BAYONNE VILLE ANGLAISE.
La ville passe sous domination anglaise en 1152 par le mariage d'Aliénor d'Aquitaine et le reste jusqu'en 1451, où au terme de la guerre de Cent Ans, la Couronne de France la reprend.
Voici ce que rapporta, à ce sujet, la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son
édition du 7 août 1928 :
"Quand Bayonne était ville anglaise.
Elle le fut durant trois siècles.
M. Louis Colas, au Musée Basque, nous a refait l’histoire de cette domination.
Que c'est donc agréable d’écouter M. Colas ! Sa conférence, établie sur une documentation nombreuse, dite sur le ton de la causerie élégante, "vivante", instruisit en amusant ; le temps passa sans qu'on s'en aperçût, et l’on eut la tentation de dire, comme les enfants après le récit d'un beau conte : "Encore !"...
En ce dernier samedi, il nous a montré Bayonne sous trois siècles de domination anglaise.
Bayonne, cependant, s'administrant à sa guise avec ses magistrats élus : les Cent Pairs, la ville était forte de l'appui de ses corporations riches et militantes dont les revues sur la "place bourgeoise" étaient vraiment sensationnelles.
Bayonne, toute remuante, commerçait avec ses maîtres ; les nombreux bateaux allaient et venaient apportant et emmenant des marchandises ; les Anglais prisaient fort la "Pomade" bayonnaise, rivale du cidre de Normandie et les beaux fers ouvrés par les bras robustes des compagnons de la rue des Faures.
PORTE DES FAURES BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
De Saint-Esprit, on ne parle guère à ce moment-là, il n'y avait sur la rive droite, reliée à la cité par un pont de bateaux, que l'hôpital de la Congrégation des Frères du Saint-Esprit qui accueillait les pèlerins malades, les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle. Savez-vous qu'en ces temps anciens les habitants du quartier Pannecau jouissaient d'une bien mauvaise réputation ? Ils étaient qualifiés "malandrins" et "voleurs de choux".
D'ailleurs rien n'était "à la douceur" en ces rudes années ; les couvents de Dominicains et de Bénédictins du quartier Bourgneuf ne se livraient-ils pas de vrais combats pour se disputer la possession de la fontaine de la rue Bourgneuf que s'adjugea le duc de Lancastre qui lui donna d'ailleurs son nom ?
L'ardeur batailleuse n'enflammait pas seulement les moines ; la population fournit aux rois d'Angleterre des milices qui luttèrent contre les armées du roi de France pendant toute la guerre de Cent Ans et le roi Richard Cœur de Lion trouva à Bayonne une flotte et un amiral pour l'accompagner à la troisième croisade. La flotte, fournie par la cité, comptait vingt navires, et avait pour amiral son évêque Bernard de Lacarre qui établit un règlement de discipline extrêmement sévère.
De cet évêque, on retrouva en 1860, en réparant la cathédrale, le cercueil où les ossements demeuraient enveloppés dans une belle étoffe brodée en caractères arabes (premier verset du Coran). Etoffe, mitre, crosse et anneau sont au musée de Cluny. Si le Musée Basque avait existé plus tôt, nous aurions gardé à Bayonne la belle soie verte brodée des noms d'Allah et de Mahomet, étrange et magnifique soutane d'un évêque guerrier.
TUNIQUE EVEQUE BERNARD DE LACARRE |
TUNIQUE EVEQUE BERNARD DE LACARRE |
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