LA PÊCHE À LA SARDINE EN 1903.
Dès les années 1880, les pêcheurs Bretons connaissent une pénurie de sardines.
PÊCHE A LA SARDINE BRETAGNE EN 1903 |
En 1902 et 1903, en particulier, faute de sardines, c'est une période de misère, en Bretagne.
Les pêcheurs Basques et Bretons font alors des recherches pour de nouveaux moyens de pêche
et des essais de motorisation sont faits à Saint-Jean-de-Luz en 1901.
Voici ce que raconta, sur cette pêche à la sardine, le journal Le Conservateur, dans son édition
du 4 janvier 1903 :
"Pêche de la sardine.
PÊCHE SARDINE BIARRITZ - MIARRITZE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Rien n’est aussi gracieux qu’un bateau de pêche de sardine, avec ses voiles couleur or et ses filets teints en bleu clair. Monté par cinq ou six pêcheurs, il part de grand matin en mer et arrivé à l’endroit ou se fait la pêche, il s’arrête, la proue contre le vent. Les filets sont alors lancés à la mer et, pour faire arriver le poisson le patron, qui se tient sur une petite plate-forme située à l’arrière du bateau jette dans l’eau en avant du filet un appât nommé "rogue" et formé par des œufs fermentés de morue, de hareng, de haddock etc. Très friandes de la rogue les sardines se précipitent dans les mailles du filet et s’accrochent par les ouïes si bien qu’elles ne peuvent ni avancer ni reculer. Quand le filet est bien garni de sardines on le tire, on recueille le poisson et on lance de nouveau le filet à la mer.
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Le succès de la pêche dépend non seulement de la présence du poisson et de l’habileté du pêcheur mais encore et surtout de la qualité de la rogue qui se vend assez cher. Son prix vient-il à augmenter le gain du pêcheur diminue d’autant. Il fut un temps on la pêche de la sardine se faisait avec un appât formé de petites crevettes et d’autres crustacés et mollusques que ramassaient les femmes et les enfants des marins. Mais maintenant la pêche ne se fait qu’avec la rogue qui est fabriquée exclusivement en Norvège.
Quand la pêche est terminée le bateau rentre an port. Le poisson est alors ramassé dans de grands récipients saupoudré de sel et vidé par des femmes qui d’un coup de couteau tranchent la fête et en la tordant d’une façon particulière, enlèvent du même coup les viscères de la sardine. Les sardines vidées et décapitées sont jetées dans un panier, les têtes et les viscères qu'on vend comme engrais, dans un autre.
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Les opérations ultérieures constituent la préparation proprement dite de la sardine.
La France exporte en Amérique pour près de six millions de francs de sardines par an mais cette exportation tend à diminuer avec le développement que l’industrie sardinière a pris depuis quelques années aux Etats-Unis. En 1875, on ne comptait aux Etats-Unis que cinq fabriques de sardine, elles sont aujourd’hui au nombre de 69.
Contrairement aux procédés ci-dessus les pêcheurs de Biarritz ont des grands filets de 50 mètres de long sur 15 à 20 m. de haut formant une grande nappe de mailles, très fortes et très petites dont le haut garni de nombreux lièges, la soutient dans l'eau pendant que le bas garni de plomb la fait se tenir verticalement. Une coulisse allant d’une extrémité à l'autre de la partie basse, en passant dans des anneaux en os, est reliée par un bout à l’embarcation.
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Quand les pêcheurs montés soit dans des embarcations armant dix ou douze avirons et gréées de deux voiles, soit dans de grands canots à vapeur de dix tonneaux environ, aperçoivent ou devinent un banc de sardines ou d’anchois, qui leur est généralement signalé par les marsouins, ils tentent de l’entourer en développant leur filet autour de lui.
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Cette opération faite, ils tirent aussitôt la coulisse d en bas et le filet, formant une grande poche dont la maille ne laisse rien échapper conserve tout le poisson pris qui est embarqué à bord au moyen d’épuisettes.
Ceci se répéta un certain nombre de fois et quand l’embarcation est pleine elle revient au port et hisse un pavillon pour annoncer qu'elle a du poisson à vendre.
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Aussitôt les marchands arrivent avec leurs corbeilles. La traînière accoste, le prix du poisson est débattu et quand on s’entend, le poisson est débarqué et les vendeurs se précipitent dans Biarritz leur corbeille sur la tête pour écouler la marchandise ainsi achetée.
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Le reste du poisson est vendu à d’autres marchands qui aussitôt le vident, le salent et le mettent soit dans des petites boites destinées à Paris soit dans des paniers par douzaines, pour les expédier par voitures aux marchés ou aux fabriques de conserves des environs.
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