LA BLANCHISSERIE DU LAC MARION À BIARRITZ EN 1900.
C'est en 1899 que M. Saint Martin décide d'établir sa blanchisserie moderne au Lac Marion à Biarritz.
LAC MARION BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN
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Voici ce que rapporta la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz dans trois articles,
dont voici le second publié le 6 janvier 1901, sous la plume de S. Trébucq, après le premier
publié le 28 décembre 1900 :
"(Biarritz et ses environs).
La Blanchisserie du Lac Marion (suite).
Comment opèrent nos blanchisseuses... à la campagne? Vous connaissez le procédé. Elles tordent le linge de toute la force de leurs bras pour en exprimer l’eau jusqu’à la dernière goutte. Il est facile de comprendre que, soumise à ce régime, la lingerie de nos ménagères voit son existence fort abrogée.
A la blanchisserie Marion, les pièces azurées ou épurées sont posées dans trois machines à essorer.
ATELIER ESSORAGE 28 CHATEAUDUN |
Ce sont de grands paniers — semblables à des paniers à salade — en tôle ou en cuivre galvanisé dont les parois sont criblés de trous. Chaque panier, enfermé dans un récipient dit "cuvette" tourne verticalement, avec une vitesse de mille tours à la minute.
La force centrifuge entraîne le linge vers la surface trouée, cette eau s’égoutte (le linge en perd 80 p. 100), tombe dans la cuvette.
Mouchoirs, serviettes, tabliers, etc., maintenus par la force centrifuge, n’ont point bougé de place, n’ont reçu aucun choc.
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Point d’usure, point de mauvais traitement.
Notre joli linge, si blanc, si pur, va recevoir les honneurs de la sécheuse-repasseuse-calendreuse.
Cette superbe machine qui, aujourd’hui encore, vaut 12 000 fr., se compose de deux cylindres de 2 m. 60 de longueur. L’un a 1 m. 60 de hauteur, l’autre 0 m. 90. Ils sont couverts dans toute leur partie d’un feutre épais dont le fonctionnement est activé par huit forts rouleaux qui tiennent toute la largeur des cylindres.
SECHEUSE CHOTEAU 28 BOURGES |
Les cylindres sont chauffés intérieurement à la vapeur ; la température est toujours égale de manière à ne point roussir le linge. Trois ouvrières sont occupées à placer le linge entre le feutre et le grand cylindre. Dans tout son parcours, le linge (inutile de dire qu’il est complètement sec) ne subit aucune pression. En voulez-vous une preuve ?
Examinez ces belles nappes, ces délicates serviettes qui sortent lentement de la machine.
Les broderies, parfois artistiques, qui se remarquent au milieu ou dans un coin, protégées par le feutre, n’ont nullement souffert.
Les cylindres, nous l’avons dit, ont 2 m. 60 de largeur ; les grandes pièces, nappes, draps de lit, peuvent donc s’y étaler complètement et tombent, aussi unies que blanches, entre les mains des ouvrières.
Cette belle machine expédie 2 000 pièces à l’heure ; elle arriverait facilement à un nombre plus élevé ; mais les ouvrières ne pourraient suffire à un tel labeur.
Tout ce linge plat est parfaitement sec au sortir des cylindres; quant aux chemises, pantalons, qui ne sont pas unis, on les fait sécher dehors, si le temps est favorable et, dans le cas contraire, dans de vastes séchoirs chauffés par les générateurs. Ces séchoirs sont munis d’un ventilateur qui entraîne la buée sortant du linge et la chasse au dehors à mesure qu’elle se produit.
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Ici se terminent les opérations du blanchissage concernant le linge des hôtels, des 28 hôtels, clients fidèles de la Blanchisserie Marion.
Occupons-nous maintenant du linge du corps auquel est réservé une machine spéciale, une machine américaine.
L’importance du linge du corps est assez grande pour mériter des opérations distinctes et une machine spéciale.
Cette machine dite "Lessiveuse américaine" est placée dans une pièce contiguë à la la salle du blanchissage du linge du corps. Lessive, savonnage, rinçage, azurage, toutes les phases du blanchissage se déroulent dans cette lessiveuse, dans moins d’une heure, et pour chaque famille.
LESSIVEUSE |
Elle se compose d’une tonne en cuivre percée de trous sur toute sa surface et contenue dans un grand récipient de forme cylindrique aussi, en tôle galvanisée.
Les ouvrières introduisent le linge dans la tonne ; l’eau fraîche, venue des réservoirs extérieurs, coule, abondante, sur le linge sale imbibé de savon, pendant que la tonne tourne avec lenteur, automatiquement, deux tours et demi en avant, deux tours et demi en arrière. Cette première opération, dont le but est d’enlever les malpropretés superficielles, s’appelle essanger.
La tonne est alors arrêtée ; on lâche l’eau sale qui est remplacée par de l’eau propre ; du savon, mêlé d’un peu de Phénix, est jeté dans la tonne que l’on met en marche. En même temps, un robinet à vapeur est ouvert ; la température de l’eau atteint bientôt cent degrés : voilà la lessive.
LESSIVE PHENIX |
LESSIVE PHENIX |
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