LES SALINES AUTOUR DE BAYONNE EN 1933.
De nombreuses salines ont existé, en Labourd, autour de Bayonne.
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque,
le 20 novembre 1933, sous la plume de Georges Vié :
"Les Salines à Bayonne.
Dans notre région même, le sel est exploité, surtout à Briscous, Urcuit, Villefranque et Mouguerre.
En dehors du gîte de sel gemme très important qui existe dans notre sous-sol local, des sources salées de débits variables ont été mises à profit par l’industrie.
Ces sorties naturelles constituent un des nombreux groupements de sources minérales des Pyrénées, où une proportion élevée de sel gemme se trouve associée au bore.
On prétend même que ces sources seraient en relation avec l'existence d un véritable fleuve d'eau salée coulant de Salies-de-Béarn vers l'océan et qui passerait même sous le camp Saint-Léon à Bayonne.
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Partout, le sel se trouve au contact des marnes bariolées du trias supérieur avec ophite.
La couche de sel n'est pas régulière, ni comme allure, ni comme puissance.
A Urcuit, un forage a recoupé la couche sur une épaisseur totale de près de 160 mètres à la profondeur de 250 mètres. La base de la couche de sel est ainsi à 410 m mètres de la surface.
Un deuxième forage, situé à moins de deux cents mètres du précédent, n’a pas rencontré la formation salifère. C’est un des aléas de ce genre de recherches et d'exploitation par sondages.
Les forages sont établis avec des diamètres relativement importants (jusqu'à 300 millimètres). Ils sont tubés de bout en bout jusqu’à la couche de sel.
Lorsque celle-ci est atteinte, on injecte dans le trou de sonde de l'eau douce sous une pression qui peut atteindre 7 à 8 kilogs. L'eau douce se sature au contact du sel qu'elle dissout. Dans la couche de sel gemme, il se forme une poche de plus en plus grande à mesure que s'opère la dissolution de la masse solide. L’eau salée, plus ou moins saturée, remonte dans la colonne du forage sous l'influence de la pression. De la surface, elle suit une canalisation souterraine en fonte qui la conduit aux usines de Mouguerre. L'une d’elles, qui se borne à la concentration des eaux salées et à la fabrication du sel, appartient à la Société Marcheville-Daguin. L'autre, la plus importante, est exploitée par la Société d'Etudes et de Produits Chimiques (Recherches et Entreprises Basques). Cette dernière, dite Soudière de Mouguerre, fabrique la soude caustique et le carbonate de soude par déplacement à la chaux.
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La saline de Mouguerre (Marcheville Daguin) est alimentée par la concession d'Harretchia. Elle a produit, en 1931, près de 6 000 tonnes de sel raffiné.
La concession d’Eyharzia, appartenant au même groupement, est actuellement inexploitée.
Les exploitations de Briscous ont produit la même année 6 320 tonnes de sel raffiné. La soudière a reçu pendant cette période 26 000 tonnes de sel en dissolution. L'exploitation d'Urcuit avait parallèlement produit 6 140 tonnes de sel raffiné et envoyé à la soudière près de 23 000 tonnes de sel en dissolution.
Il reste encore à citer la mine de sel gemme de Brindos, commune d'Anglet exploitée par la Société Civile des Mines de Brindos, filiale de Marcheville-Daguin La production est passée de 1 700 tonnes en 1926 à 723 tonnes en 1928 et à 400 tonnes en 1931.
Le Pays Basque produit donc une quantité très importante de sel et de sous-produits de cette industrie. Il satisfait en partie aux besoins nationaux pour la consommation domestique. Mais il est vendu aussi des sels égrugés par la grande industrie chimique, la tannerie et l'agriculture.
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