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jeudi 18 juillet 2019

LES EXCURSIONS AU PAYS BASQUE EN MAI 1914 (première partie)


LES EXCURSIONS AU PAYS BASQUE EN 1914.


Peu de temps avant le début de la Première Guerre mondiale, le Pays Basque commence à devenir une destination touristique prisée.


pays basque autrefois labourd mairie
BAYONNE 1914
PAYS BASQUE D'ANTAN


Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son 

édition du 17 mai 1914 :


"Les excursions au Pays Basque.



Le Pays Basque, une des plus belles contrées de la France pittoresque, est borné au Nord par l’Adour et les Gaves, à l’Est par le Béarn, au Sud, par l'Espagne, et à l’Ouest par l'Océan. De nombreux cours d’eau le sillonnent du Sud au Nord, venant des montagnes qui couvrent son sol et forment ses vallées, si curieuses et si intéressantes à voir. Mais le vrai Pays Basque ne comprend que trois provinces : le Labourd, qui s’étend de la côte à la Nive inférieure ; — la Basse Navarre, comprenant le pays entre la haute Nive et la Bidouze ; — la Vallée de la Soule, formée par la vallée du Saison et la rive droite de la Bidouze. 



Ce sont ces trois régions que nous allons essayer de décrire en les dépeignant tour à tour (suivant trois itinéraires partant de Bayonne), pour en montrer les beautés et en raconter brièvement l’histoire. Heureux si nos descriptions provoquent le désir de visiter ces contrées d’une séduction si profonde et d’un charme si attrayant, avec leurs vallées ombreuses où courent des eaux vives, leurs coteaux où chantent des sources, avec cette mer de Biscaye aux reflets changeants sous le chaud soleil du Midi, et à l’horizon lointain ces grands monts dressant dans l’azur du ciel leurs sommets couronnés de neiges éternelles ! 




Après avoir parcouru Bayonne, admiré les quais et le port, la place de la Liberté, la place d’Armes et le grand bâtiment qui les sépare, abritant, à la fois la mairie et le théâtre, après avoir visité le vieux château, la cathédrale Notre-Dame (XIIIe siècle), la vieille enceinte de Vauban aux glacis ombragés d'ormes séculaires, puis, plus loin, le lycée, l'hospice civil et les vieux murs du château de Marractémoin de grands événements ; après quelques excursions au lac d’Irieu, à Capbreton, à Peyrehorade, en bateau par l’Adour et les Gaves réunis, à Lahonce, à Urcuit, à Saint-Barthelemy et à Guiche, où se voient les ruines du château de Grammont, au-dessus du confluent de la Bidouze — promenades qui ne demandent que quelques journées. — on pourra entreprendre la série d’excursions suivante : 



De Bayonne à Biarritz.


Prenant la route qui quitte Bayonne par les promenades des Allées - Marines, on atteint les plages de l'embouchure de l'Adour, qui arrive entre deux longues jetées. Tout à côté est l'Hippodrome, un des plus beaux de France ; puis on traverse une forêt de pins et, après les cinq villages d’Anglet, on parvient sur la falaise, déjà peuplée de villas, qui domine la plage de la Chambre-d'Amour ; du plateau du Phare, ou aperçoit en même temps que la pointe espagnole du Figuier et le Pic du Midi, Biarritz et sa grande plage à la réputation mondiale. C'est un panorama féérique. L'humble bourgade de pécheurs de 1850 est devenue une ville de 18 000 habitants, où se donnent rendez-vous les touristes de tous les pays. En 1905, 33 953 visiteurs, dont 21 803 Français, 4 122 Espagnols, 3 712 Anglais, 946 Russes et 3 320 de nationalités diverses, ont séjourné à Biarritz. 



pays basque autrefois labourd casino
CASINO BELLEVUE BIARRITZ 1914
PAYS BASQUE D'ANTAN

Nous visiterons la longue terrasse de l'établissement des bains, le Casino, le promontoire où se dresse le Rocher de la Vierge, le Vieux Port à l’usage des baigneurs craintifs, puis la ville avec ses rues affairées et populeuses, ses hôtels, ses magasins et les divertissements de tout genre qu'elle offre aux visiteurs. 



Reprenant la grande route, après le lac Mouriscot, voici les fermes si purement basques de Bidart, l’entrée de la Côte des Basques, la coquette plage de Guéthary aux villas toutes neuves, et une dernière descente nous conduit à St-Jean-de-Luz, au fond d'un golfe défendu par trois grandes digues : Socoa et son énorme tour ronde à l’ouest, Ste-Barbe à l’est et Arta au centre. C’est de ce petit port que, dès 1504, partirent ces hardis marins qui découvrirent Terre-Neuve et le Canada, qui, avec les Bretons et les Normands, firent la pèche de la baleine dans les mers brumeuses du Nord ; c’est dans l’église de St-Jean-de-Luz que, le 9 janvier 1660. fut célébré le mariage de Louis XIV avec Marie-Thérèse. Plus loin, c'est Ciboure, dont les maisons, aux balcons ajourés, s’abritent sous leurs larges auvents, et les villas aux couleurs joyeuses égaient les contours du rivage. 

pays basque autrefois labourd plage
VUE GENERALE DE LA PLAGE ST-JEAN-DE-LUZ 1914
PAYS BASQUE D'ANTAN



De St-Jean-de-Luz, on peut excursionner à Socoa, aux falaises de Ste-Barbe, à la croix d’Archiloa, à la Tour d’Olette et jusqu’à Vera en Espagne. 




Mais continuons notre route vers la frontière. Après le château d'Urtubie, où passa Louis XI, voici Urrugne et son clocher : le cadran de l’horloge porte au-dessous des heures cette lugubre inscription : "Vulnerant omnes, ultima necat". (Toutes blessent, la dernière tue !) Une longue montée conduit à la Croix des Bouquets, où l’on jouit d’un coup d’œil magnifique, et une rapide descente mène au pont de la Bidassoa qui sépare Béhobie de Béhobia, la France de l’Espagne. Au milieu de la rivière est l'île des Faisans, dont l’histoire résume, pendant près de deux siècles, celle de deux grands peuples. C’est là qu’en 1526, François 1er fut échangé contre ses deux fils ; qu’en 1615, deux cortèges royaux se croisèrent, celui d’Isabelle de France, promise de Philippe IV, et celui d’Anne d’Autriche, fiancée de Louis XIII. Quarante ans plus tard, le 7 novembre 1659, Mazarin et don Luis de Haro y signèrent le fameux traité des Pyrénées. 

pays basque autrefois labourd île bidassoa
ÎLE DES FAISANS BEHOBIE 1914
PAYS BASQUE D'ANTAN


Un chemin descendant la rive française conduit à Hendaye : la plage est à 3 kilomètres plus loin, ainsi que le Sanatorium où la Ville de Paris entretient 250 pensionnaires. Passons maintenant sur la rive espagnole et entrons dans la vieille enceinte de Fontarabie, par la porte qui est restée telle que la virent Charles-Quint et Philippe II. Un tramway mènera à Irun."



A suivre...




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