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dimanche 11 novembre 2018

UNE ESCADRE DE LA MARINE NATIONALE À BIARRITZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN AOÛT 1906 (première partie)


UNE ESCADRE DE LA MARINE À BIARRITZ EN 1906.


Biarritz, a accueilli à plusieurs reprises la Marine Nationale, au cours de l'histoire, par exemple en 1909 mais surtout en 1906.




ESCADRE MILITAIRE A BIARRITZ 1906
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son 

édition du 25 août 1906 :


"Visite de l'escadre.


Les cuirassés. 



Mardi matin, dès le lever du jour, les observateurs nombreux sur le rivage, virent, au large de Biarritz, trois navires de guerre se diriger vers la côte, puis venir jeter l'ancre à un mille environ du Port des Pêcheurs. 



C’étaient des bâtiments de la 2e division de l’escadre du Nord : le Bouvines (commandant Vincent), portant pavillon de l’amiral Philibert, l’Amiral-Tréhouart (commandant Laurent) et le Henri IV (commandant de Carfort). 



Voici l’état descriptif de ces trois unités de l’escadre : 


Bouvines

Cuirassé garde-côtes à 2 tourelles.

Tonnage : 6 600 tonnes

Equipage : 29 officiers, 343 hommes 

Artillerie : 21 canons 

Machines : 9.000 chevaux 

Vitesse : 17 nœuds 

Prix de revient : 15 000 000 en 1893 

Dimensions : 89 m. et 18 m. 


CUIRASSE BOUVINES



Amiral Tréhouart

Cuirassé garde-côtes à 2 tourelles 

Tonnage : 6.600 tonnes 

Equipage : 20 officiers, 362 hommes 

Artillerie : 26 canons, 2 tubes lance torpilles 

Machines : 9000 chevaux 

Vitesse : 17 nœuds 

Prix de revient : 15 000 000 en 1893 

Dimensions : 89 et 18 mètres 


CUIRASSE AMIRAL TREHOUART






Henri IV.

Cuirassé garde-côtes à 2 tourelles 

Tonnage : 9 000 tonnes 

Equipage : 18 officiers, 461 hommes 

Artillerie : 21 canons 

Machines : 11 500 chevaux 

Vitesse : 17 nœuds 

Prix de revient : 20 000 000 en I899 

Dimensions : 108 et 22 mètres


CUIRASSE HENRI IV



Le reste de l’escadre était allé directement partie à St-Malo, partie à Royan. 



Il était environ huit heures quand les trois cuirassés eurent pris leur mouillage. 



Presqu’aussitôt le vapeur d’Henri Million se dirigeait vers le Bouvines porteur d’un message de M. Forsans, demandant à l'amiral à quelle heure il pourrait recevoir la visite des autorités locales.

 

Conformément à la réponse du chef de la division d’escadre, à 10 heures du matin, le maire de Biarritz, accompagné de ses deux adjoints, MM. le Dr Long-Savignv et Cassiau, le Sous-Préfet de Bayonne, M. Vittini et M. Larribière, remplaçant le Maire de Bayonne retenu à la session du Conseil général, se dirigèrent à leur tour vers le "Bouvines". Là ils furent accueillis avec les honneurs militaires, tandis que la musique des équipages exécutait la "Marseillaise". 




L’entrevue dura assez longtemps et ne tarda pas à revêtir le ton de la cordialité. Le Maire de Biarritz invita l’amiral et les officiers à visiter Biarritz, mit des landaus à leur disposition, les convia à une réception officielle et au bal qui était préparé en leur honneur pour la soirée ; il pria l’amiral de vouloir bien autoriser soixante marins de l’équipage à assister à un dîner offert par la Ville. Ces invitations reçurent le plus cordial accueil. 




Sur la demande de M. Forsans, l'amiral accorda à la Musique de la flotte l’autorisation de descendre à terre et de donner un concert public et décida que le public serait admis à visiter les navires toute la journée de Mardi et la matinée de Mercredi. 




Biarritz en fête.



Quoique l’on n’eut appris qu'au dernier moment la visite de l'escadre, quoique l'on n’ait été fixé d’avance sur aucun des détails intéressants : heure d’arrivée, longueur du séjour, importance numérique du corps d’officiers et des équipages, il y eut de la part de la Municipalité, du Comité des Fêtes, de l’administration des Casinos, de la population tout entière, un tel concours de bonne volonté et de cordial dévouement que la réception de Biarritz a laissé un brillant et ineffaçable souvenir aux officiers et aux marins de l’escadre. 


Dès la veille, Lundi, le Maire de Biarritz avait adressé à la population l’appel suivant :

"Chers concitoyens, 

 

Les officiers et marins de l’Escadre du Nord font à la ville de Biarritz l’honneur de leur visite. 


Vous aurez à coeur de manifester votre joie profonde et patriotique en pavoisant vos maisons et en les illuminant pendant la présence de l’Escadre en face de nos plages. 


Vous reconnaîtrez ainsi la haute marque de sollicitude qui nous est donnée par le gouvernement de la République. 


Et vous montrerez une fois de plus, quel grand cordial accueil, quelle large et belle hospitalité Biarritz sait offrir à ses visiteurs.


Le maire, P. Forsans."


Une retraite aux flambeaux, organisée avec le concours de la troupe et de la Musique du 49e de ligne, avait préludé, pour ainsi dire, aux fêtes du lendemain. 


Puis la Ville s’était pavoisée. Quand officiers et marins descendirent à terre, ce fut à qui leur ferait fête. Et puis, il y eut entre le port et les navires de l’escadre un va-et-vient continu d’embarcations surchargées de visiteurs et de curieux. Rarement on vit circuler une telle foule dans nos rues et sur nos plages. Et le brillant soleil des limpides journées d'été éclairait une mer idéalement calme et belle. La Ville et la mer étaient merveilleuses d'animation, de joie et de beauté. 



Près du Port-Vieux, où la foule se pressait, sans cesse renouvelée, la Musique militaire du 49e donna un concert au kiosque, de 3 à 4 heures. Puis, un autre concert fut donné à la Grande Plage, de 4 h. 1/2 à 6 h. 1/2 par la Musique des Equipages de la flotte et par l’Orchestre municipal. 



A partir de la tombée de la nuit et jusqu'à 9 heures, les navires envoyèrent vers les plages de brillantes et aveuglantes projections lumineuses. tandis que de toutes parts s'allumaient les illuminations. 



Une retraite aux flambeaux, allègre et brillante, conduite par l'automobile pavoisée du Comité des Fêtes, parcourait la ville et venait se terminer en apothéose au rond-point du Casino municipal. 



Les troupes formaient la haie, les clairons sonnant, les tambours battant, les uniformes de gala, les toilettes chatoyantes des dames, les lumières, les girandoles, les drapeaux, le mouvement de la foule immense et la gaîté générale, tout cela formait un spectacle impressionnant. 




La Grande Réception 



Il est un peu plus de 9 heures 1/2 quand l’amiral Philibert apparaît, entouré de son état-major d'officiers de marine en élégant uniforme. L’orchestre Coste exécute la "Marseillaise". Le Sous-Préfet, le Maire, le bureau du Comité des Fêtes font les honneurs des Salons du Casino. Les présentations se font dans la grande rotonde, étincelante sous l’éclat des lumières et de son plafond lumineux, et dont toutes les galeries sont égayées par les toilettes les plus élégamment portées. 



Les officiers de marine fraternisent avec les chefs de l’armée, avec les officiers de réserve, avec les autorités locales. 



Sur l’immense table chargée de coupes, de "douceur" et de cristaux, les coupes se remplissent, le champagne coule à flots. C’est l’heure des toasts.



Le représentant du gouvernement, M. Vittini, sous-préfet de Bayonne, prend le premier la parole. Il le fait en termes choisis, avec cette sincérité d’accent et cette délicatesse qui le caractérisent :



"Amiral, 

S’il est certain que vous pouvez trouver des côtes dont les anses et les rades sont plus hospitalières, il est difficile que vous rencontriez jamais des populations plus heureuses de vous recevoir, de vous témoigner toute leur joie et leur fierté patriotique. 


Au nom des populations basquaises, dont le noble orgueil et la nature généreuse ont été loués par l’éminent écrivain qui vous appartient, et dont vous avez pu voir à l’aube les plages souriantes,


Au nom des marins des ports, unis à leurs camarades de haute mer par un sentiment de profonde et d’intime confraternité, j’ai l’honneur, amiral, de vous adresser le souhait de respectueuse et cordiale bienvenue qui est aujourd'hui dans tous les cœurs.


Et puisque vous voilà pour la première fois dans les eaux françaises après une longue croisière, je suis certain, amiral, de répondre à votre désir en vous demandant de vous joindre à moi, aux municipalités de Biarritz et de Bayonne, au député de l'arrondissement, aux officiers de terre et de mer, aux nombreux fonctionnaires qui nous entourent, pour porter un toast à celui qui synthétise toutes les vertus républicaines, qui réunit toutes les vaillances et toutes les espérances de la nation, à M. A. Fallières, président de la République."




Puis, le Maire de Biarritz, M. Forsans, d'une voix ferme qui porte et qui enlève les applaudissements, prononce le toast suivant : 

"Amiral, Messieurs les Officiers, 

Messieurs, 


C'est avec une joie patriotique que nos populations ont salué la venue dans nos eaux d'une partie de la belle escadre du Nord ; qu'elles ont vu se réaliser les promesses bienveillantes de M. le Ministre de la marine, M. Thomson, et de son prédécesseur M. Camille Pelletan ; qu’elles voient reprendre aujourd'hui la tradition quelque temps oubliée de ces visites qui nous sont chères. 


Vous avez trouvé un nouveau Biarritz, une station plus grande, plus prospère, plus brillante et plus accueillante que jamais, et nous espérons que, malgré la brièveté de votre séjour, vous en emporterez un souvenir agréable. 


Pour nous, le regret que nous éprouvons d'avoir trop peu de temps l'honneur de vous compter parmi nos hôtes sera adouci par l'espoir de vous retrouver fidèles et plus nombreux aux prochaines années. 


Au nom de tous ses concitoyens, le maire de Biarritz est heureux, ce soir, de vous exprimer les sentiments d’admiration et de cordialité de nos populations, et il vous prie, amiral, de vouloir bien être auprès de M. le Ministre de la marine l’interprète de notre reconnaissant dévouement. 


Pour finir, permettez-moi, amiral, de porter votre santé, celle des officiers qui vous entourent, celle des équipages dont la belle tenue et la discipline font honneur à leurs chefs. 


Je bois a la marine française, à l'armée qui fraternise avec nous et est si brillamment représentée ici, et c’est de tout cœur que j'associe dans une même acclamation la marine, l'armée et la République !"



Dans un article prochain, je publierai la seconde partie de cet article.

 



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