L'INCENDIE DE LA VILLA EUGÉNIE À BIARRITZ EN 1903.
Ce superbe édifice est établi dans et autour de l'ancienne résidence impériale de Napoléon III et Eugénie de Montijo, construite en 1854-1855 dans le style Louis XII en brique et pierre.
INCENDIE HÔTEL DU PALAIS BIARRITZ 1 FEVRIER 1903 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Dénommée Villa Eugénie, elle garde ce nom jusqu'en 1881, date à laquelle elle est
transformée en hôtel-casino sous le nom de "Palais Biarritz".
Il est repris en 1892 et prend alors le nom d'"Hôtel du Palais".
Incendié en février 1903, il est rebâti et augmenté sur les murs de l'ancienne villa par Edouard
Niermans qui en fait un superbe hôtel de luxe.
Voici ce que rapporta le journal Les Annales Politiques et Littéraires, dans son édition du 8
février 1903 :
"La villa Eugénie est détruite.
Que de souvenirs éveille cette luxueuse habitation dans l'esprit des vieux Parisiens ! Elle s'élevait à Biarritz, mais elle était célèbre sur les boulevards.
Dès 1854, l'impératrice avait le désir bien naturel de se rapprocher de l'Espagne et elle avait passé, avec l'empereur, un mois entier au château du duc de Gramont, au pied des Pyrénées.
C'est pendant ce séjour que l'empereur acheta un terrain à Biarritz, et fit commencer la construction de la villa, dont il voulait faire hommage à l'impératrice.
On sait que la villa était située au bord de la mer, à l'extrémité de la plage des Fous, près de la falaise que dominent le phare et la villa de la marquise de Nadaillac.
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Construite en briques et pierres, sur les rochers, sa terrasse dominait le flot à une hauteur de quelques mètres, et sa façade s'étendait sur une largeur de quarante mètres. En retour vers les terres, deux ailes s'avançaient, formant la cour d'honneur.
Le parc n'a jamais été qu'un jardin anglais, avec de belles pelouses et de beaux massifs de fleurs ; mais les arbres étaient rares, le pin maritime résistant seul au terrain sablonneux et aux vents de mer.
On entrait, par la cour d'honneur, dans le vestibule central, où le grand escalier se développait à droite. A gauche, la salle des Cent-Gardes ; en face, l'entrée du petit salon, qui formait le centre de la façade sur la mer.
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A gauche de ce petit salon, un immense salon orné de tapisseries des Gobelins et, plus loin, la grande salle à manger, à l'angle gauche de la façade. A droite du petit salon, le cabinet de travail de l'empereur, sa chambre, communiquant par un couloir avec son cabinet de toilette, sur la cour. Puis, la salle de bains de l'impératrice et sa chambre, formant l'angle droit de la façade.
En arrière, dans l'aile droite, le cabinet de toilette de l'impératrice, le cabinet de travail du prince impérial et des chambres de service.
RUINES HÔTEL DU PALAIS BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Dans l'aile gauche on avait installé, faisant suite à la salle à manger, une chapelle orthodoxe, pour la colonie russe, souvent nombreuse à Biarritz. On sait que les grands-ducs y vont presque tous les ans.
Au premier étage, le prince impérial avait sa chambre au-dessus de la chambre de l'impératrice, et la chambre de la duchesse d'Albe, abandonnée depuis sa mort, était à l'autre angle, au-dessus de la salle à manger.
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Les autres pièces, en tout soixante-dix chambres, étaient occupées par la suite de l'empereur et de l'impératrice : dames du palais, aides de camp, chambellans et écuyers.
L'empereur et l'impératrice passaient le mois de septembre à Biarritz, le plus beau mois de l'année dans cet admirable pays. La vie y était des plus simples et des plus familiales. L'impératrice y recevait volontiers ses anciens amis d'Espagne et ne manquait jamais d'aller faire une excursion sur le territoire espagnol, jusqu'à Passages ou Saint-Sébastien. L'empereur l'accompagnait presque toujours, et c'était l'Aigle qui servait à ces promenades par mer.
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Une fois, l'impératrice et le prince impérial étaient seuls; ils faillirent périr.
Voulant descendre à terre à Saint-Jean-de-Luz, alors qu'il faisait déjà nuit, et que la mer était forte, l'officier qui tenait la barre du canot ne reconnut pas l'entrée du port et dirigea l'embarcation sur les rochers de Ciboure. Un matelot du pays, voyant le danger, ne dit pas un mot, et, simplement, sans hésitation, il se jeta à l'eau, à l'avant de la barque, pour amortir le choc sur les rochers.
Il eut la poitrine écrasée.
En souvenir de ce péril et de ce dévouement, l'impératrice fit placer, dans l'église de Saint-Jean-de-Luz, un bateau minuscule en ex-voto, qui se balance encore dans la grande nef de bois peint, et elle fit élever à ses frais, jusqu'en 1870, le fils du matelot."
(Source : WIKIPEDIA)
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