discours qui est une véritable étude sur la création du chemin de fer pouvant relier Bayonne et Pampelune par Urepel et Enqui. 


Nous reviendrons demain sur cet important projet. 


M. Alfred Camdessus, rédacteur en chef du "Courrier", remercie en espagnol ses confrères de Pampelune et tous les organisateurs de cette magnifique réception. 


Don Jovier Arviju, directeur "del Pueblo de Navarro", président de l’Association de la presse, dit avec émotion, dans un excellent français, son affection et son culte pour la France. Ses paroles nous vont droit au cœur et nous émeuvent profondément. 


Un toast prononcé en basque par l’un des convives, un de nos confrères de Pampelune, mit fin aux discours. 


Après quoi, c’est le tour des chansons, et MM. Carlito Oyarzun et Pierre Landrieu sont très particulièrement applaudis. 


On termine par le chant national, le Guernikako Arbola chanté debout par toute l’assistance. 


A la Chambre de Commerce. 


Après le banquet, les membres de la presse de Bayonne, accompagnés de leurs aimables confrères de Pampelune, font, à travers la ville, une intéressante promenade. 


Beaucoup d’entre eux vont visiter le cloître et la cathédrale où l’on remarque, du point de vue architectural et artistique, de véritables richesses. 


A six heures, tout le monde est réuni, à nouveau, dans la salle des délibérations de la Chambre de commerce. M. Javier Arraiza préside, ayant à ses côtés MM. Jenaro Larrache et Antonio Doria. Tous les membres de la Chambre de commerce sont présents. 


Tour à tour, MM. Arraiza et Doria ont dit avec quel vif plaisir ils avaient vu venir à Pampelune et recevaient à la Chambre de commerce les membres de la presse de Bayonne, ville qui a avec Pampelune des intérêts communs et dont la prospérité, d’un côté et de l’autre des Pyrénées, ne manquera pas d'être accrue encore le jour où des communications rapides et aisées relieront les deux régions. Ils ont montré que ces intérêts agricoles, commerciaux et industriels, ont tout à gagner à l’établissement d'une ligne de chemin de fer allant de Pampelune à Saint-Etienne-de-Baïgorry et dont la plus grande partie se trouverait en territoire espagnol. Mais le commerce, l'industrie et l’agriculture n'en profiteraient pas seuls. Le Tourisme, en France, comme en Espagne, y trouverait une raison de plus de s’y développer. 



pamplona antes
STATION D'AUTOBUS PAMPELUNE NAVARRE
PAYS BASQUE D 'ANTAN

Après eux, MM. le Dr Croste, en une véritable conférence et M. Camdessus — parlant tous deux en espagnol — ont parlé de ce chemin de fer et exprimé l’espoir que les initiatives françaises ne feront pas défaut pour réaliser cette œuvre. 


On comprendra que pour cette partie plus spécialement technique nous soyons forcément un peu courts aujourd’hui, mais nous y reviendrons certainement. 


En terminant et pour résumer cette séance, M. Arraiza a préconisé la création d’une grande commission qui aurait pour tâche première d’établir des relations plus étroites entre Bayonne et Pampelune et leurs régions, proposition qui a été unanimement approuvée. 


Un lunch a suivi cette réunion solennelle et, une fois encore, nous nous sommes trouvés devant des tables servies avec somptuosité. Après déjà tant de bonnes choses, nous leur avons fait honneur autant que nous avons pu. 


L'aimable maire de Pampelune aurait désiré fort nous mener voir la sortie des toros — car c’est le 7 de ce mois que vont commencer les fêtes de la Saint-Firmin, qui sont non seulement un événement pour Pampelune, mais encore pour toute une partie de l'Espagne. Malheureusement plusieurs d'entre nous redoutent d’aborder la descente des cols sinueux en montagne dans l’obscurité et voudraient bien arriver de jour à la frontière. Il faut donc décliner avec regret une offre si tentante. 


Et nous pressons le départ. 


Mais beaucoup de nos amis espagnols ne veulent pas nous quitter si vite et trois automobiles dans lesquelles ont pris place le maire, le député provincial, le président de la Chambre de commerce, le secrétaire du Comité du Tourisme, Mlle Larronde, des journalistes et plusieurs autres représentants de Pampelune nous accompagnent jusqu'au col de Velate. Là on se sépare en se promettant de continuer des relations si heureusement commencées. 


Et nous voilà partis tandis que le soir tombe dans la vallée où coule la Bidassoa. Bientôt c’est Béhobie et le passage à la Douane. 




navarra antes
TRAIN A RONCEVEAUX NAVARRE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Puis en vitesse nous traversons Urrugne, Ciboure, Saint-Jean-de-Luz, Guéthary... Nous passons à La Négresse et arrivons à Bayonne, vers onze heures.


Nous venons de vivre une inoubliable journée."


Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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