LE CHÂTEAU DE HAÏTZE À USTARITZ.
Incendié en 1523 lors du siège de l'armée espagnole de Philibert de Chalons, l'actuel château de Haïtze remonte au 17ème siècle.
 |
| CHÂTEAU DE HAÏTZE USTARITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Planté au milieu d’une chênaie et orienté plein sud, le bâtiment possède des contrevents peints
en rouge foncé rappelant ainsi les colombages et les boiseries des maisons basques.
Voici ce que rapporta la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, dans son édition du
6 octobre 1930 :
"Le Château de Haïtze.
Le domaine de Haïtze évoque bien des souvenirs se rattachant à l’histoire du pays de Labourd. Dès l’époque la plus reculée, lorsque les habitants se donnèrent une organisation politique qui devait durer des siècles, c’est dans le bois de chênes qui couronnait les coteaux dominant Ustaritz que se tinrent les assemblées du Bilçar.
 |
| VUE GENERALE USTARITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Le mobilier était fourni par la Nature : un simple rocher comme siège pour le président ; un autre servant de table pour le secrétaire, et c’était tout. Autour d’eux se groupaient les députés, à l’ombre d’épaisses frondaisons, appuyés à des chênes séculaires et discutant gravement les questions intéressant leurs paroisses.
Plus tard, ces réunions se tinrent dans l’ancien château de Lamothe et le bois resta inoccupé jusqu’au jour où il vit s’élever un château auquel succéda, dans la suite, celui que l’on peut encore apercevoir de nos jours.
Ce domaine fut le berceau d’une ancienne famille, les Haïtze, qui apparaissent à une époque bien troublée. L’un d’eux, Sanz, était évêque de Bayonne au treizième siècle, alors que le roi d’Angleterre cherchait à rendre effective son autorité sur le Labourd déchiré par les factions. Mais il se heurtait à la résistance des féodaux labourdins que plusieurs siècles d’indépendance presque complète avaient déshabitués de l’obéissance.
 |
| VUE GENERALE USTARITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
La situation se compliquait des rivalités entre Bayonnais et Basques. Le rôle de l’évêque, dont l’autorité s’étendait à tous, était des plus difficiles, et Sanz de Haïtze eut un épiscopat plutôt agité. De son vivant, la seigneurie passa aux Sault, par suite du mariage, en 1249, de l’unique héritière, Marie, avec un seigneur de Sault de Hasparren.
Cent cinquante ans plus tard, en 1401, se produisait un changement semblable en faveur de Pierre Martinez de Lahet, bailli de Labourd, appartenant à une ancienne famille noble de Sare. Suivant l’usage, Pierre Martinez prit le titre de seigneur de Haïtze, et il donna un certain lustre à la maison.
 |
| BOURG USTARITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
C’était l’époque où les troubles sévissaient plus violents que jamais à Bayonne et se répercutaient sur les populations labourdines, parmi les quelles se commettaient les pires désordres. Pour remédier à cet état de choses, Auger de Haïtze proposa la création d’ "armandads", confréries de volontaires ayant pour but de mettre un terme aux brigandages et assassinats. Cette nouvelle institution, qui devait rendre les plus grands services au pays, fut approuvée par le duc de Lancastre, gouverneur de l’Aquitaine, et ratifiée par le roi Henri IV, le 23 mars 1400.
Un des premiers actes d'Auger, nanti de cette autorisation, fut de faire cesser les troubles de Bayonne. Aidé de ses parents et amis et des membres de la faction qui représentait le parti du roi, il attira hors de la ville, un grand nombre des séditieux, les fit prisonniers, et, par ce coup de main, réussit à rétablir l’autorité royale. Cependant cette affaire fut sans doute exposée au roi sous un jour défavorable pour le bailli, car le roi le destitua, comme coupable de rébellion. Mais, mieux renseigné, après les protestations de l’intéressé, il accorda à Auger, dans les termes les plus honorables, des lettres de pardon, le rétablissant dans sa charge, le 14 mars 1401.
 |
| HIRIBERIA USTARITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
En 1413, le successeur d’Henri IV, Henri V, le nomma bailli de Labenne et de Capbreton. Il l’était encore en 1438, quand il mourut et il fut remplacé par son fils Pierre qui lui succéda aussi comme seigneur de Haïtze. Mais Pierre ne continua pas les traditions de loyalisme de son père, et il donna des preuves de ses mauvaises dispositions dans les circonstances suivantes.
Il y avait à Bayonne un riche bourgeois, Jacmes de Lesbay, qui avait été gouverneur de la ville, de 1428 à 1429, et auquel Pierre en voulait beaucoup parce que, au cours d’une émeute. Il avait tué un de ses parents. Par mesure de vengeance, il se posa en ennemi devant Bayonne, le 13 octobre 1435, avec une multitude de partisans et de complices, détruisant les moulins, frappant et blessant les hommes liges du roi et brûlant les environs. Puis, il entra par escalade dans la ville, s’en rendit maître, tua Jacmes de Lesbay, quoique le roi l’eût pris sous sa sauvegarde et protection, ainsi qu’un grand nombre de ses partisans. Les Bayonnais vinrent à bout de ce forcené, mais le roi le déclara rebelle et décida de le chasser de son emploi comme "fou et malfaiteur notoire".
 |
| MAISON BASQUE USTARITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
En dehors de ces événements on n’en trouve guère dans l’histoire du pays où il soit parlé des Haïze. Cela s’explique par le fait qu’ils ont surtout vécu à Bayonne où ils possédaient une maison dans la rue Saint-André ou des Jacobins, et où ils occupèrent diverses situations en vue.
En 1614, Elisabeth de Haïtze, veuve, concourut à la fondation d’une congrégation d’Ursulines. Elle hébergea chez elle quatre de ces religieuses en attendant qu’elles aient pu construire leur couvent. Quelque temps après, Louise de Haïtze entra elle-même en religion et, dix ans plus tard, elle se fixa à Saint-Jean-de-Luz pour y fonder un couvent du même ordre.
 |
| LA NIVE USTARITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Il y avait alors à Bayonne, un Haïtze avocat dont il est parlé à l'occasion de l’arrivée d’un nouvel évêque, Mgr Fouquet, le 11 novembre 1639. Il est mentionné comme figurant dans le cortège officiel en robe et bonnet, précédé des huissiers et sergents.
Plusieurs ont été militaires et magistrats pendant les deux siècles qui ont précédé la Révolution. En 1689, Laurent était en Roussillon, faisant campagne et, en 1700, on le trouve au régiment d’Anjou, comme capitaine, tandis que deux de ses frères sont sous les drapeaux, l’un près du roi, l’autre dans la marine royale.
 |
| DEBARCADERE USTARITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Un de ses petits-fils, Bernard, capitaine au régiment de Picardie, lieutenant-colonel du régiment de Labourd et chevalier de Saint-Louis, eut, de son mariage avec une demoiselle de Roll-Montpellier, deux fils.
L’aîné, délégué de la noblesse en 1789, signa, à Ustaritz, le cahier des griefs ainsi que la circulaire demandant l’abolition des privilèges et invitant le peuple à l’union. Il émigra un peu plus tard et mourut sans postérité.
 |
| CHÂTEAU DE HAÏTZE USTARITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire