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vendredi 2 février 2018

"GURE ETCHEA" À SAINT-JEAN-DE-LUZ (DONIBANE LOHIZUNE) EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1931 ET 1932


"GURE ETCHEA" À SAINT-JEAN-DE-LUZ.


En 1931, une maison paroissiale est créée pour la jeunesse catholique.


saint jean de luz 1931
SAINT JEAN DE LUZ - DONIBANE LOHIZUNE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Voici ce qu'en rapporta la presse, et en particulier la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du 

Pays Basque, dans diverses éditions :



  • le 26 novembre 1931 :

"Depuis quelque temps déjà la rue Gambetta a été dotée d'un grand immeuble dont la façade frappe par l’originalité de ses fermes arrondies. Son nom "Gure Etchea" se traduit en français par "Notre Maison". C’est en effet une véritable maison paroissiale qui abritera, sur la rue Gambetta, les œuvres de jeunes filles, et sur la rue du Midi, le cercle et les salles de réunion de la jeunesse catholique. Entre ces deux parties bien distinctes de l’édifice, se trouve une salle de concerts et de conférences aux vastes proportions et d’une belle ordonnance. Elle pourra contenir de 500 à 600 places. 


Une visite sommaire nous a permis de constater qu'en dehors des dispositions heureuses de la grande salle en plan incliné, de la galerie qui la surplombe dans le fond et de la simple élégance de la scène surélevée, les conditions d’éclairage et l’aération ont été réalisées d’une façon parfaite et très moderne. Signalons aussi l’originalité de son plafond à caissons de ferme trapézoïdale d'un très heureux effet. 


Les travaux sont en voie d'achèvement. Nous en reparlerons quand ils seront terminés."



saint jean de luz 1931
SAINT JEAN DE LUZ - DONIBANE LOHIZUNE
PAYS BASQUE D'ANTAN

  • le 4 janvier 1932 :

"La très importante fondation paroissiale due à l'initiative de M. le chanoine Bellevue, curé doyen de Saint-Jean-de-Luz, et au concours généreux de nombreux Luziens, a reçu dimanche sa consécration solennelle, sous la présidence effective de Mgr l'évêque de Bayonne, qui a tenu à venir en personne bénir la nouvelle maison paroissiale.


Dès le matin, l’église était en fête. Durant la grand'messe solennelle, la Schola paroissiale a interprété avec une maîtrise, dont chaque audition nouvelle est une éclatante confirmation, la messe a capella de Goubimel. Une éloquente allocution de l'abbé Silhouette, missionnaire diocésain, rehaussait encore l’éclat de cette belle cérémonie. 


Après les vêpres célébrées en présence de Mgr Gieure oui occupait le trône épiscopal, ce fut l'inauguration de Gure Etchea, la maison paroissiale. L’immeuble fut béni dans les formes rituelles par Mgr l'évêque, assisté du doyen et de l'abbé Léon, premier vicaire. Puis après que Mgr Gieure eut pris place sur un fauteuil placé sur la scène, le chanoine Bellevue prit la parole avec une émotion visible. Après un hommage à l’évêque, il fit l'historique de la fondation dont la réalisation récente répond à une pensée déjà ancienne. Puis il fait un éloge empressé des concours généreux qui lui permirent ce commencer et de continuer cette œuvre paroissiale. Il adresse ses remerciements chaleureux à l’architecte M. Lebout, frère de notre organiste et maître de chapelle, qui a su comprendre avec une grandiose simplicité le caractère que devait réaliser l'édifice. Il associe à ces remerciements les entrepreneurs MM. Larramendy, Larregain, Parnier, Milox qui, chacun dans sa sphère, réalisèrent une œuvre parfaite. Il a un mot d’éloge tout particulier pour M. Robert Letamendia, qui fut jusqu'à leur achèvement la cheville ouvrière de ces importants travaux. M. le doyen explique ensuite le but de la fondation, qui constitue un centre catholique ouvert à tous. 


pays basque autrefois
MGR GIEURE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Répondant au doyen, Sa Grandeur fait l’éloge de l'abbé Bellevue, éloge qu'il fait suivre de l’énumération des nombreuses œuvres paroissiales qui vivent sous sa direction. En termes d'une simplicité charmante, il cite des exemples de la générosité des Luziens, qui place leur ville à la tête des paroisses du diocèse. Ses paroles furent couvertes de chaleureux applaudissements qui furent une ovation quand les éloges de l’évêque s'adressèrent plus particulièrement au doyen, M. l'abbé Bellevue. 



saint jean de luz 1932
SAINT JEAN DE LUZ - DONIBANE LOHIZUNE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Cette première partie de l'inauguration de Gure Etchea se passait dans une salle savamment éclairée par des lampes placées dans les caissons qui forment plafond et par une guirlande de lampes latérales à effet tamisé. Au moment de l'audition donnée par la Schola après l'allocution de Mgr Gieure, la scène seule resta éclairée et le reste de la salle fut plongé dans une obscurité relative tempérée par la lumière bleutée d’ampoules judicieusement placées. On ne peut que louer sans réserves cette répartition de la lumière qui concentre l’intérêt sur la scène sans que les spectateurs soient plongés dans une obscurité absolue, quelquefois gênante. 


La Schola, dans une série de chants où "La Nuit" de Rameau succédait à une splendide cantate religieuse, et parmi lesquels une originale chanson basque formait contraste avec un beau cantique et une berceuse en la même langue, nous fit admirer une fois de plus la sûreté de ses exécutions, la beauté de ses ensembles et l’art parfait avec lequel elle interprète des œuvres des maîtres aussi bien que des chants populaires savamment harmonisés par son directeur, M. Lebout. 


Le succès de la Schola fut très grand et très mérité. Ajoutons que l'acoustique de la salle se révéla parfaite. Cette épreuve toujours redoutable de ses qualités en cette matière est victorieusement faite. L’audition est nette sans sécheresse et "La Nuit" de Rameau entre autres s’y épanouit en sonorités d'orgue. 


Une foule de six cents personnes environ assistait à cette belle fète. Toute la population luzienne y était représentée. Nous avons noté parmi les officiels la présence de M. Hiribarren, maire, accompagné de M. Claverie, adjoint, de M. Barnetche, ancien maire, et du docteur Reboul, président du Syndicat d’initiative. 


Mgr Gieure, respectueusement salué par l’assistance, a regagné Bayonne après la cérémonie, vers 6 heures et demie. 


Par ces temps de froidure, il nous est agréable de constater que le chauffage de la salle de concerts est admirablement compris."



  • le 2 février 1932 :

"A Gure-Etchea.


Lors de l'inauguration de Gure Etchea, nous avons déjà dit combien sa grande salle de spectacles répondait à son but tant par ses belles proportions, son acoustique et son aération que par son éclairage et ses dispositions générales. Les spectacles donnés samedi en soirée et dimanche en matinée n’ont fait que confirmer en tous points l'heureuse impression première. Nous avons vu une salle comble sans embarras pour les spectateurs rapidement placés et confortablement assis; une vision parfaite de la scène à quelque rang qu’on se trouvât placé et cela dans une atmosphère dont la température était intelligemment dosée. 


En soirée comme en matinée, même spectacle de comédies, de danses et de scènes animées. 


En lever de rideau, M. F. de Rivière et M. Georges Pastré ont interprété avec un réel talent Un Mariage au téléphone, comédie en 1 acte de Maurice Hennequin. Impossible d'être plus officier ministériel que M. de Rivière dans le rôle de Rissolet, notaire, et difficile d’être plus originalement excentrique que M. Pastré dans le personnage américanisé de de Chèvrefeuille. Alertement joué, ce petit acte a suscité le rire et recueilli des applaudissements mérités. 


Nous avons retrouvé dans l'Etincelle de Paillaron la note émue et sentimentale spirituellement présentée qui a fait le succès du "Monde où l’on s'ennuie". Mme la comtesse J. de Bagneux réalisa un type parfait de jeune veuve qui se défend mal contre un amour nouveau ; jalousie latente, progrès d'un sentiment inavoué, se terminant par une heureuse capitulation, tout cela fut exprimé avec justesse et avec tout le talent dont Mme de Bagneux nous a déjà donné tant de preuves dans ses incarnations antérieures. 


Mlle de Lardizabal nous a présenté une Antoinette gaie et primesautière  à souhait dans la première phase de son rôle. Son muet sacrifice au bonheur de sa bienfaitrice est tout en nuances que Mlle de Lardizabal a su délicatement traduire. Très fine et intelligente interprétation dans un rôle très difficile. 


Le docteur Jean Garat fut excellent dans le rôle de Raoul de Géran. Nous avons aimé sa diction nette, éloignée ce toute intempestive déclamation, son geste sobre, et l'ensemble de son attitude bien conforme au milieu dans lequel se joue ce petit drame sentimental."








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