LE PORT DE PÊCHE DE SAINT-JEAN-DE-LUZ EN 1933.
Depuis plusieurs siècles, il existe à Saint-Jean-de-Luz un port de pêche actif, qui a connu de nombreuses vicissitudes, au cours de l'Histoire.
PORT DE PÊCHE ST JEAN DE LUZ - DONIBANE LOHIZUNE 1933 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que raconta la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, dans son édition du
23 mars 1933:
"Le triste sort de nos Pêcheurs.
Le port de Saint-Jean-de-Luz et la pêche à la sardine.
Les bateaux et engins employés pour cette pêche.
Les marins de Saint-Jean-de-Luz employaient autrefois pour la pêche de la sardine, des bateaux à rames appelés traînières, à avirons, avec un barreur.
TRAINIERE PAYS BASQUE D'ANTAN |
La première chaloupe à vapeur employée pour cette pêche semble avoir été la "Gracieuse", armateurs Lapeyre et Legaralde, en 1886. Elle fut suivie en 1887 du vapeur "Trois-Frères", armateur Pierre Letamendia, et en 1888, de 1’ "Alice-Albert", armateurs Chanut et Letamendia. On sait que le petit vapeur de pêche arriva par la suite à éliminer complètement la traînière et à constituer l’unique armement employé pour la sardine, le thon et l’anchois.
Le filet employé autrefois aussi par nos marins, était la "sarda", filet tournant plus court et de moins de chute que la bolinche. Le marsouin servait alors d’éclaireur et d’indicateur aux pêcheurs de sardines.
Puis vint le filet droit employé concurremment avec un appât composé de rogue mélangée de son et de sable.
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Les marins espagnols de la Côte Basque ayant commencé à se servir de la bolinche, filet tournant très long et de grande chute, nos pêcheurs demandèrent l’autorisation de se servir de ce même engin, alors prohibé chez nous. Un décret du 29 octobre 1923 autorisa la bolinche à titre d’essai pour 1924 et 1925. Ces essais ayant paru probants, la pêche à la bolinche fut déclarée réglementaire pour la Côte Basque seule, par décret du 10 septembre 1925. C’est depuis lors le filet le plus communément employé par nos pêcheurs de sardines. Ils employèrent en même temps comme appât la rogue mélangée de tourteau.
Ces explications préliminaires nous ont paru nécessaires pour rendre plus claires diverses opinions émises par les personnes qui ont bien voulu répondre à notre enquête.
Opinions émises sur la disparition de la sardine :
Il nous a paru intéressant de demander en premier lieu à un vieux marin, ancien matelot de trainière, ayant suivi et pratiqué la pêche à la sardine dans son évolution, quelles causes il assignait à la disparition de la sardine sur nos côtes.
PORT DE PÊCHE ST JEAN DE LUZ - DONIBANE LOHIZUNE 1933 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Il débute en nous affirmant que la sardine se trouvait pendant toute l’année en bancs épais et nombreux sur nos côtes, aussi bien pendant les hivers les plus rudes qu’en été. Il se rappelle de belles pêches effectuées par des froids tels que les mains avaient peine à s’agripper au filet.
Il attribue la rareté ou l’absence de la sardine à deux causes principales : l’emploi de la bolinche comme filet et du tourteau comme appât.
La bolinche a l’inconvénient de ramener les sardines de tout modèle, même les plus petits, qui sont rejetées mortes à la mer, après triage. Il arrive quelquefois, nous dit-il, qu'une moitié seulement du poisson ramené par la bolinche, est conservé parce que de taille suffisante, tandis que l'autre moitié est rejetée à l’eau comme impropre à la vente. A son avis, ces quantités de sardines rendues mortes à la mer constituent des sortes de cimetières marins qui attirent les poissons voraces dont la présence en grand nombre au même endroit, effraie les bancs de sardines. De plus toutes ces sardines de petite taille ainsi sacrifiées sont autant de perdu pour les bancs de sardines à venir.
DEBARQUEMENT DU POISSON PAYS BASQUE D'ANTAN |
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