LE THÉÂTRE DE BAYONNE DEPUIS 1842.
L'Hôtel de Ville - Théâtre fut construit sur pilotis par l'ingénieur Nicolas Vionnois et inauguré en 1842.
BAYONNE VUE DU THEATRE 1900 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que raconta à ce sujet la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 7
janvier 1942 :
"Les cent ans du Théâtre de Bayonne.
Le 15 janvier prochain, le Théâtre de Bayonne aura cent ans. Un bel âge, comme on dit, même pour un théâtre. Arrêtons-nous à cet anniversaire. Il convient de le célébrer.
THEÂTRE BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Sept ans avant, en 1835, le colonel Vaissot avait présenté un projet de démolition de l’ancienne salle de spectacles assez ruineuse, et l’édification d’un vaste monument abritant les services municipaux, les douanes et le théâtre. Un an après, la Ville contracta un emprunt de cinq cent mille francs, une somme pour l’époque.
L’année suivante, le 1er mai 1837, M. Martin, ministre des Travaux publics ; M. Harispe, commandant la Place ; M. le Roy, préfet des Basses-Pyrénées ; M. Henaut, sous-préfet de Bayonne ; M. Balasque, maire ; M. Philippe Viennois, architecte, et plusieurs membres du Conseil municipal présidaient la cérémonie de la pose de la première pierre.
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Cinq ans après, les travaux étaient terminés.
Le 15 janvier, Louis-Philippe étant dans la douzième année de son règne, le théâtre, dirigé par M. Saint-Ange, était inauguré avec "La Juive", alors dans sa verte jeunesse, puisque l’opéra d’Halevy et Scribe avait vu pour la première fois les feux de la rampe de l’Académie Royale de Musique de Paris seulement sept ans auparavant.
Un beau théâtre, en vérité qu’avaient là les Bayonnais : vaste, heureusement proportionné, avec sa coupole où s'ébattaient des figures allégoriques aux frais coloris, ses premières galeries, richement décorées d'amours folâtrant, dont les mille lumières du grand lustre caressaient les nudités roses de leur or diffus.
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Cependant, le premier enthousiasme passé, M. Chemillon, l'architecte, ne fut pas à l'abri des critiques. On lui chercha noise sur des détails. Les clients du balcon lui reprochaient de ne pas y avoir prévu assez de places. Ceux du poulailler se plaignaient du lustre qui les gênaient.
Quoi qu’il en soit, les trois représentations de "La Juive", et celles qui suivirent, avec "Le Barbier de Séville", "La Muette de Portici", "La Pie voleuse", "Le Domino noir", "La dame blanche", "Lucie de Lammermoor" et le vieux mélo "La grâce de Dieu" et les autres pièces, attirèrent une telle foule que ce furent les queues, les cohues, les bousculades. A telle enseigne qu'il fallut poster à l’entrée deux soldats du guet pour veiller à ce que la foule se maintienne sagement sur deux rangs.
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Ah ! bonnes gens du temps du roi bourgeois, vous n'étiez pas toujours aussi bourgeoisement sages que nous l’ont rapporté Daumier et Henri Monnier.
Il faut convenir cependant que l’esprit de Joseph Prudhomme eut l’occasion de se manifester à propos de l’inauguration du théâtre. En effet, des notables drapés : dans la dignité de leur redingote, le cou engoncé dans leur haut col entouré de leur triple cravate, prenaient des airs indignés pour expliquer gravement que la situation du nouveau théâtre constituait un cas vivement répréhensible, car il n’était pas convenable que la Maison de Ville fut installée dans le même bâtiment que le théâtre : ce voisinage des magistrats municipaux, des demoiselles de comédie et des comédiens portait atteinte à la dignité dont ces messieurs ne pouvaient se départir sans compromettre celle de la charge dont ils étaient investis.
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