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mercredi 2 juin 2021

LES PAROISSES DU PAYS BASQUE NORD PENDANT LA RÉVOLUTION FRANÇAISE : ASCAIN BIDART ET BIRIATOU EN LABOURD (deuxième partie)

 

LES PAROISSES BASQUES PENDANT LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.


Pendant la Révolution française, le Pays Basque Nord, avec sa frontière avec l'Espagne a connu de nombreux combats et a souffert avec la déportation de milliers d'habitants en 1794.



pays basque autrefois paroisses
LIVRE LES PAROISSES DU PAYS BASQUE
PENDANT LA PERIODE REVOLUTIONNAIRE

DE L'ABBE PIERRE HARISTOY TOME II



Voici ce que publia à ce sujet l'Abbé Haristoy, Curé de Ciboure, en 1899 :



"1797



11 mars. Enlèvement des registres de la commune d’Ascain par le citoyen Duronea, de St-Pée, par ordre, dit-il, du représentant du peuple Pinet, aîné. (Aveu du citoyen D.)



22 septembre. Jean Detchepare, natif d’Ainhoa, prêtre déporté en vertu du décret du 26 août 1792, rentré sur le territoire de la république, est obligé de reprendre le chemin de l’exil après avoir donné déclaration de son départ devant la municipalité.


Item. Demande de Marianne Rivière, exilée en Espagne, pour être mise en possession des biens confisqués de Bernard Rivère, ex-curé d’Ascain, prêtre déporté (pétition accordée).


Item. Célébration de la fête de la fondation de la république ; toutes les autorités, réunies à l’heure de midi au pied de l’arbre de la liberté, la célèbrent par des discours, chants patriotiques suivis de cris de Vive la république ! etc. Vu le mauvais temps les danses n’ont pas eu lieu. (Grand dommage ! !)



23 septembre. Déclaration de Dominique Dornaletche affirmant que devant la plus cruelle persécution et les dangers les plus imminents, il se retira en Espagne le 9 novembre 1793 ; qu’après un an et demi il rentra au pays, mais qu’il dut le quitter pour se soumettre à la loi, laissant sa femme et ses enfants sous la sauvegarde de l’administration.



30 décembre. Fêtes décadaires ; faute de cloches, rassemblement des autorités civiles et douanières, au son du tambour, tambourins, flûte ; le cortège se rend à l’église : là, discours, annonce des lois, terminés par des chants patriotiques retour dans le même ordre sur la place publique où ont eu lieu les danses.



1798.


20 mars. Fête de la souveraineté du peuple : musique de tambourin, tambourine et de flûte, chants patriotiques à la gloire et la puissance de la grande nation : Discours, adresse faite aux magistrats (avec traduction en basque) par le citoyen le plus âgé et à ce choisi ; réponse du principal magistrat, insertion des discours au procès-verbal ; le tout devant l’église. L’après-midi, vu "le temps impétueux", on danse dans la maison commune.


10 avril. Pétition de la famille d’Emmanuele Dornaletche, relative à la rentrée de son père en fuite... il est nécessaire au canton "à raison de son talent dans la chirurgie".


3 Juillet. Pétition de la même pour lever le séquestre sur les biens de la maison de Lelietchipia... La pétitionnaire et ses sœurs furent comprises dans l'internat... Par suite de la perte de ses titres pendant la guerre, elle ne peut produire aucun dossier. Ladite levée est accordée. Autre pétition de la même pour la rentrée de son père dans la patrie (accordée).


20 octobre. Réclamation de la commune de Sare relative à la cloche de l’église enlevée par N. de St-Pée au commencement de la guerre contre l’Espagne, quand ses habitants furent mis en réclusion dans les églises. Ladite cloche n’a pas été utilisée pour le service de la république... elle existe. L’agent municipal est chargé de la réclamer ou de la faire payer sous les peines du droit.


16 Novembre. Marie Duhalde, femme Martin Pagès d’Ascain, demande la levée du séquestre mis sur ses biens consistant dans la maison Duhalde d’Ascain, de Souy (?) d’Arbonne, de trois autres à Bayonne, d’une autre à St-Jean-de-Luz (avec meubles, outils aratoires, troupeaux, etc.), la 1/2 du moulin de Behereco-Errota, la maison Paristenea, la maison et portion des biens de Lissaritz à Urrugne ; biens séquestrés depuis la sortie de son mari. La levée est ordonnée par l'administration centrale, le 10 juillet 1799, moyen nant production des titres et paiement de certains droits.


15 Juillet. Pétition de Pierre Lahetjusan et de Marie Etcheto relative à la partition des biens séquestrés raison de l’inscription de Dominique Lahetjusan, leur fils, sur la liste des émigrés. On n’y trouve plus de meubles, attendu qu’ils ont été volés et détruits pendant l’internat des habitants de Sare.



BIDART, en basque Bidarte, est mentionné au XIIe s. dans le f° 14 du cartulaire de Bayonne. Dans les collations du diocèse, à la date de 1755, il figure sous le nom de Beata Maria de Bidart. Le curé aidé par un vicaire était à la nomination de l’évêque. Ses revenus consistaient dans les dîmes de quelques maisons et les prémices évaluées 1150 l. plus le casuel et les offrandes s'élevant ensemble à 250 l. En tenant compte de la charge du vicaire (200 l.) le revenu net était de 1 200 l. — La population en 1650 était de 160 feux ; en 1718, 1160 hab. ; et en 1820, 629.


pays basque autrefois blason
BLASON DE LA VILLE DE BIDART
PAYS BASQUE D'ANTAN



Il y avait trois chapelles : celles de St-Joseph, de Ste-Madeleine et d’Urrune : celle-ci restaurée de nos jours est un but de pèlerinage en vogue. Le lendemain de la Pentecôte, il s’y fait une belle procession.



Revenus de la Fabrique 307 l. — 38 obits d’un rapport annuel de 333 l. — Prébendes : celles de Deidarienea (fondée le 17 août 1635) ; de Deviral (?) N. ; de Pitrenea 29 l. ; — de Bourrouns Hiriart N. ; de Hirigoyen N. ; de Ste -Marie N. ; de Pierre Gascoiñarenea (14 mars 1707) 37 l. 13 s. 8 d.; — de Contesta aliàs Daguerre (30 décembre 1665) 10 l. ; — de Larrepunte (15 septembre 1671) 10 1.



Les registres paroissiaux nous révèlent de 1644 à 1790 les noms de Hirigoyty, Daguerre, Ste-Marie, Bordagaray, Hirigoïs, Villeneuve, Mocoçain, Laforcade, Hiriart, Planthion, Etcheverry, Duhalde, Duronea, Lehetchipy, Etcheverry, Baratciart, Belsussarry, Duhart, Salaberry, Darrigol, et Gastambide, prêtres.



Des prêtres originaires de la paroisse, on connaît Martin d’Etcheverry, né vers 1642 ; — Salvat Hirigoyen, né vers 1658 ; — Jean Heuty, né vers 1670 ; — Pierre d’Hirigoyen, né à la même époque ; Michel Lacau, né en 1677, directrice des religieuses Ursulines à St-Jean-de-Luz ; —

 Pierre Hiriart, né à Arbonne vers 1683 ; curé à Bidart en 1713 ; célèbre par ses doctrines et son entêtement janséniste, décédé en 1755.



A la Révolution, nous trouvons à la tête de la paroisse Martin de Hiriart, né à St-Pée, de Pre H. et de Marie Duhart. Il avait été ordonné à Paris où il fit ses études théologiques. Prêtre aussi zélé qu’érudit, il ne voulut ni publier le mandement de Sanadon ni prêter le serment constitutionnel. Il fut imité par ses vicaires Jean Gastambide, de Jatxou, croyons-nous, décédé curé de Mouguerre en 1835, et Jean Elissalde, de Larressore peut-être. — Faute de remplaçants, les trois dignes ecclésiastiques figurent dans l’état du nouveau clergé du district d’Ustaritz, au mois d’avril 1792, mais non dans celui du même mois de l’année suivante. Fidèles à leur conscience, ils franchirent la frontière. Nous croyons que l’abbé de Hiriart mourut en exil, car nous ne le trouvons plus sur les registres du clergé basque. La Révolution enleva de l’église de Bidart : 1 croix d’argent doré (10 m 4°). 1 encensoir pesant 5 m 11°, 1 paix avec sa navette 3° 12d etc.



A l’ouverture des églises, Bidart et Guéthary réunis eurent pour curé Martin Darrigol.



BIRIATOU, en basque Biriatu, ancienne annexe de la paroisse de Zubernoa est mentionné en 1552 dans la charte de Navarre (E. 426) sous le nom de Biriato. — A la Révolution, était vicaire de cette annexe Laurent Irouleguy, né de Bernard I. et de Catherine Elizagaray, dans la maison de ce nom à Gamarthe, et ordonné le 22 février 1777. Il figure dans l’état du nouveau clergé du district d’Ustaritz au mois d’avril 1792, mais non dans celui du même mois de l’année suivante ; ce qui démontre qu’il fut du nombre des prêtres fidèles. La Révolution vola de l’église de Biriatou 1 croix d'argent pesant 6 m 2° 12 d. etc. . A l’ouverture du culte, la cure de l’annexe, érigée en paroisse fut confiée à Jean-Bte Darrigol.



pays basque autrefois blason
BLASON DE LA VILLE DE BIRIATOU
PAYS BASQUE D'ANTAN



ZUBERNOA. — L’origine de ce prieuré-paroisse paraît devoir remonter à un gentilhomme de ce nom ou à sa famille. J. Balasque cite G. de Zubernoa, conseiller intime de Bertrand vicomte de Bayonne (1137 à 1170). Le cartulaire de Bayonne (f° 9) mentionne cette paroisse au XIIe s. sous le nom de Zubernie, et la charte de Labourd (E. 420) sous celui de Zoubornoua en 1581. L’hôpital de ce nom est mentionné dans les archives de l’Empire (J. 807, n° 12) à la date de 1581. L’érudit archiviste de la Gironde, Jean-Auguste Brutails donne un document du 13 juin 1357, où il est dit que dans "l’hospital de Sant-Jayme (Saint-Jacques) cerca Fontarabie como en Sant-Jolian de Luyx" eut lieu une montre (revue) des troupes partant pour la Normandie en 1357. Il s’agit ici de l’hôpital dit de Santiago de Zubernoa ; nom qui reste encore au quartier. On sait que cet édifice était pour les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle. Entre Béhobie et Hendaye, il indique le point de la route de Bayonne à St-Sébastien, comme les prieurés de Souraïde et Urdach indiquent celui de Bayonne à Pampelune. (Dans le document cité par M. Brutails, il est fait mention des seigneurs de Gramont, d’Ozta (Hozta) de Luxe, de Mauléon, etc.).



L’hôpital de Santiago devint un prieuré-paroisse à une époque que nous ne saurions préciser. Il dépendait de l'abbaye d’Arthous (diocèse de Dax). La maison prieuriale, avec jardin, l’église avec cimetière, un moulin Errota-zilho (aujourd’hui disparu), des terres cultes et incultes s’étendant de la gare actuelle de Hendaye au territoire d’Urrugne et de Biriatou formaient son vaste domaine sis sur la rive droite de la Bidassoa. L’ile des Faisans ou de la Conférence, appelée jusqu’à 1659 l’île de l’hôpital, faisait partie de ce domaine. La maison prieuriale appelée Prieurenea subsiste encore et elle est habitée par la famille Durruty qui en est propritaire. L’église, démolie le 23 avril 1793, lors de l’invasion espagnole dirigée par le général Ventura Caro, a disparu. L'emplacement de son cimetière est encore indiqué par une croix de bois. Les autres dépendances, vendues pendant la Révolution, sont devenues propriété de la commune de Hendaye et de divers particuliers.



pays basque autrefois île faisans
ÎLE DES FAISANS BEHOBIE
PAYS BASQUE D'ANTAN



L’église de Santiago (St-Jacques) de Zubernoa avait deux chapelles dédiées à la Sainte Croix et à St-Bernard. En 1766, la paroisse comptait 400 communiants. Son territoire s’étendait des bords de la Bidassoa, par les hauteurs du château d’Iranda, en laissant à droite la petite ville de Hendaye, jusqu’au quartier du château de M. Antoine d’Abbadie. Dans ce quartier, sur le bord de l’Océan, et sur une petite éminence s’élevait la chapelle de Ste-Anne, dont on reconnaît encore quelques vestiges. D'origine maritime, elle fut longtemps vénérée par les marins du lieu, surtout au temps des brillantes pêches de la baleine et de la morue. Au quartier sud-est de Zubernoa s’est formée la petite paroisse de Béhobie, dont l’église fut, longtemps une chapelle de secours. Zubernoa en très grande partie est aujourd'hui uni à la commune et paroisse de Hendaye.



Les revenus de la cure de Zubernoa-Biriatou, au XVIIIe s., casuel et offrande compris, étaient de 1 727 l. ; charge d’un vicaire 200 l. plus les réparations d’un moulin, net 1 550. — Fabrique, 130 l. de revenu annuel : 11 obits rapportant 90 l.



Les registres paroissiaux de 1662 à 1790 nous fournissent les noms de Duverger, d’Aragorry, Barnetche, d’Etcherry, Camou, Harriet, Dithurbide, Oxabide, Curutchague, Hirigoyen, Laster, Lorda, Teillary, Binos, Gorostiague, d’Arrigol et Irouleguy. — Arnaud de Harriet, né à Larressore vers 1658, servit la paroisse de Zubernoa pendant 35 ans. Une note insérée dans le registre de l'évêché par Mgr de Lavieuxville nous apprend qu’il prêcha 36 avents et carêmes avec le plus grand succès. C’était, ajoute le saint prélat, un bien bon homme. — Jean Barnetche, né à Sare en 1696, fut vicaire de Biriatou pendant dix ans ; démissionnaire, il devint ermite de Larrune (à la chapelle de la Rhune) : il fut remplacé par Jean Etcheverry d’Arbonne. — Pre Dithurbide, né à Villefranque vers 1783, qui fut de l’ordre des Prémontrés.



En 1783, il occupait encore son poste : il fut remplacé par Jean-Baptiste d’Arrigol ou Darrigol transféré cette année de Béhaune (voir Lahonce). Ce dernier avec son vicaire nommé plus haut fut confesseur de la foi. Ils émigrèrent fin 1792 en Espagne. Après le concordat, l’église ou la paroisse de Zubernoa fut unie à celle de Hendaye."



A suivre...




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