LES TAXIS DE BAYONNE EN 1925.
En 1921, les premiers syndicats de taxis apparaissent et la France compte alors 21 000 taxis pour seulement 9 000 chauffeurs.
TAXI AUTOS DU SUD-OUEST |
Au Pays Basque Nord, on commence à parler de compagnies de taxis, dès 1925.
Voici ce qu'en rapporta la presse locale, dans diverses éditions :
- La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, le 25 février 1925 :
"Les taxis à Bayonne.
Le "Courrier de Bayonne" a reçu d'un vieux Palois, à ce propos, la lettre suivante :
L'absence signalée d'une réglementation plusieurs fois réclamée par cet honorable groupement est certainement une lacune que la Municipalité de Bayonne ne saurait tarder de combler, mais cette réglementation doit revêtir un simple caractère de police, et doit être limitée à mon humble avis, à une organisation rationnelle de stationnement à certains endroits prévus.
Il semble résulter des observations de M. le Secrétaire, que cette réglementation doit comprendre des mesures de nature à défendre les intérêts de la corporation , qui au même titre que toute autre, a le droit à la vie ; soit, mais faut-il que cette réglementation n'offre aucun caractère de restriction ni de monopole. La porte doit rester ouverte à tout le monde et toute entreprise, sous quelque forme commerciale qu'elle se présente, doit bénéficier des mêmes autorisations, à la condition bien entendu de se soumettre rigoureusement aux règlements de police locale.
Nombreuses sont les grandes et brillantes firmes françaises qui livrent au commerce ou qui exploitent des taxis-autos. Il paraît équitable que leurs agents régionaux à Bayonne ou ailleurs n'aient pas leur commerce entravé par une limitation du nombre de véhicules autorisés à stationner.
Quant aux inconvénients qui peuvent surgir d'une soi-disant augmentation du roulement de voitures, M. le Secrétaire s'émotionne vraiment à tort. Les besoins de la population de Bayonne justifient sérieusement la mise en circulation de taxis autos. Le taxi est actuellement fonction directe de l'évolution d'une ville. Il n'est pas niable que la ville de Bayonne est de plus en plus fréquentée par des visiteurs nombreux, que son commerce est prospère et que le voisinage de la côte attire dans cette ville si hospitalière un nombre très important de voyageurs.
Il faut donner à cette clientèle les facilités qu'elle rencontre ailleurs. Le taxi est aussi indispensable à la population que la machine à écrire ou le téléphone aux gens d'affaires. C'est le véhicule populaire et démocratique dont on ne peut plus se passer.
Quant au nombre, il se limitera de lui-même, le nombre des loueurs n'est pas si grand ; mais faut-il encore qu'il soit en rapport avec la densité de la population. A Pau, ville de 36 000 habitants, trois taxis ont fait un modeste essai en 1918 ; une Société locale a exploité dix taxis en 1924 ; actuellement, trente-six taxis assurent le service dans cette ville, dont treize appartiennent à une Société, six à un garage et tous les autres à des particuliers, pour la plupart anciens cochers qui ont suivi l'exemple, et comme on dit couramment, sont montés dans le train. La circulation de ces voitures est admirablement réglementée et ce service fonctionne fort bien.
Il n'y a aucune raison pour qu'à Bayonne, le même succès ne couronne une entreprise de ce genre, avant 2 ou 3 ans un grand nombre de taxis circuleront à Bayonne pour le mieux des intérêts réciproques de leurs exploitants et de la population."
- La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, le 26 février 1925 :
"La question des taxis.
Au point de vue du Tourisme.
Il faut faciliter les moyens de transport vers les beaux sites du Pays Basque.
"Le taxi est actuellement fonction directe de l'évolution d'une ville. Il n'est pas niable que la ville de Bayonne est de plus en plus fréquentée par des visiteurs nombreux que son commerce est prospère et que le voisinage de cette Côte attire dans cette ville si hospitalière un nombre très important de voyageurs." Ainsi s'exprime M. Albert Labrit, garagiste à Pau, dans une lettre qu'il a adressée à l'un de nos confrères, lettre que nous avons reproduite en grande partie, hier, dans notre Revue de la Presse. Elle corrobore ce que nous déclarait , il y a quelques jours, ce Bayonnais-moyen que nous nommions encore M. Jean-Qui-Trotte. Mais M. Labrit ne se place plus uniquement au point de vue de la circulation dans la ville elle-même. Il l'envisage aussi de ville en ville, tout le long de la Côte et du Pays Basques, c'est-à-dire au point de vue touristique, et c'est de ce point de vue là que nous nous étions promis de partir, ainsi que nous le disions en terminant notre dernier article, pour examiner la situation.
CARS BASQUES BIARRITZ - MIARRITZE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Il semble même que la question prend beaucoup plus d'ampleur encore lorsqu'il s'agit de l'intérêt touristique de la région et que les arguments ont autrement de valeur.
Il y a lieu de noter que la raison à faire valoir à la base et à développer est toujours la même, qu'il s'agisse de la circulation à Bayonne ou au dehors de Bayonne : à savoir l'économie que peut réaliser le voyageur. Mais il va de soi, et il est presque enfantin de le dire, qu'à mesure que grandissent les distances, l'économie est plus appréciable.
Nous n'oublions pas qu'un nouveau tarif va être imposé aux chauffeurs de Bayonne, dont la situation est évidemment intéressante, mais qui ont eu la partie belle jusqu'à présent, puisqu'ils n'étaient qu'en nombre restreint et qu'ils avaient toute latitude pour fixer les prix. Le client avait certainement le droit de marchander, mais il se produisait des cas où on devait en passer par les exigences du chauffeur.
Citons celui-ci, dont nous garantissons l'authenticité.
Le jour du mariage de sa fille, un Bayonnais - qui n'était qu'un employé très modeste - constata, à la dernière heure, que les fiacres automobiles qu'il avait arrêtés pour transporter les invités ne seraient pas en nombre suffisant. On a beau être dans une situation modeste : ces jours-là, on fait des sacrifices en répétant la phrase bien connue : "On ne marie pas sa fille tous les jours !". Il demanda donc au chauffeur d'un taxi ce qu'il lui ferait payer pour aller, avec le reste du cortège, jusqu'à Guéthary, où l'on devait prendre l'apéritif. Le chauffeur commença par lui poser cette question assez inattendue :
- Etes-vous riche ?
- Ma foi non, répondit l'autre ; je travaille et mes moyens sont restreints.
- C'est bon : pour vous ce sera 120 fr., aller et retour.
CAR AUTO AGENCE DELVAILLE BIARRITZ - MIARRITZE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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