LES BLESSÉS À BIARRITZ EN SEPTEMBRE EN 1914.
Durant la première Guerre mondiale, à Biarritz, une moyenne de 1 500 à 2 000 blessés seront soignés chaque jour.
Voici ce que rapporta la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans plusieurs
éditions :
- le 9 septembre 1914 :
"Appel urgent.
Un nombre considérable de blessés va arriver à Biarritz. Il faut les loger, les coucher, les soigner. Toute la sollicitude et tous les dévouements, on les trouvera à Biarritz.
Mais les lits vont manquer.
Que tous ceux qui peuvent fournir un ou plusieurs lits (avec literie) veuillent bien le faire savoir d’urgence soit à la Mairie soit au bureau de la "Gazette" (17, rue Duler, Téléph. 1.30). L’heure est venue pour ceux qui sont loin du théâtre de l’affreuse guerre, de faire tous les sacrifices et d’apporter un concours plein d’abnégation."
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"Le Maire chez le Ministre.
M. Forsans, sénateur, maire de Biarritz, est parti ce matin en automobile pour Bordeaux, où il sera reçu en audience à 4 heures de l’après-midi par M. Malvy, Ministre de l’Intérieur.
Direction des Ambulances.
Par décision en date du 6 Septembre 1914, M. Portes, médecin-major de 1re classe, a été désigné pour organiser le service médical du groupe de Biarritz.
En conséquence de cette décision, toutes les communications ayant trait à l’hospitalisation des blessés militaires, à leur transport, aux soins à leur donner, etc-..., et qui étaient jusqu’ici adressées au Maire, devront désormais être adressées à M. le médecin-major, chef du service médical."
- le 19 septembre 1914 :
"Une lettre de maire de Biarritz.
Nous lisons dans l'"Echo de Paris" du 17 Septembre :
Nous recevons, à propos d’un écho concernant l’hospitalisation des blessés à Biarritz, une lettre de M. Forsans, sénateur et maire de Biarritz. Nous sommes heureux que certaines difficultés, dont nous nous étions fait l’écho, soient aplanies et que la ville de Biarritz ait fait comme toutes les villes de France son devoir patriotique.
Biarritz, le 15 Septembre 1914.
Monsieur le Directeur de l’Echo de Paris,
Monsieur le Directeur,
Je vois dans Le numéro de l’Echo de Paris du 14 Septembre, un entrefilet concernant la façon dont nos blessés seraient reçus à Biarritz.
Voulez-vous, Monsieur le Directeur, permettre au Maire de Biarritz de protester énergiquement contre les renseignements erronés que l’on vous fait parvenir, et qui ont surpris votre bonne foi ?
Il est absolument faux que les hôteliers de Biarritz aient protesté contre le nombre des blessés que nous avons l’honneur et la fierté d’hospitaliser.
Notre ville n’a pas d’édifices publics, de grands immeubles communaux, où l’on aurait pu, comme dans certaines autres cités plus importantes, faire de vastes installations ; c’est donc dans les hôtels qu’une grande partie des locaux a été consacrée à recevoir nos blessés, et à les soigner avec le plus grand empressement et un dévouement de toutes les minutes.
Je pourrais faire appel, pour confirmer mon dire, au témoignage de nombreuses personnalités marquantes qui ont visité nos formations sanitaires, et savent avec quel cœur nos blessés sont accueillis.
A côté des hôtels, les Casinos, transformés en hôpitaux, renferment aussi un très grand nombre de lits, et nous sommes arrivés ainsi à hospitaliser dans les conditions les meilleures les 2 000 blessés que nous avons eu l’honneur de recevoir.
Qu’il me soit permis de vous faire remarquer en outre que la clientèle nombreuse dont votre correspondant parle, comprend un très grand nombre de familles réfugiées : du Nord, de l’Est, de Belgique, et que des enfants envoyés de Paris, ont reçu chez nos concitoyens la plus paternelle hospitalité.
Les hôteliers et habitants de Biarritz ont donc la conscience et la joie de remplir entièrement leur devoir de patriotes, sans ostentation et sans arrière-pensée d’intérêt, simplement en bons Français qu’ils ont la fierté d’être.
Je suis heureux de pouvoir vous donner cette nouvelle preuve, qu’en ce temps où notre Pays lutte au premier rang pour la civilisation, ce n’est pas seulement près de nos provinces récemment envahies, mais dans le pays entier, que tous savent faire leur devoir.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’assurance de ma considération la plus distinguée.
Le Maire, P. Forsans."
"La Question des Blessés.
Il y aura, à Biarritz, entre 1 800 et 2 000 blessés.
Biarritz, qui tenait à remplir avec tout son cœur et toute sa générosité le devoir patriotique en recevant les glorieux blessés de l’armée française et en les couvrant de sa sollicitude et de son dévouement, avait, par la voix de notre maire, M. Forsans, sénateur, offert au Ministre de la Guerre des locaux et des installations de jour en jour plus nombreux qui, dès le 9 septembre, comportaient environ 1 200 lits.
Mais des malentendus — dont nous ne voulons pas aujourd’hui rechercher les sources — ont provoqué des erreurs d’appréciation telles qu’il fut question d’hospitaliser, à Biarritz, jusqu’à 10 000 blessés.
Or, ce n’est pas tout que de réunir tant de malades dans une station ; il faut que les ressources en médecins, en infirmiers, en pharmaciens, en objets de pansement et de chirurgie puissent se trouver ; il faut ne chasser ni les réfugiés belges, polonais ou français qui ont trouvé asile ici, ni les personnalités diplomatiques auxquelles nous devons l’hospitalité.
Une enquête faite ces derniers jours par des délégués éminents du ministre de la Guerre et du ministère de l’Intérieur ont fait la preuve que la ville de Biarritz, sa population, ses généreux résidents ont fait un effort au-dessous peut-être de ce qu’ils voudraient réaliser, mais supérieur certainement à ce qu’on peut réclamer d’eux en créant des formations sanitaires qui comportent de 1 800 à 2 000 lits.
Le Gouvernement, reconnaissant la généreuse initiative de notre cité et acceptant son concours si large et si empressé, a décidé d’hospitaliser ici, environ 1 800 blessés et de considérer ce nombre comme l’effort maximum auquel on peut arriver.
Bien entendu, les blessés qui pourront être évacués seront remplacés par de nouveaux blessés et, quelque lourde que soit la tâche qui incombe à Biarritz, tous, nous élèverons nos courages, notre générosité, notre dévouement et notre esprit de sacrifice à la hauteur des circonstances, à la hauteur des devoirs que nous voulons nous imposer, à la hauteur des mérites de nos héroïques soldats."
HÔPITAL BENEVOLE 95BIS SALLE RECREATION BIARRITZ 1914 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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