LA BÉATIFICATION DE MICHEL GARICOÏTS EN 1923.
Michel Garicoïts, natif d'Ibarre, en Basse-Navarre en 1797, a été le fondateur des Prêtres du Sacré-Coeur de Jésus.
SAINT MICHEL GARICOÏTS PAYS BASQUE D'ANTAN |
C'est un saint de l'Eglise Catholique, fêté le 14 mai.
Il a été béatifié le 10 mai 1923, à Rome, par le Pape Pie XI et canonisé le 6 juillet 1947, à Rome,
par le Pape Pie XII.
Voici ce que rapporta au sujet de sa béatification le journal La Croix, dans son édition du 19
avril 1923 :
"A l'occasion d'une béatification prochaine.
La vie et les vertus du Vénérable Michel Garicoïts.
Nous extrayons de la très belle lettre pastorale de Mgr Gieure à l’occasion de la béatification du vénérable Michel Garicoits, les passages suivants où sont très bien dits "la vie, les œuvres et les vertus" du futur Bienheureux :
Vie du Vén. Michel Garicoïts.
SAINT MICHEL GARICOÏTS PAYS BASQUE D'ANTAN |
Les premières années.
Michel Garicoïts est né le 13 avril 1797, au hameau d’Ibarre, du village de Saint-Just, doyenné de Larceveau, en Navarre française, en plein pays basque. A vol d’oiseau, le hameau d’Ibarre est à 20 kilomètres de Jaxu, patrie des aïeux paternels de saint François Xavier.
Comme saint Vincent de Paul, pour qui il avait une dévotion tendre et avec qui il eut plusieurs traits de ressemblance, Michel Garicoïts naquit de parents pauvres. Tout enfant, comme le Saint des Landes, il garda le troupeau domestique. Peu après, il est placé comme berger dans une commune voisine.
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A 16 ans, il revint dans la maison paternelle. Sa résolution était prise ; au fond de son cœur, il entendait un appel pressant : il serait prêtre. Mais ses parents étaient pauvres ! Comment pourvoir aux frais de son instruction ? La bonne grand-mère, vieille Basquaise à la foi ardente, tranche la difficulté : "Le ciel y pourvoira ; nous ferons tout ce qui dépendra de nous; le bon Dieu fera le reste." Elle va trouver le curé de Saint-Palais, lui parle des desseins de son petit-fils. Le vénérable curé devine. "Envoyez-moi votre enfant, dit-il ; il sera à mon service ; je lui donnerai les premières leçons de latin."
Michel avait 17 ans. Il se mit à l’étude avec cette énergie qui le caractérisait en tout. Les progrès furent rapides, surprenants. Mais il fallait un milieu plus favorable. Les ressources manquent pour le faire entrer au Séminaire ; on le met au service de l’évêque de Bayonne, à la condition encore qu’il poursuivra activement ses études. Ses fonctions nouvelles semblaient devoir gêner ses travaux de classe. Mais l’évêque, désireux de favoriser les aspirations de Michel, le place comme externe dans une des pensions de la ville. Et le voilà bientôt à la tête de sa classe, ravissant ses maîtres par son acharnement au travail, la vivacité de son intelligence.
ARTICLE DU PELERIN EN 1923 SUR SAINT MICHEL GARICOÏTS PAYS BASQUE D'ANTAN |
Le secrétaire de Mgr Loyson, M. le chanoine Honnert, le prend en affection et l’envoie, à ses frais, au Petit Séminaire d’Aire, où il poursuit brillamment ses études. Après la philosophie, il commence la théologie au Grand Séminaire de Dax. II. y avait, à ce moment, dans cet établissement, un supérieur et des professeurs, dont les noms sont restés célèbres dans la mémoire des prêtres de cette génération. "On devine tout ce que dut gagner l’abbé Garicoïts à l’école de pareils maîtres. Elèves et professeurs étaient émerveillés de ses succès. Dans le cours de sa longue carrière de professeur, le supérieur, M. Dupoy, n’avait pas rencontré une intelligence douée, à la fois d'autant de sagacité et de lucidité, de vivacité et de justesse."
Il n'a pas terminé son cours de théologie, que son évêque. Mgr d’Astros, appréciant ses talents et la maturité de sou esprit, le nomme professeur au Petit Séminaire de Larressore.
La prêtrise au Grand Séminaire de Bétharram.
GRAND SEMINAIRE DE BETHARRAM |
En décembre 1823, l’abbé Garicoïts est ordonné prêtre. L’année de sa béatification sera donc l’année du centenaire de son sacerdoce, comme sa béatification, en la fête de l’Ascension, rappellera sa mort, survenue le jour même de la fête de l'Ascension, en 1863.
L’année suivante, l’abbé Garicoïts est nommé vicaire de Cambo. Son ministère y fut actif et fécond. Il y développe la pratique de la communion fréquente, se souvenant combien lui-même avait souffert des sévérités jansénistes.
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Deux ans après. Mgr d’Astros le nomme professeur de philosophie, au Grand Séminaire de Bétharram. En réalité, il est envoyé là pour une besogne quasi universelle. Le supérieur est octogénaire, presque défaillant. Il sera professeur économe, directeur de la communauté. Il suffit à tout et fera bientôt du Grand Séminaire de Bétharram une maison modèle : "C’est à l'abbé Garicoïts, en grande partie, que le Grand Séminaire de Bétharram dut ses importantes réformes, lesquelles, tout en maintenant l’esprit sacerdotal, y firent fleurir l’étude approfondie des sciences ecclésiastiques, et l’élevèrent, bientôt au rang des bons Séminaires de France."
Dès l’année 1828, Mgr d’Astros avait résolu de n’avoir qu’un Grand Séminaire qu’il établirait à Bayonne. Que ferait-il de Bétharram ? Il y mettra des missionnaires diocésains. "Je réfléchis depuis longtemps, écrit-il au supérieur, M. Lassalle, à ce que je pourrais faire de la maison de Bétharram, quand j’en aurai retiré le Séminaire, et après toutes mes réflexions, il m’a semblé que rien ne convenait mieux que d’y placer mon établissement des missions. Les missionnaires augmenteraient la dévotion pour ce saint lieu. Comme il y aurait toujours quelqu'un en résidence, les gros pécheurs qui y viendraient de loin y trouveraient toujours un ministre charitable pour les jeter dans la piscine. Les stations du Calvaire y seraient prêchées avec zèle par ces messieurs... Je soumets à votre sagesse comme à votre zèle et le projet partiel dont je viens de vous parler, et le projet général de l'établissement futur dès missionnaires."
Le projet ne put aboutir. La révolution de Juillet éclate ; on maintient à Bétharram le Grand Séminaire. Mgr d’Astros est transféré à Toulouse. M. Lassalle, le vieux supérieur, meurt. M. l’abbé Garicoïts est nommé à sa place. Alors, sous la direction ferme, vigilante et paternelle du nouveau supérieur, commence une ère nouvelle pour le Grand Séminaire : les abus sont réprimés ; la discipline reprend ses droits. Pendant six ans, les études reçoivent une vigoureuse impulsion, la piété refleurit. La parole ardente du supérieur y est pour beaucoup ; son exemple surtout, son exactitude aux exercices spirituels, sa mortification, sa ferveur entraînent les cœurs.
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Plus tard, Mgr d’Arbou reprenait la pensée de Mgr d’Astros, Il appela à Bayonne les philosophes d’abord et bientôt les théologiens. En 1834. M. Garicoïts restait seul à Bétharram, supérieur "des quatre grandes murailles" de la maison.
Que va-t-il faire ? "Cette solitude élève et, élargit son âme au lieu de l’accabler. Dans son ardeur, il caresse de beaux rêves d’ambition religieuse : il restera dans le vieux Bétharram ; il y établira des missionnaires qui évangéliseront les campagnes, une école qui élèvera les jeunes paysans dans la crainte du Seigneur. Il poussera tout ce qu’il plaira à Dieu, pourvu que ce soit dans sa volonté et pour sa gloire."
Il fait part de son dessein à Mgr d’Arbou qui hésite d’abord et l’appelle à Bayonne pour y professer la théologie. M. Garicoïts se rend dès le lendemain à son poste. Edifié d’une obéissance aussi prompte, Mgr d’Arbou le renvoie à Bétharram et lui permet de donner suite à ses projets.
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Les débuts d’une grande œuvre.
Les commencements furent laborieux, parfois pénibles. Les ouvriers se faisaient attendre, les ressources manquaient. Les difficultés, les épreuves grandissaient le courage du jeune fondateur. Il avait alors 37 ans. Bientôt les sujets se présentent. La Société compte six prêtres qui deviennent d’ardents missionnaires ou d’humbles instituteurs à l’occasion. C’est le commencement des missions diocésaines, c’est la préparation à l’éducation chrétienne de la jeunesse. L'évêque approuve, patronne, recommande ces oeuvres. Pendant que les missionnaires se répandent dans les campagnes, le collège de Bétharram ouvre ses portes, et bientôt l’établissement ne peut plus contenir les élèves qui accourent de toutes parts.
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La communauté a grandi. Les ouvriers se font plus nombreux autour du supérieur. Mgr d’Arbou, fatigué, se démet de sa charge et est remplacé par Mgr Lacroix qui, pendant quarante ans, allait gouverner le diocèse de Bayonne avec un zèle et une sagesse que d’unanimes hommages ont célébrés.
Le jeune prélat, dès son arrivée à Bayonne, s’intéresse à l’œuvre de Bétharram. "Avec la sûreté de regard et le sens pratique qui le distinguent, il comprit d’abord les bases nécessaires de la Société naissante et les conditions de son développement. Revenu à Bétharram en 1841, Sa Grandeur voulut bien approuver les règles de ses chers missionnaires sous le vocable de Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus. D’après leurs constitutions, la Société comprend des prêtres, des scolastiques et des coadjuteurs temporels. Son but est non seulement de s’appliquer à son propre salut et à sa perfection avec le secours de la grâce divine, mais encore de s’employer de toutes ses forces au salut et à la perfection du prochain. Son esprit est, de la part de tous les membres, un entier et filial abandon à la volonté de Dieu, des évêques et du supérieur... Les membres de l’Institut font les trois vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance pour trois ans d’abord, et, après ce temps, ils les font perpétuels. Leurs principales œuvres consistent dans les retraites, les missions, le service des pèlerinages et l’enseignement chrétien de la jeunesse dans les collèges et les Séminaires."
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