"IL N'Y A PLUS DE RÉPUBLIQUE BASQUE"
Après l'occupation par les franquistes de Bilbao le 19 juin 1937, l'Armée Basque se rend le 26 août 1937 aux Italiens.
PRISONNIERS PLAZA DE TOROS SANTANDER 1937 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que rapporta le journal Le Petit Journal, dans son édition du 27 août 1937, sous la
signature de Pierre Apesteguy (scénariste et écrivain français, né dans les Basses-Pyrénées en
1912) :
"Il n'y a plus de République Basque !
La victoire de Santander vient de fermer un douloureux chapitre de l'histoire du grand peuple basque. Des deux côtés des Pyrénées, cette population riche, belle et heureuse, unie par la langue, les moeurs et la religion, formait le bloc uni de sept provinces, sans souci profond de frontières.
Les Sept-Un (Zazpiak-Bat) constituaient une nation à part dans un cadre unique. La France, avec les provinces de la Soule, de la Basse-Navarre et du Labourd ; l'Espagne, avec celles de Guipuzcoa, de Viscaye, de Navarre et d'Alava, n'empêchaient nullement le peuple basque de jouir d'une autonomie de fait. Dans les montagnes euskariennes, tout est basque d'abord. Et le curé du village n'aurait pas l'autorité désirable s'il ne pouvait faire le prêche en langue basque.
ZAZPIAK BAT PAYS BASQUE D'ANTAN |
Comme toutes les races remontant à la plus haute antiquité, la nôtre est fière de son passé, de son histoire, de ses légendes. Fière de savoir que Jules César avait jugé de meilleure politique de conclure avec elle un traité d'alliance ; fière d'avoir été la race invaincue par Charlemagne (la Chanson de Roland, celle du vainqueur, existe en basque ; elle s'appelle le Chant d'Altabiscar) ; fière parce que d'illustres savants ont fait remonter son origine aux Atlantes.
ROLAND A RONCEVAUX PAYS BASQUE D'ANTAN |
Isolés dans leur, orgueil ancestral, les Basques menaient une existence patriarcale. L'autorité du père, le droit d'aînesse, la pérennité du foyer, la conservation de la terre, le jeu de pelote et, par-dessus tout la Foi du Christ, telles étaient les tendances, les plaisirs et les vertus qui leur étaient transmises de génération en génération, depuis les temps les plus reculés.
Ainsi, les Basques de France et d'Espagne, élevés dans la poésie de leurs coutumes et de leurs paysages, paisibles et heureux de leur sort, se contentaient de vivre dans le sentiment de leur unité, chantant en commun leur hymne, Guernikako Arbola, dédié à l'arbre de Guernica, symbole de la liberté, planté, dit la légende, par Dieu lui-même, cet arbre que, par un miracle du ciel, l'incendie des rouges a épargné !
CHANT GUERNIKAKO ARBOLA PAYS BASQUE D'ANTAN |
On conçoit facilement le dangereux parti que des bergers aventureux pouvaient tirer de ces âmes conscientes d'elles-mêmes en faisant miroiter à leurs yeux le prisme idéal de l'indépendance !
Les provinces espagnoles, et en particulier la Vizcaye, "noyautées" par des meneurs à la solde de Moscou, implantés à cause des centres miniers et métallurgiques de Bilbao et d'Eibar, ont connu une fois de plus les horreurs de la guerre civile ; une fois de plus, le sang basque a coulé.
AFFICHE OFENSIVA PARA EUZKADI 1937 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Le 1er octobre 1938, les Cortès de Madrid, jugeant la partie perdue, ont fait vibrer la corde sensible en offrant à Bilbao l'autonomie impossible. La ficelle était pourtant grossière : les Basques n'ont pas voulu la voir. L'impulsion des races primitives les a dominés. Le 15 décembre, la République d'Euzkadi était proclamée. Et la folie de ce rêve irréalisable nous a contraint à assister à l'alliance monstrueuse des Soviets avec la Tradition, de la croyance en Dieu avec l'anarchie.
AFFICHE MILICES FERROVIAIRES 1936 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Franco, soyez-en sûrs, se montrera généreux envers les vaincus. Ils ont trouvé en eux-mêmes la plus terrible punition qui soit : ils ont vu leurs enfants déportés, leurs prêtres assassinés, Guernica, la ville sainte, brûlée !
GUERNICA 1937 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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