L'ORIGINE DU CHISTERA.
Le chistera fait partie des spécialités de la pelote Basque depuis de très nombreuses années.
FABRICANT DE CHISTERAS ASCAIN PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, dans son
édition du 22 octobre 1929 :
"Pelote Basque. L’Origine du Chistera.
M. Hubert Morand, dans le "Journal des Débats", en citant le livre de M. l’abbé Blazy, conte comment il fut "inventé" à Saint-Pée-sur-Nivelle.
Quand le joueur de pelote ne joue pas a mains nues, il se sert du chistera, sorte de gouttière courbe en tresse d’osier, au bout de laquelle est fixée une poche en cuir souple où il introduit sa main droite. A quelle époque et comment le chistera a-t-il été inventé ? M. l’abbé Blazy, curé-doyen d'Ustaritz (Basses-Pyrénées), nous l’apprend dans le livre qu'il publie chez Pialloux, à Bayonne, sur la Pelote Basque. Il est vice-président de la Fédération française de pelote basque, et son livre est considéré par les connaisseurs comme le bréviaire du pelotari.
LIVRE LA PELOTE BASQUE DE L'ABBE BLAZY PAYS BASQUE D'ANTAN |
Jusqu'au milieu du siècle dernier, nous dit l’abbé Blazy, les pelotaris se servaient d’un gant de cuir ; mais ces gants coûtaient fort cher — une vingtaine de francs, — et comme on avait tendance à les allonger afin de cueillir la balle à plus grande distance, ils devenaient trop lourds pour les bras des jeunes gens et des enfants. "Ceux-ci, toujours ingénieux, vont chercher à tourner la difficulté et à trouver le moyen économique qui leur permettra de se livrer au sport national pour lequel ils ont une passion innée. Et, chose curieuse, c'est à la campagne, où les enfants prennent leurs ébats au grand air et dans l'espace libre, que cet esprit inventif va s'exercer en recourant aux moyens les plus primitifs et qui sont a la portée de leurs mains."
Les petits Basques de la vallée de la Nive essaient d’abord de se servir d’une grossière raquette formée de trois branches sortant de la même tige et réunies par un grossier réseau de ficelle. Ceux de la vallée de la Nivelle prennent de vieux tamis à grain ou à farine, enlèvent la toile métallique du fond et scient les cerceaux de bois en deux ou trois morceaux, ce qui leur donne une sorte de palette en bois légère, assez longue et incurvée. Mais cet instrument tait incommode et d’un maniement peu sûr : il fallait trouver autre chose.
CHIQUITO DE CAMBO AJUSTANT SON CHISTERA PAYS BASQUE D'ANTAN |
L’abbé Blazv a pu recueillir à ce sujet le témoignage d’un ancien garde forestier de Saint-Pée-sur-Nivelle, nommé Ganich Halsouet, qui lui a raconté ceci :
En 1857, il y avait, à Saint-Pée, un garçon de treize ans, nommé jean Dithurbide, qui venait jouer à la pelote avec des camarades, les jours de mauvais temps, dans la maison du père Ganich Halsouet, où il trouvait une grande salle très commode pour ce jeu. Le grand-père de Ganich fabriquait de ces paniers ovales en bois tressé dans les quels on porte des fruits et des lég mes, et qu’on appelle chisteras. Un jour, Jean Dithurbide, en ayant trouvé un dans la salle de jeu, s’en servit deux ou trois fois pour envoyer la pelote contre le mur, et aussitôt l’idée lui vint qu’il serait possible de faire avec des baguettes de bois des paniers en forme de gants. Il se mit donc à fabriquer des paniers de ce genre pour lui et ses camarades, pendant qu’il gardait les vaches dans les prés. Il en fabriqua et en vendit pendant un an, puis il quitta Saint-Pée pour aller dans un autre village apprendre le métier de forgeron.
PARTIE DE CHISTERA A SAINT JEAN DE LUZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Après son départ, d'autres habitants de Saint-Pée suivirent son exemple, et peu de temps après un douanier réussissait à rendre les chisteras tout à fait semblables aux gants de cuir. Quelques grands pelotaris en firent alors l’essai, et, en 1862, le nouvel instrument de jeu parut officiellement dans une mémorable partie, à Espelette, où il procura une victoire facile et retentissante à ses partisans.
PARTIE DE CHISTERA PAYS BASQUE D'ANTAN |
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