UNE FABRIQUE DE PERLES À SAINT-JEAN-DE-LUZ EN 1923.
Pendant la période Art déco, le collier de perles nacrées devient l'emblème de la Parisienne et le symbole de l'insouciance des Années folles.
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| SAINT JEAN DE LUZ 1923 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Plusieurs ateliers existent alors en France, dont un à Saint-Jean-de-Luz.
Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans
plusieurs éditions :
- le 13 février 1923 :
"Le nacrage des perles artificielles n’est pas sans danger.
Deux médecins MM. A Léri et Breitel viennent de décrire et d'observer sur deux sujets une polynévrite de cause jusqu'alors inconnue et cette cause intéresse notre région, Saint-Jean-de-Luz, en particulier, où existe une fabrique ce perles artificielles. Cette polynévrite serait due, en effet, à l’emploi du tétrachloréthane pour le nacrage.
La maladie qui se porte principalement sur les muscles interosseux des mains et des pieds se traduit par des fourmillements et de la diminution de la sensibilité des dernières phalanges, de la parésie du voile du palais, des muscles de la paupière et des lèvres, l'abolition des réflexes tendineux et pharyngien.
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LAPURCe que l'on sait encore de la maladie c’est qu'elle commence brusquement et que la guérison est lente. Le toxique ou le poison pénètre dans l'organisme par trois voies différentes : par l'air respiré, la peau, ou le tube digestif avec les aliments souillés par les mains.
Il sera donc bon de prendre certaines précautions, telles que le lavage et le brossage minutieux des mains avant le repas, la couverture des cuves de trempage, le filtrage mécanique.
Avec ces soins prophylactiques et... un peu de chance, les ouvrières travaillant la perle pourront éviter tout ennui."
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- le 17 février 1923 :
"Le Nacrage des Perles.
Nous reproduisons bien volontiers la lettre ci-dessous que nous adresse M. G. A. Dupas, directeur de la Fabrique de perles de Saint-Jean-de-Luz :
"Monsieur le Directeur,
Sous ce titre : "Le Nacrage des Perles artificielles n'est pas sans danger", a paru, dans le numéro du mardi 13 février courant de "La Gazette de Biarritz", un entrefilet qui demande une rectification. Cette rectification a, pour nous, d'autant plus d'importance et nous apparaît d’autant plus urgente que notre fabrique est désignée dans cet entrefilet, dont la forme laisse nettement supposer que les ouvrières de la Fabrique de Perles de Saint-Jean-de-Luz sont quotidiennement exposées à une intoxication possible.
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Nous savons parfaitement et les avantages d'ordre industriel, et les inconvénients d’ordre physiologique du produit incriminé : le tétrachloréthane, ou éthane tétrachloré. Or, malgré les incontestables avantages industriels de ce produit, c’est précisément à cause des inconvénients précités que nous n’avons jamais voulu l'employer. Nous ne l’utilisons ni à Saint-Jean-de-Luz, ni à notre fabrique principale de Courbevoie, où plus de 600 femmes travaillent journellement à la fabrication des perles artificielles. Aussi, nous a-t-il toujours été donné de communiquer à l'Inspection du travail les apaisements que nous n'avons jamais cessé d'avoir quant à l'hygiène qui règne dans nos ateliers et à la santé consécutive du personnel que nous occupons. Au surplus, nous vivons la vie même de ce personnel, et avons-nous un naturel intérêt à le conserver en santé.
Le produit dont ont parlé MM. Leri et Breitel a été, pendant la guerre, utilisé, sans précautions, dans la fabrication de vernis, dont on s'est servi, un peu à la légère, peut-être, pour imperméabiliser ou "doper" les toiles d'aéroplanes. Ses débouchés sont, d'ailleurs, nombreux : Fabrication des vernis et des couleurs, de la laque ; industries du caoutchouc, de résines, du soufre ; extraction de la cocaïne et de la quinine, des huiles et graisses, fabrication de l'émail, nettoyage des peintures, des rouleaux typographiques, des pierres et plaques lithographiques, des clichés, etc...
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Dans la fabrication des perles artificielles, on peut, aussi, l’employer, et l'Inspection du travail, elle-même, prévoit les conditions de cet emploi (consulter, à ce sujet, la note de M. Frois, inspecteur du travail, chargé du contrôle de la première circonscription, à Paris). Avec les simples précautions indiquées par M. Frois, l'utilisation du tétrachloréthane est sans danger. Cependant, pour couper radicalement court à tout accident, nous nous sommes systématiquement opposés, nous le répétons, à l'emploi du tétrachloréthane.
Les produits que nous utilisons sont, à tous les points de vue, absolument sans danger ; et nous ajoutons, du reste, que nous sommes toujours heureux de démontrer sur place ce que nous affirmons. Aussi bien avons-nous souvent des visites d'inspecteurs régionaux et départementaux du travail, de médecins, de chimistes et de techniciens : tous sont unanimes en leurs constatations. Mais, le meilleur critérium est, à notre avis, celui-ci : l'excellent état physique d’ouvrières travaillant depuis , 10 et 15 ans dans nos ateliers de Courbevoie ou de Saint-Jean-de-Luz.
Nous ne doutons, Monsieur le Directeur, que vous n'entendiez parfaitement les raisons pour lesquelles nous avons tenu à rectifier, comme nous le devions, en ce qui nous concerne, l’entrefilet dont ci-dessus question.
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