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samedi 5 août 2017

L'EAU DE "HARPEKO SAINDUA" À BIDARRAY EN BASSE-NAVARRE AU PAYS BASQUE AUTREFOIS

L'EAU DE "HARPEKO SAINDUA" DE BIDARRAY (Basse-Navarre).

Depuis fort longtemps, on a attribué aux eaux minérales une action physiologique bénéfique, d'où l'utilisation séculaire de certaines d'entre elles.


Au Pays Basque Nord, il existe de nombreuses sources d'eaux minérales, certaines oubliées ou 

inexploitées de nos jours, qui ont pourtant connu leur période prospère.




Dans des articles précédents, je vous ai parlé de la source d'Ahusquy à Aussurucq (Soule), du 


puits salé d'Ugarré à Aincille-Esterençuby,  de l'établissement de bains de Labets-Biscay et de 


la source royale "Contresta" de Bidart, je vous parle aujourd'hui de l'eau de "Harpeko 


Saindua" de Bidarray.



A l’aplomb des falaises de la montagne Artzamendi, s’ouvre dans le roc une caverne ; à 

l’intérieur se dresse une stalagmite qui attire, depuis bien longtemps, de nombreuses 

personnes. 


Cette colonne de calcite se trouve à 352 mètres d’altitude, dans une cavité improprement 

appelée grotte. 




pays basque autrefois grotte basse-navarre
GROTTE HARPEKO SAINDUA BIDARRAY
PAYS BASQUE AUTREFOIS



pays basque autrefois grotte basse-navarre
GROTTE HARPEKO SAINDUA BIDARRAY
PAYS BASQUE AUTREFOIS


La grotte d’Harpeko Saindua renferme une colonne stalagmitique qui se couvre d’eau quand 

on y pose la main. 



J.M. de Barandarian en 1984 (Stèles et rites funéraires au Pays Basque) nous révèle la version 

que lui confia la voisine des lieux en 1938 : une jeune fille s’était perdue dans la montagne, on 

n’a retrouvé que sa chevelure ; pendant des années, de nuit, on entendait des voix. Une fois on 

vit de nuit une lumière qui entrait dans la grotte. 

Les gens s’y rendirent et virent la statue de la “sainte” ; par la suite on n’entendit plus les voix.




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CHEMIN DE FER BIDARRAY
PAYS BASQUE AUTREFOIS


Pour Claude Dandaletche, en 1962 (Note sur quelques cavités rocheuses de la région 

d'Itxassou Bidarray), “il s’agit de la conjonction de plusieurs faits géologiques : dégagement 

d’un abri sous roche au niveau d’une faille longitudinale béante”. 

Malgré quelques recherches, on n'a pas pu déceler l’origine de l’eau qui s’écoule sur la 

stalagmite.



Un article du quotidien Sud-Ouest du 18 mai 1954 précise : “Cette eau provient d’un canal 

souterrain qui prend sa source dans la rivière Ugarana, au sud d’Urdax, et qui traverse des 

gisements de roches radioactives, dont elle s’imprègne”. 

Il déclare que l’eau a révélé une radioactivité évaluée à 32%. 




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BOURG DE BIDARRAY
PAYS BASQUE AUTREFOIS


Pour le professeur Schoeller, en août 1983, il s’agirait tout simplement d’une eau de 

suintement, issue de la condensation de la vapeur ambiante au contact de la stalagmite froide. 



Cette stalagmite, au dire de la légende, serait un corps humain privé de sa tête, sans bras ni 

jambe, transformé (sentsitu) en roche. 



Oxoby, en 1922, dans "Harpeko Saindua" signale par contre que la légende compare cette 

calcite humide au buste d’un homme produisant une sueur froide (gizonaren bizkarra eta hura 

harri bilakatua, bul, bul, bul, izerdi hotz bat zariola). 



pays basque autrefois basse-navarre bourg
BOURG DE BIDARRAY
PAYS BASQUE AUTREFOIS


La stalagmite reçoit diverses appellations : Harpeko Saindua (le saint de la grotte), Bidarraiko 

harpea (la grotte de Bidarray), “le rocher qui sue”, “le saint qui sue”, “la sainte qui pleurait”. 



L’eau qui s’écoule sur la roche guérirait l’eczéma (en basque, on cite negela pour eczéma, mais 

ce mot signifie la teigne !), les érythèmes fessiers et les “croûtes de lait” des enfants, et même 

des yeux malades. 



Nombreuses sont les mères qui portent leurs enfants à cette grotte. 



Le malade se doit de venir sur les lieux : on frotte la pierre avec un mouchoir qui s’imprègne 

de l’eau qui suinte et on l’applique sur la partie malade ; puis on laisse aux abords de la grotte 

le mouchoir qui s’est chargé de la maladie dont on s’est débarrassé. 



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PENSION DE FAMILLE ERRAMOUNDEGUIA BIDARRAY
PAYS BASQUE AUTREFOIS


Dans d’autres cas, on applique directement la partie malade contre la roche et l’on frotte 

(torratu). 



Les témoins précisent que les malades guéris sont tenus de revenir en guise de remerciement ; 

tous les blasphémateurs doivent se méfier sur le chemin du retour : ils peuvent être atteints 

dans les heures qui suivent par le mauvais sort. 



La voisine de cette grotte rapporte plusieurs mésaventures, en particulier celle d’un promeneur 

qui a dit du mal de ce lieu : à son retour, il glisse sur une pierre et se casse la jambe ; devant le 

fait accompli, il doit reconnaître qu’il y a un lien entre ce qu’il a dit et ce qui lui arrive. 



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CIMETIERE BIDARRAY
PAYS BASQUE AUTREFOIS



Des témoins insistent sur la nécessité de revenir sur les lieux pour “remercier” contrairement à 

d’autres pratiques : nous pensons à la source Saint Sébastien d’Arros, utilisée jusqu’en 1970 

environ, pour guérir la coqueluche.



Ici, la personne chargée de ramener l’eau doit respecter d’autres règles précises pour obtenir 

la guérison. 



Le circuit exigeait que l’on passât devant l’église construite par les laminak (être fantastique de 

la mythologie) où il fallait se signer ; arrivé à la source, c’était obligatoirement un homme qui 

devait puiser l’eau ; il confectionnait sur place une croix en bois et la plantait près de la source. 



Muni de son seau, il repassait devant l’église et devait laisser son aumône dans un tronc situé 

sous le porche ; il regagnait le domicile du malade à qui il proposait de boire cette eau 

“curative” ; pour un éventuel rétablissement un seul voyage suffisait. 




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EGLISE BIDARRAY
 PAYS BASQUE AUTREFOIS


Pour le professeur Schoeller le fait que la personne sue suffisamment pour atteindre à pied ce 

site isolé contribuerait à la guérison. 



La grotte de Bidarray conserve toujours sa renommée : des personnes ont recours à cette eau 

pour soigner l’eczéma et non l’allergie. 



La croyance aux vertus curatives de cette stalagmite est très forte encore de nos jours.

Les dévots frottent leur corps ou leurs membres malades avec des linges imbibés de l'eau 

recueillie sur la concrétion. 

Ce traitement serait particulièrement efficace pour les maladies de la peau (eczéma) et des 

yeux. 



Le fait de déposer des linges, vêtements ou ex-voto est lié à la volonté de laisser en ces lieux la 

maladie qui affecte la personne ; cette affection est ainsi matérialisée par l'objet dont elle se 

débarrasse.



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PONT BIDARRAY
PAYS BASQUE AUTREFOIS


Il fut une époque où les jeunes des villages alentour (Itxassou, Erratzu, Arizkun et Amaiur) 

venaient en pèlerinage à Pentecôte et à la Trinité.

Des pièces de bronze du siècle dernier furent trouvées dans l'anfractuosité au dessus de la 

stalagmite. 

De nos jours, une multitude de pièces (francs et pesetas) sont insérées dans les anfractuosités 

des parois de la cavité.



En 1984, l’accès est facilité par l’aménagement d’escaliers, on y remarque des linges et des 

langes laissés par les malades.




(Source : http://www.biusante.parisdescartes.fr/)







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