L'INAUGURATION DU PETIT SÉMINAIRE À USTARITZ EN 1926.
Après la confiscation des biens du clergé en 1906, le collège fut transféré à l'abbaye de Belloc, de 1907 à 1926.
INAUGURATION PETIT SEMINAIRE USTARITZ 1926 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Devant quitter Belloc, Mgr Gieure, l'évêque de Bayonne annonça sa décision de construire un
nouveau séminaire à Ustaritz, dont la première pierre fut posée le 21 avril 1924.
Ensuite la construction dura environ deux ans et la rentrée put se faire en octobre 1926, même
si le Séminaire n'était pas complètement terminé.
Voici ce que rapporta la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son édition
du 30 septembre 1926, au sujet de l'inauguration officielle du Petit Séminaire, sous la signature
de R. Cazal :
"Sur la Colline d’Ustaritz. L’Inauguration du Petit Séminaire. A la cérémonie et au banquet, aux côtés de Mgr Gieure, évêque de Bayonne, avait pris place une assistance considérable.
(De notre envoyée spéciale).
Ustaritz, 29 Septembre.
L’inauguration du Petit Séminaire a été un événement qui a dépassé les limites de la région ; il a été favorisé par un temps merveilleux et la solennité a été grandiose et impressionnante.
Avant huit heures du matin la gare était envahie par une foule immense. Aucune disposition particulière n’avait été prise ; cependant, en dépit des ennuis d’une longue attente aux guichets où les files se chiffraient par centaines et par centaines d’unités, il n’y eut ni désordre, ni cohue ; cela tenait, sans doute, à la "qualité" des voyageurs, parmi lesquels nous ayons noté, au milieu d'un nombreux clergé, des figures bayonnaises bien connues.
A Ustaritz, la ville est en fête sous un radieux soleil ; là-bas, sur sa colline, le nouveau Séminaire reçoit toute la lumière et semble irradier...
Dès qu’on arrive sur la large terrasse qui s’étend devant l’édifice, un cri d’admiration jaillit spontanément devant le panorama merveilleux. Toute la vallée de la Nive se déploie sous nos yeux, la rivière dessine ses boucles, étincelle, et les molles collines qui bornent l'horizon, sont riches de leurs lignes et de leurs couleurs qui changent d’ailleurs avec l’heure qui passe.
En attendant la cérémonie, sous la conduite de M. l'abbé Lamarque qui veut bien nous servir de guide, nous jetons partout un rapide coup d’œil et nous sommes émerveillés. Ici les dernières formules ont été employées et sagement appliquées. Ce séminaire, cette école de la plus ancienne tradition, est établi sur les plans les plus modernes. Il donne l’impression de "luxe" d’un palace, et cela grâce à l'harmonie des proportions, à l’ordre, à la méthode, à l'intelligence des "appropriations". Partout de la lumière, de l'air, de vastes couloirs, de larges galeries. Les couleurs sont fraîches, gaies, choisies ; elles font "riche ". De superbes verrières allègent les façades qu'elles ennoblissent.
Mais d'essayer de décrire aujourd'hui cette "œuvre" considérable, due à MM. Joseph Hiriart et à ses collaborateurs MM. Tribou et Beau, dépasserait les limites d’un article. Nous comptons d’ailleurs y revenir bientôt, tout spécialement. Signalons cependant l’effort unanime consenti par tous les "ouvriers" de cette grande œuvre : architectes, entrepreneurs, ouvriers spécialisés, manœuvres, qui se sont relayés jour et nuit, par équipes, pour être prêts à l’heure promise, et rendons leur hommage.
1924 CONSTRUCTION PETIT SEMINAIRE USTARITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
M. l’abbé Blazy organise la journée, avec une autorité, un allant irrésistibles ; il est partout à la fois, voit tout et veille à tout.
Le représentant de la Gazette, toujours bien accueilli, a la faveur d’une place choisie d’où il pourra tout voir et tout entendre.
La messe pontificale sera célébrée sur la grande terrasse intérieure. Un autel a été élevé, il est garni de tentures pourpres aux crépines d'or ainsi que le balcon supérieur d’où Mgr Gieure s’adressera tout à l'heure à la foule. Cette décoration est l’œuvre de notre compatriote M. Jules Perret.
1924 CONSTRUCTION PETIT SEMINAIRE USTARITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
La messe est célébrée par Mgr Légasse, évêque de Périgueux, qui est un Basque, ancien élève de Larressore où il fut aussi professeur... Bien des titres pour justifier l’honneur de chanter la première messe dans le "nouveau Larressore". Il est assisté de trois chanoines, du Chapitre de la Cathédrale, MM. les abbés Saurel, Adéma, Larrouy.
Nous remarquons la présence de Mgr Dibildos, de Mgr Garat ; de M. le chanoine Urtasun, secrétaire de Mgr de Périgueux ; des Supérieurs de Bellocq et de Saint-Louis de Gonzague ; de tous les chanoines du Chapitre ; d’un innombrable clergé. Tous les curés du Pays Basque sont ici, et il en est venu de la Chalosse et du Béarn, et d'Espagne aussi. A l’harmonium, M. l’abbé Lohiague, professeur au Grand Séminaire.
Parmi les civils, citons : MM. Ybarnégaray, député des Basses-Pyrénées ; Dr Goyenetche et Dr Camino, Conseilllers généraux ; le Dr Camino, d'Hendaye ; M. Souberbielle, maire d’Ustaritz, et de nombreux conseillers municipaux ; le Dr Durisbourg, MM. de Vasserot, Taburet d’Anjou de la Garenne, Joseph Broussain, Lagrollet, Ferdinand Hirigoyen, Dr Durruty, d'Hendaye, Soulange-Bodin, Carlos Petit, Diesse, Personnaz, Sala ; Hiriart, père de l'architecte ; Joseph Hiriart, Beau, Laborde, de St-Martin d’Arossa, Lauvray, Oudin, Gellos, de Briscous ; Dr Barbasse, Louis Légasse, Jean Légasse, Etcheverry, Novion, Iribarne, Dotézac, de Croiseuil, Decorps, Louis Dassance, de Gorostarzu, Dr Pambrun, Mimiague, Reboul, de Saint-Jean-de-Luz, Larbaigt, Haulon, etc., etc...
La messe est chantée par une Schola de séminaristes.
Mgr Gieure prononce une vibrante allocution. Il rappelle le départ des Congrégations, la confiscation des biens de l’Eglise et il constate que vingt ans après, l’Eglise toujours forte et vivante, a affirmé ses droits et rétabli ses positions. "Un autre grand Séminaire s’élève à côté de celui qui nous fut volé et qui demeure comme un monument de honte accusatrice. Larressore, ce souvenir sacré en un jour, nous a été volé, mais voici qu'un autre Larressore s'est dressé qui le remplace."
Et pourquoi ces résultats ? Parce que forte de sa morale et de sa vérité infaillible, immuable et éternelle, l’Eglise soutiendra toutes les attaques et en sera toujours triomphante, par ce que pendant les jours d’épreuves si elle est abandonnée des mauvais et des médiocres, elle exalte les bons, les meilleurs, jusqu’à l’héroïsme. Sa cause est grande, surnaturelle, elle suscite tous les sacrifices.
Mgr. Gieure remercie tous ceux qui l’ont aidé dans son œuvre de relèvement, de réorganisation ; il remercie tous les donateurs. Il leur affirme que leur geste leur sera compté. "Mihi fecistis" leur dira le Seigneur, et il ajoutera : "Venez au pays de mon Père."
1924 CONSTRUCTION PETIT SEMINAIRE USTARITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
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