FRONTON ET FOYER BASQUE À PARIS EN 1924.
En 1924, la Fédération Française de Pelote Basque est créée.
AFFICHE DE LA FEDERATION FRANCAISE DE PELOTE BASQUE PAYS BASQUE D'ANTAN |
La Fédération décide de créer à Paris un complexe sportif dédié à la pelote, avec fronton,
restaurant, mais aussi un foyer pour que les Basques puissent conserver, loin de chez eux, leur
langue et leurs traditions.
Voici ce que rapporta la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, dans son édition
du 21 septembre 1924 :
"Les Basques à Paris.
La Fédération Française de Pelote Basque. — Le Fronton de Paris. Le Foyer Basque.
Les Jeux Olympiques de 1924 ont permis à la Pelote Basque, de conquérir définitivement et triomphalement droit de cité à Paris. Encore que leurs dates n'aient pu toujours être choisies au mieux de leurs intérêts, des parties ont été jouées qui groupèrent, sur les gradins du nouveau Fronton parisien, des foules importantes de curieux et surtout d'amateurs ou jeu euskarien. Bien des fervents du sport apprécient aujourd'hui la Pelote qu’ils ne connaissaient pas naguère. Ils ont étudié son jeu, en ont suivi les démonstrations publiques, en goûtent la saveur et les bienfaits. Aucun autre jeu de plein air, en effet, ne peut se vanter d’être meilleur pour la jeunesse et pour l’âge mur. Il développe harmonieusement les muscles en formation et aide au développement des organes essentiels, chez l’enfant et le jeune homme ; il conserve à l’homme fait, sa souplesse et entretient efficacement chez lui, les fonctions si importantes du poumon, du cœur, de la peau et du rein. Pour tous, il est un bienfait rare, car il constitue en outre, un exercice cérébral de premier ordre. Comme le disait si parfaitement, à Saint-Jean-de-Luz, M. le Colonel Joly : "Le jeu de pelote développe merveilleusement les qualités de souplesse, de vitesse, de résistance et de sang-froid ; il nécessite d’autre part, un coup d'œil et une rapidité d’exécution de tout premier ordre. Enfin, il donne le sens de la responsabilité et de la discipline, développant ainsi, en même temps, la force, la grâce et l'esprit". Il était donc de toute justice que ceux qui, en France, s’occupent du Sport, du développement et de l'amélioration de la race, de l'avenir physique de notre jeunesse, connussent la pelote et la missent au rang qu’elle doit occuper. C’est fait ; et on peut dire que le plus grand mérite en revient à la Fédération Française de Pelote Basque.
Je ne veux pas écrire aujourd’hui l’histoire de ce groupe de basques qui, avec tant d’intelligence, d’énergie, de méthode et de dévouement, est en train de rendre à l’antique jeu national euskarien, sa vie ardente et bienfaisante de jadis. L’entreprise n’était pas sans difficultés ni besoin. Dans bien des villages, les frontons avaient disparu ou tombaient en ruines ; les enfants et jeunes gens ne pouvaient plus s’exercer efficacement ; le service militaire, l’émigration avaient arrêté en plein développement bien des futurs champions ; les secrets des jeux anciens semblaient ne devoir être gardés qu’en quelques points des provinces espagnoles ; les professionnels, désireux de plaire à la clientèle étrangère ignorante, ne jouaient plus, en effet que le blaid nouveau et oubliaient le limpio, la pala, le rebot ; certains joueurs un peu découragés, d’autres tentés par l’appât de gains considérables, s’en allaient vers ce qui paraissait devoir être le jeu de l’avenir sur la Côte Basque : tennis, paume, golf. La vieille âme basque a réagi. La F. F. P. B. s’est fondée. Elle a sauvé la pelote pour le plus grand bien et le plus grand agrément de tous, grâce à une aide discrète, mais opiniâtre, méthodique et désintéressée.
Nous en reparlerons plus tard. Bornons nous, pour le moment, à noter rapidement les résultats obtenus à Paris où la Pelote est maintenant jouée à la satisfaction de la colonie basque si nombreuse dans la capitale.
La Fédération a obtenu, pour soixante ans, de la ville de Paris, une importante concession de terrain au Point-du-Jour, et cela pour un minime loyer qui en fait, en réalité, un superbe cadeau. C’est là qu’a été construit le Fronton de Paris, avec ses tribunes et dépendances, par les deux distingués architectes : MM. Joseph Hiriart, de Ciboure, et J. Soupre, de Bayonne.
LE POINT DU JOUR A PARIS |
En réalité, l’ensemble des travaux n’est pas terminé. Le mur du fronton et les tribunes de gauche sont édifiés ; mais celles de droite n’ont pu être prêtes pour cet été ; on va continuer à y travailler. Outre de larges gradins, elles comprendront une belle terrasse de cinq mètres, servant de promenoir et sur laquelle des tables pourront être installées. Au centre, s’élèvera un petit pavillon comportant un salon d’honneur dans lequel des plaques de marbre conserveront les noms des donateurs ayant contribué pour une somme de 3 000 francs, à l’édification de l’ensemble des bâtiments. Dans ce salon encore sera conservé le Livre d’Or contenant les noms des bienfaiteurs plus modestes de cette grande œuvre basque. C’est enfin devant lui que s’ouvrira la tribune officielle.
Au-dessous de la terrasse, sera aménagé un restaurant basque, conçu, meublé et servi à la manière du pays euskarien, et dans lequel, pour des prix abordables, pourront prendre leurs repas tous les pelotaris de passage à Paris. C’est là aussi que se trouveront : la coopérative d’achat fournissant, à prix de revient, aux joueurs, tout ce qui leur est nécessaire ; les douches ; une salle de massage ; un poste de secours ; quelques chambres destinées aux pelotaris en séjour dans la capitale. De tout cela, les plans sont faits et les travaux en cours. Au point de vue financier, ce sont les recettes provenant des parties jouées, du restaurant, ainsi que les subventions de l’Etat qui couvrirent les frais ; et puis comme disent les vieux basques, Dieu y pourvoira.
JEAN YBARNEGARAY PRESIDENT DE LA F.F.P.B. PAYS BASQUE D'ANTAN |
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