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samedi 10 juillet 2021

LE PELOTARI CHIQUITO DE CAMBO AU PAYS BASQUE EN 1913

CHIQUITO DE CAMBO EN 1913.


Bernard Joseph Apesteguy, surnommé Chiquito de Cambo, né le 20 mai 1881 à Cambo-les-Bains (Basses-Pyrénées) et mort le 27 décembre 1950 à Saint-Jean-de-Luz (Basses-Pyrénées), est un célèbre joueur de pelote Basque.



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PELOTARI CHIQUITO DE CAMBO
PAYS BASQUE D'ANTAN



Véritable athlète (1,95 mètre pour 90 kilos), il allie souplesse, force et rapidité.



Le fronton des Jeux Olympiques de 1924, à Paris, Quai du Point du Jour, portera son nom. 



Voici ce que rapporta à son sujet le journal Les Annales politiques et littéraires, le 21 septembre 

1913, sous la plume de Adolphe Brisson :



"La pelote Basque.



— Allons voir "Chiquito"! 



Le nom de Chiquito, de Cambo, s'étale sur chaque mur du pays basque. De pompeuses affiches annoncent que Chiquito, de Cambo, champion du monde, se mesurera aujourd'hui avec le "terrible" Eloy, à Saint-Jean-de-Luz. Avant-hier, il avait pour adversaire le "formidable" Tercet. Les Basques usent volontiers de mots truculents et sonores... Plus taciturnes et en apparence moins exubérants que les Provençaux, ils sont tout de même "du Midi". Et puis, le jeu national de la pelote a le privilège de les émouvoir, d'exaspérer leur amour-propre, d'exalter leur orgueil. Chiquito est aussi fier de ses talents que pourrait l'être le plus fameux des ténors. De l'acteur à la mode il possède l'infatuation, l'assurance, la susceptibilité. Il crut mourir de fureur quand il apprit qu'un obscur Chiquito, son cousin, se permettait de lui faire concurrence et osait, lui aussi, s'attribuer le bénéfice du mondial championnat. Mais une telle imposture n'a trompé personne. Il n'existe, dans l'univers, qu'un vrai champion de la pelote, qu'un vrai Chiquito. C'est Chiquito, de Cambo.



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PARTIE DE PELOTE A SAINT-JEAN-DE-LUZ
CHIQUITO DE CAMBO CONTRE ELOY


Comment ne serait-il pas un tantinet glorieux ? Dès l'enfance, il inspirait l'admiration, il était célèbre. A douze ans, il étonnait les pelotaris par sa précision et sa prestesse. A seize ans, il battait, tous les joueurs et, dans un match resté légendaire, il infligeait une humiliante défaite à l'invincible Arrué, le dépouillait de son auréole, héritait de son prestige. Depuis, il est allé de triomphe en triomphe. Il a conquis Paris, les deux Amériques, l'Angleterre en la personne d'Edouard VII, son protecteur, son ami. Les souverains lui offrent des épingles de cravate et les femmes des sourires. Il a dépassé la prime jeunesse. Un commencement d'embonpoint l'alourdit au repos ; un petit coquin de bedon bombe sa chemise. Dans l'action, il retrouve sa légèreté, son agilité, sa rapidité foudroyante ; il incarne le génie, l'âme du jeu ; il en a, d'instinct, le rythme, la force, les grâces. Lorsque, du bout de la chistera, sorte de gouttière en osier étroitement attachée au poignet droit, il saisit la balle au vol, et, pivotant sur lui-même, la lance avec une herculéenne vigueur contre le mur, d'où elle rebondit, sifflante, presque invisible ; quand il la rattrape, la relance, lui fait décrire une majestueuse parabole, ou bien, traîtreusement, la précipite au ras de terre, déconcertant le camp adverse par la hardiesse de l'attaque, jouissant du succès de sa ruse et du désarroi de l'ennemi : alors, un dieu, le dieu de la guerre, est en lui ; une ardeur surhumaine l'anime et le soulève. Il enflamme sa petite armée, l'encourage, la soutient, la guide des yeux, du geste, de la voix, lui jette en patois de ces apostrophes rudes et brèves qui fouettent le sang et décuplent l'énergie ; il pressent les maladresses, répare les fautes, assure la victoire. C'est un chef.



Eloy, moins brillant, moins démonstratif, moins théâtral, oppose à la furia francese de son rival un calme imperturbable, une volonté vigilante et ramassée. L'oeil aux aguets, prêt à bondir, il guette les coups perfides que médite Chiquito ; prompt comme la foudre, il les prévient, les déjoue, cueille la pelote avant qu'elle ait frôlé le sol, preste et subtil, la renvoie. Il a des partisans passionnés, qui goûtent la simplicité, la sobre élégance de sa manière. Malgré tout, il n'arrive point à détrôner le favori. La foule, toujours sensible an panache, acclame les généraux qui font caracoler leur monture...





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CHIQUITO DE CAMBO CONTRE ELOY GAZTELUMENDI 1912
PAYS BASQUE D'ANTAN



Elle aime aussi la belle humeur, la rondeur, la bonhomie... Elle applaudit le troisième personnage important de la pelote, Ferdinand, de Biarritz. Celui-ci n'exécute pas les coups. Il les compte. Et il les chante. Sa voix de stentor souligne, commente, énumère, récapitule les efforts des lutteurs. Entre eux, il demeure impartial ; s'il inclinait vers l'un ou vers l'autre, il sortirait de son rôle. Mais, pour fêter la victoire de Chiquito, il trouve des notes plus caressantes, plus chaudes, plus tendres que pour marquer les progrès d'Eloy. Ainsi éclatent ses préférences.



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FERDINAND COMPTEUR DE POINTS PELOTE BASQUE



"Orai hasterat da partida, yaunac. — C'est maintenant que commence la partie, messieurs. — Hamap eta hamabi, yaunac. — Dix à douze points, messieurs. — Ados, yaunac, ados. — Egalité, messieurs. — Ahi va la novia, yaunac. — Voilà le dernier point, messieurs. »



Ces phrases banales se colorent de mille intentions nuancées. La parole la plus indifférente peut exprimer l'amour... Tout dépend du regard qui la ponctue et de l'accent qu'on y met.



La pelote basque remonte très haut dans le passé. Ceci la rend vénérable. De tout temps, elle fut, pour les deux peuples voisins, un sujet d'émulation. Les chroniqueurs racontent qu'un certain Camio, d'Irun, se voyant à demi vaincu par l'illustre Gascoïna, de Cambo, qui jouait pieds nus, sema des clous sur l'arène afin de blesser et de paralyser son rival. Il se déshonora par cet acte de félonie. Il n'a pas eu d'imitateurs. La courtoisie espagnole, la chevalerie française, président, sans défaillance, à ces nobles jeux, dont vingt générations firent leurs délices. Henri IV y excellait. C'était une des principales récréations de la ville et de la Cour. Dans l'ancien Paris, les paumiers, les raquettiers, les marqueurs formaient une puissante corporation. Ils lui avaient donné pour patronne sainte Barbe, qu'ils fêtaient, une fois l'an, en l'église Saint-André-des-Arts.



Souvent, des danses accompagnent les parties de pelote et y ajoutent le charme d'un spectacle aimable et savant. Les danses basques sont fort compliquées ; elles exigent beaucoup de vivacité. Un vieux livre, qui m'est tombé sous la main, en décrit agréablement les figures et en définit les règles :



"Le jeune homme qui danse le saut basque d'une manière irréprochable doit laisser pendre noblement ses bras sans les balancer d'une manière trop prononcée. Il doit avoir les épaules effacées, le corps droit, la tête légèrement inclinée vers la poitrine, le regard grave et fixé sur le demi-cercle qu'il s'applique toujours à décrire et qu'il lui est défendu d'étendre ou de rompre. Il doit encore soutenir sa danse vive, rapide, tant que dure le chant de la chirola, ou flûte à trois trous, qu'accompagne l'espèce de guitare à six cordes que tient le ménétrier.



Parfois, deux bâtons sont posés en croix, à angle droit, et le danseur exécute d'un angle à l'autre une série de prouesses, luttant de rapidité avec la musique. Si le musicien se tait de fatigue, le danseur saisit d'un bond les deux bâtons, et son triomphe est complet.




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DANSE DES BATONS EN CROIX TARDETS
PAYS BASQUE D'ANTAN



Une des caractéristiques de certaines danses basques est l'isolement de chaque danseur. Dans celles où les deux sexes doivent être réunis, les contacts directs entre les danseurs sont très rares. C'est ainsi que dans l'aurrescu, qui se compose de plusieurs figures se succédant comme celles d'un quadrille, les jeunes gens et les jeunes filles se tiennent, mais par les extrémités d'un mouchoir, sans se toucher avec les doigts."



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DANSE BASQUE : AURRESKU
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voltaire disait des Basques : "C'est un petit peuple qui danse au faîte des Pyrénées." Les Basques continuent de danser. Ils dansent d'une façon voluptueuse et décente, comme dansaient les honnêtes gens avant l'invasion du tango..."



 



(Source : Wikipédia)



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